« Un concurrent sérieux au titre de roman SF de l'année ! » lecultedapophis.comDanaë est unique. Danaë est multiple.Elle a trouvé le moyen de compiler en elle d'autres existences que la sienne, douze mille ans d'expériences humaines diverses. Comment ? C'est son inestimable secret.Piégée dans la cité sous-marine de Bloom City, à la veille d'une énième guerre mondiale, elle cherche un moyen d'échapper à ses propriétaires : le clan Méduse, une bande d'excités de la machette, tatoués et scarifiés.Elle n'a que trois jours devant elle pour rejoindre Redhill, sur la terre ferme. Trois jours pour se rendre à un rendez-vous dans le néo-désert dont dépend rien de moins le futur de l'humanité.Alexeï, un mercenaire, pourrait l'aider, mais elle ignore s'il est digne de confiance.Aux marches du désespoir, fatiguée, menacée de toutes parts, Danaë ira jusqu'au bout de ses convictions, car son secret ne doit pas tomber dans de mauvaises mains.Jamais.Elly Bangs a été élevée dans une secte New Age et a un jour voyagé seule, à vélo, de l'État de Washington au canal de Panama. Elle vit à Seattle, où elle passe ses journées à réparer des machines et ses nuits à écrire de la science-fiction, de la fantasy ou des textes bizarres qui résistent à toute tentative de classification. Unity, salué par une presse élogieuse, est son premier roman.
Guerre nucléaire, changement climatique, armes chimiques et biologiques, rien n’a été épargné à la Terre. A la suite de cette succession de catastrophes, les terres émergées sont devenues particulièrement dangereuses et la vie dans des stations sous-marines est privilégiée.
Danaë est unique mais elle a accumulé douze mille ans d’expériences subjectives par un procédé de fusion de vies dont le processus est un inestimable secret. Elle se cache à Bloom city, une cité sous la coupe d’une organisation de malfrats le clan de la Méduse. Pour une raison mystérieuse, elle doit à tout prix quitter la cité pour être sous trois jours à Redhill, un lieu non seulement sur la terre ferme mais loin des côtes. Quitter la coupe du clan de la Méduse et survivre aux dangers terrestres ne s’improvise pas et ne se fait pas en solo. Elle est aidée par son seul ami Naoto et par Alexei, un mercenaire énigmatique. C’est le début d’une fuite haletante et dont le côté immersif est renforcé par la succession des points de vue, tous écrits à la première personne.
Réduire Unity à une course poursuite difficile à poser serait une erreur. Bien que le rythme soit rapide du côté de l’action, le temps est pris pour insérer des éléments sur l’univers et des thématiques qui donnent matière à réflexion. Les apocalypses ont tout bouleversé et ne se limitent pas à une inversion du rapport terre-mer avec les cités marines sédentaires et la vie nomade sur terre. Les nouveaux modes de vie et forces politiques sont amenés petit à petit et souvent glaçants. Chaque groupe semble avoir trouvé un équilibre de fonctionnement interne et externe où la guerre participe fortement à le maintenir. Cités sous la coupe d’une mafia, groupes militarisés, factions d’extrémistes religieux, pas facile de trouver où vivre au mieux. Autre point intéressant de l’univers, pour une fois dans un roman postapocalyptique, beaucoup de technologie sont encore présentes.
Les aspects humains ne sont pas en reste. Outre les questions de genre et l’antimilitarisme, la quête d’identité est un aspect clé qui n’est pas limité à la multitude constituant Danaë. Chaque personnage se questionne sur qu’il est en intégrant passé, présent et être en devenir. Si ces réflexions sont distillées tout le long du récit, elles deviennent prépondérantes pendant une partie de l’intrigue ce qui crée une petite baisse de rythme du côté de la course poursuite mais permet de gagner beaucoup du côté des enjeux. Deux autres thématiques philosophiques sont abordées avec beaucoup de nuances. Quel est le propre de l’Homme ? Faire le bien ou le mal n’est pas si manichéen. L’intention derrière une action est-elle toujours en adéquation avec le résultat obtenu ?
Un dernier fil rouge que j’ai trouvé bien mené concerne le consentement. Il apparait régulièrement de façon fine et naturel et illustre parfaitement les différents niveaux existant de celui-ci. C’est pour moi un excellent roman.
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