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Quinze nouvelles noires. Quinze brassées de vie ouvrière. Avec des incursions dans l'histoire des anarchistes du vingtième.
Comme dans la première nouvelle, Alfred, où quand on fait le ménage dans un commissariat brestois, il arrive aussi qu'on fasse traîner ses oreilles, histoire de récupérer un butin.
Dans ces quinze récits, Yvon Coquil raconte un monde qui fut le sien, une famille avec ses hauts et ses bas, ses fureurs et ses douleurs. Au carrefour du polar et du roman prolétarien, l'auteur donne de la voix à ce continent silencieux, celui des ouvriers des chantiers navals. Jean, Arsène Mandon, Abdel, les sapajous, tous rêvent que demain la vie commence. Enfin, mettre à bas les cadences infernales et ne plus perdre sa vie à la gagner.
Yvon Coquil se sert de ses connaissances du milieu pour dresser des portraits noirs, certes, mais emplis d'humanité. (...) C'est caustique et tendre, c'est triste et drôle, c'est la vie (...) J'aime l'écriture dynamique, sèche, simple. Elle a réussi à m'envelopper, à créer un climat tellement juste que j'avais l'impression d'être dans le paysage et de sentir le poids de la fatigue sur mes épaules. Et je ne parle pas des chutes de chacune des histoires, étonnantes, surprenantes, qui bousculent et font douter."Babelio A la fois inspirée, palpable et grinçante, sa griffe agile offre un visa pour un territoire où le prolétariat n'était pas un vain mot. Il n'est pas nécessaire d'avoir une conscience de classe pour apprécier ces nouvelles émouvantes et cocasses. Une lecture vivement conseillée. Bob polar express.
Yvon Coquil, je le connais bien, j’ai déjà lu un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain de ses ouvrages. J’apprécie tout simplement son écriture et les personnages qu’il met en scène que ce soit dans des romans, des novellas ou des nouvelles. C’est encore le cas dans son nouveau recueil de nouvelles joliment intitulé "Vagues".
Dans ce dernier opus, nous retrouvons, comme dans ses précédents ouvrages, sa vie, ses potes, sa Bretagne, son arsenal où il fut charpentier-fer, sa ville de Brest. Plus Breton que lui, tu meurs, plus fidèle aux origines aussi. Et c’est cela que j’aime chez lui, cet amour des autres, dit tout en retenue, cette manière de mettre ses anciens collègues de travail à l’honneur, cette façon de leur dire, mine de rien, qu’il les aime et ne les oublie pas. On le sent fier de leur travail commun, du temps passé avec eux à transpirer dans les cales sèches des bateaux, maniant le chalumeau en faisant fi du mal de dos. Ses personnages sont des gens humbles et travailleurs, issus souvent de familles simples, habitant des quartiers populaires.
Oui, les nouvelles sont plutôt noires, racontant les luttes ouvrières et la vie souvent peu reluisantes de ses acteurs. Pourtant, il y a toujours un fond d’humanité qui permet d’espérer. Bien sûr, je ne vais pas vous les raconter. Elles se dégustent, l’une après l’autre, dans l’ordre ou le désordre. Mais dès la première, "Alfred", le ton est donné. Alfred a fait des études, l’école de police, alors que Dardoup, son copain depuis l’école maternelle s’est perdu " …dans le système de l’école publique laïque et obligatoire pour échouer, disait-on, en apprentissage dans un chantier naval." Il n’empêche, Dardoup, en entrant dans ce commissariat où il retrouve par hasard Alfred, à l’aide de quelques bribes de conversation entendues, va réussir un sacré coup qui, comme souvent chez Yvon Coquil, se révèle en une dernière phrase couperet.
L’auteur a su conserver cette plume que j’aime tant et qu’il trempe à la fois dans le sirop et l’alcool fort. Elle est noire et rose, à la fois baume et toile émeri, sèche, vive, directe, mais emballée dans une sorte de papier de soie qui en fait tout le charme.
"Vagues", un très beau recueil mis en valeur par une superbe couverture signée Gildas Java, dessinateur – forcément – breton.
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