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La BD yougoslave par excellence autour d'un héros réel de la Seconde Guerre mondiale, Valter, qui a mit sous pression l'occupant allemand de Sarajevo avant de connaître, par la BD et le cinéma, un destin mondial.
- La BD d'Ahmet Muminovic, BD yougoslave méconnue en France, pour la première fois traduite en français.
- Les aventures d'un héros yougoslave Valter qui a mis sous pression les Allemands à Sarajevo pendant la Seconde Guerre mondiale.
- Un article de contribution à l'histoire signé par un spécialiste des Balkans, le journaliste Jean-Arnault Dérens, - Une traduction signée par la traductrice Boba Lizdek, ancienne traductrice des journalistes et des militaires français pendant le siège de Sarajevo en 1992-1995.
- Une BD avec une belle couverture rigide, reliée.
La masse critique spéciale graphique de Babelio du mois de novembre a proposé à ses lecteurs, entre autres titres, ce roman graphique dont la parution date d’il y a un an et demi aux Éditions Riveneuve. Il s’agit d’un album one shot, d’abord paru en six épisodes au milieu des années soixante-dix en République fédérative socialiste de Yougoslavie, pays alors très friand de bandes dessinées, paru sous la forme d’un album en 2014 par la maison d’édition et la librairie bosnienne Agarthi Comics et traduit en français seulement au début de cette décennie. Si Ahmet Muminović en fut le scénariste et le dessinateur, Valter n’a rien du personnage de fiction, Vladimir Perić de son vrai nom, fut un chef de la résistance d’abord dans la défense de son pays, la Yougoslavie, contre les troupes allemandes lors de la seconde guerre mondiale. Fait exceptionnel, ce roman graphique est tiré du film du même nom ( Walter défend Sarajevo,1972 ) et réalisé par le bosnien Hajrudin Krvavc, connu pour avoir réaliser plusieurs films de partisans à succès dans son pays.
En octobre 1940, Vladimir Perić a été admis au Parti communiste de Yougoslavie. En raison de sa participation active au travail du syndicat, il a été transféré à Sarajevo en janvier 1941. Après un bref séjour dans le territoire libéré de la Bosnie orientale, le Comité provincial du Parti communiste de Yougoslavie pour la Bosnie-Herzégovine l’envoie à Sarajevo en septembre 1943, où il occupe le poste de secrétaire du Comité local du Parti communiste de Yougoslavie, peu avant la naissance d’une nouvelle Yougoslavie. En tant que bon expert du terrain, il a réussi à relancer le mouvement partisan après l’invasion de l’URSS en 1941 et, en organisant diverses actions, il a fourni une aide significative aux unités partisanes opérant dans les environs de Sarajevo. Valter a ainsi acquis la stature de héros national, grâce à sa témérité, mais comme souvent chez ceux qui ont encore moins froid aux yeux que les autres, il est mort dans l’une des dernières opérations concernant la protection de Sarajevo, il est l’un des derniers combattants tombés au combat, le 6 avril 1945. Les partisans venaient de toutes les nationalités, Croates, Serbes, Bosniaques, Monténégrins, Macédoniens, Slovènes, et c’est la Bosnie qui s’est imposée comme le refuge des partisans, cibles de l’occupant allemand.
Un album sans suite donc, divisé en six épisodes, dessiné et ancré en noir et blanc, le premier prend place en novembre 1944, et le dernier en hiver de cette même année également : autant dire qu’il faut un peu de contexte historique, que nous fournit l’historien et journaliste Jean-Arnault Dérens dans une postface très complète. Nous voilà en pleine Sarajevo assiégée, les tirs sont nourris, depuis le ciel, la terre, les Allemands décident de se retirer hors de la Yougoslavie, et il reste à peine un an à vivre à Valter : un officier nazi est envoyé à Sarajevo pour « nettoyer la résistance » là où elle est la plus forte. Une résistance symbolisée par ce nom de code, Valter, qui est insaisissable, et devenu la cible des Allemands. On observe ainsi les opérations de sabotage des partisans yougoslaves – dynamitage de ponts, de tunnels, de voies ferrées – affrontements entre allemands, qui recherchent activement Valter, et partisans, avec des pertes d’un côté comme de l’autre, des coups fourrés et autres échauffourées comme il en va en temps de guerre, la volonté de réduire à néant les résistants yougoslaves n’ayant d’égal que l’animosité et le sentiment revanchard des chefaillons nazis.
On connaît la résistance en France, cette fois on lit les opérations de sabotage afin de venir à bout de l’occupation allemande en Yougoslavie, mais aussi dans les Balkans, les Allemands prennent la tangente depuis Sarajevo : les opérations se succèdent avec les différentes parties de cet album ( on le rappelle, à l’origine, publié en différentes parties). Cela ne constitue pas une histoire en elle-même, pas de début, pas de fin, six confrontations entre partisans dont Valter est le contrepoint et les troupes allemandes, qui malgré les taupes qui arrivent à infiltrer les partisans, dans un ultime soubresaut avant la débandade allemande en bonne et due forme en Yougoslavie. Valter permet de fait de découvrir la résistance dans le pays et cette figure qui marque son histoire. Jean-Arnault Dérens en parle, Valter a de grandes allures de héros de comics américains, d’ailleurs l’illustration de couverture joue de cette ressemblance : des planches essentiellement axées sur l’action, des fuites très acrobates à l’aide d’une corde, notamment dans cette scène (voir ci-dessous) de la scène de la bataille autour de la mosquée de Gazi Husrev-bey, lorsque Walter tire depuis la Tour de l’Horloge, qui reste l’une des scènes préférées d’ Ahmet Muminović, qui l’affirme dans une déclaration à Radiosarajevo.ba.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
