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Il ne fallait pas être devin pour dire que le substitut avait croisé celui que les journaux appelaient déjà « le tueur de juges ». L'homme gisait, face contre terre au milieu d'une mare de sang...?? C'est à Fred Andersen, dit le Danois, chef de groupe à la Crim', qu'est confiée une enquête peu banale. Un tueur en série égorge des magistrats, à Paris, puis en province. Même mode opératoire. Même signature : des sachets de papier contenant des éclats de peinture. Aucun lien entre les victimes qui ne se sont jamais rencontrées. L'enquête piétine et l'hécatombe continue, provoquant les « coups de gueule » d'une hiérarchie aux prises avec les politiques et le découragement des flics. Mais lorsque l'assassin les nargue en enlevant ?un ex-commissaire spécialiste des trafics d'oeuvres d'art qui vient justement d'achever un ouvrage sur Van Gogh... la palette du vagabond d'Auvers va faire jaillir de la toile des bouts de vérité.
Je remonte dans la production de Marie Devois. après l'excellent Gauguin mort ou vif, publié dans la même très belle collection (Art noir) en 2016, nous voici deux ans plus tôt avec un roman qui tourne autour de la peinture de Vincent Van Gogh. Pas une œuvre en particulier, mais plutôt toutes ses toiles et leurs parcours depuis la mort du peintre, les spéculations, les faux, les escroqueries, ... Il n'y a pas vraiment de héros dans ce roman -même si Fred Andersen et Maëlle Aubier commissaire à l'Office Central de lutte contre le trafic de Biens Culturels sont un peu plus présents-, plutôt des hommes et des femmes qui travaillent dur, qui épluchent les pédigrées des gens qu'ils rencontrent même lorsqu'ils ne sont que simples et vagues témoins, chaque petite avancée est bonne à prendre lorsqu'il n'y a rien à se mettre sous la dent : "Le groupe d'Andersen avait punaisé sur toutes les surfaces disponibles les tirages obtenus et leur avait attribué un numéro. Des dizaines de clichés. Des centaines de visages, de silhouettes, que les hommes comparaient. S'ils repéraient le même visage, la même silhouette sur des photos de séries différentes, ils auraient enfin l'impression de faire un pas. Un grand pas." (p.59). On se demande pendant très longtemps quel indice, quel événement, quelle erreur du tueur, quelle illumination ou intuition d'un flic viendra tout déclencher, mais rien... Rien ne vient et même si nous, lecteur au bout d'un moment en savons plus que les flics, car le tueur de juges vient nous faire des confidences, eh bien on souffre pour eux et on se demande bien comment ils vont se dépatouiller de cette histoire.
Pas mal d'intervenants, d'entrées dans ce polar sans que jamais l'on ne soit perdu. L'intrigue est suffisamment tordue pour qu'on y croie, des circonvolutions autour des œuvres de Van Gogh, une incursion dans les méandres de la vente et de l'exposition des tableaux de maîtres que Marie Devois parvient sans peine à nous expliquer et à nous faire comprendre, et la tâche n'est pas aisée, car ce monde n'est pas toujours reluisant, certains aimeraient bien qu'il reste totalement abscons, ce qui leur permettrait de pérenniser leurs louches affaires. L'auteure maîtrise totalement son sujet et comme dans l'autre roman policer que j'ai lu d'elle, elle le construit de manière à nous apporter des informations en sus de son intrigue et à nous perdre pour mieux nous embobiner et nous suprprendre. Vraiment très bien fait.
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