"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Margaret Stuart, fière épouse d'Alec, un fermier aisé de l'Iowa, est heureuse en ménage lorsque sa soeur Elspeth arrive d'Écosse pour venir vivre avec eux. Mais alors que l'automne s'annonce et que l'amitié entre Elspeth et Alec s'approfondit, une série d'événements vient mettre Margaret à rude épreuve. Les émotions trop longtemps contenues, les sentiments qui s'abîment, les relations qui évoluent imperceptiblement commencent à ronger son équilibre et ses certitudes. Le triangle amoureux qui s'est formé entre Alec et les deux soeurs devient un piège dramatique lorsque survient l'irréparable. Il faudra alors sauver ce qui peut l'être.
Il est ici question d'amour, plusieurs déclinaisons de l'amour : l'amour conjugal, l'amour sororal, le besoin d'amour, et la pudeur des sentiments. Quand le roman commence, Alec Stuart et Margaret son épouse attendent un train qui doit amener Elspeth, la petite soeur de Margaret. Cette dernière est en ébullition, tellement heureuse de retrouver sa soeur qui arrive d'Écosse pour venir vivre avec eux. Margaret est "encore fort jolie à vingt-neuf ans", oui, oui ! "Elle était grande, un peu moins que lui toutefois, fine, et n'avait rien perdu de l'éclat de sa jeunesse." Ça situe tout de suite une époque antérieure et la dureté de la vie.
Margaret et Alec sont de la bonne société rurale, celle qui doit tenir son rang, qui se soucie du qu'en-dira-t-on. Elspeth ne doit pas discuter avec des hommes mariés car ça ne se fait pas. Elle n'en croise pas de son âge ce qui ennuie Margaret qui aimerait lui trouver un beau parti. On sent que tout doucement Alec, si drôle et aimable, pourrait faire chavirer le petit coeur esseulé d'Elspeth.
Alec si facétieux, Margaret austère et pieuse si soucieuse des convenances, et Elspeth joyeuse et lumineuse, rayon de soleil dans cette vie sérieuse.
C'est une histoire belle et triste à la fois. Belle comme l'amour naissant qui fait chanter le coeur, triste comme la trahison envers quelqu'un qu'on aime. Et c'est tellement bien raconté, tellement bien décrit qu'on ne se sent pas la force d'avoir un avis, d'émettre un jugement. Wallace Stegner décortique à merveille les sentiments terribles des deux soeurs, antagonistes et pourtant aussi puissants, chacune dans sa position inextricable. Il nous convie à la lente déliquescence de ce noyau familial, le couple à la dérive et l'amour sororal en plein naufrage, le tout avivé par le poison des non-dits. Tout est empreint d'une infinie tristesse. Et pourtant c'est absolument sublime.
J'aime l'écriture de Wallace Stegner, les descriptions qu'il fait des lieux, de la nature, de la faune, des saisons, des rapports humains, des ambiances et des sentiments. C'est tellement immersif et tellement juste. Il sait si bien raconter les rêves et les douleurs qui collent à la peau dans cette difficile traversée de la vie.
Un court roman, 148 pages, mais qui dit tellement !
Dans la gare d'une petite ville de l'Iowa, Margaret attend avec impatience l'arrivée de sa sœur Elspeth, qui arrive d'Ecosse, tout en essayant d'empêcher son mari Alec de filer au saloon !
Jeune, vive, aimant la vie et la nature, Elspeth est émerveillée par la vie au grand air dans la grande ferme d'Alec avec qui elle noue une profonde amitié.
Et ce qui devait arriver arrive !
Un court roman qui rend très bien l'ambiance rigoureuse qu'impose Margaret dont on se demande comment elle a pu épouser Alec, si plein de joie de vivre et tellement mieux assorti à Elspeth !
Une ode à la nature généreuse, aux champs de maïs et aux cours d'eau rafraîchissants.
Un auteur que je découvre, et dont j'espère trouver d'autres romans
Merci à Gallmeister de rééditer des pépites de la littérature américaine :)
Alec et Margaret sont à la tête d'une prospère exploitation agricole dans l'Iowa des années trente. Lorsqu'elle quitte l'Irlande pour s'installer chez eux, la jeune soeur de Margaret apporte avec elle sa fraîcheur et sa spontanéité, mais déclenche bientôt la tempête en glissant dans une relation adultère avec son beau-frère. Soucieuse de sauver avant tout et à tout prix les apparences, Margaret va enfermer le trio dans un huis-clos destructeur qui, jusqu'à la fin de leurs jours, fera de leur vie un enfer.
Wallace Stegner a laissé son imagination courir en pensant aux deux vieilles tantes lugubres de son épouse : quel drame peuvent bien cacher deux soeurs âgées et décharnées, vivant seules avec le fils de l’une ou de l’autre - nul ne sait -, qu’elles ont élevé ensemble ? L’histoire narrée ici déroule une trame implacable et cruelle, où un instant de faute adultère fait à jamais basculer trois existences dans un cauchemar dont seule la mort aura le dernier mot. L’atmosphère passe directement de la gaieté insouciante de la jeunesse à la désolation de vies irrémédiablement ravagées. Rongés par le poison du ressentiment, de la honte et de la culpabilité, les personnages se confinent dans un non-dit sclérosant qui les lyophilise peu à peu corps et âme.
En peu de pages, l’auteur parvient à suggérer les effroyables abîmes cachés derrière des existences ordinaires, la cruauté de comportements pourtant à la base exempts de méchanceté, l’ineffable tristesse de destins résignés au malheur par pur souci des apparences. La maîtrise de la narration, le rendu psychologique des personnages, l’impact et la profondeur du récit alliés à un style épuré et sans défaut, révèlent dès ce premier roman le maître de la littérature américaine qu’allait par la suite devenir Wallace Stegner.
Une journée d’automne est un petit bijou de lecture que l’on achève impressionné par la maestria de l’écrivain, et durablement hanté par le réalisme cruel de son histoire. Coup de coeur.
Dans ce court roman évolue un trio formé de deux sœurs et du mari de l’une des deux. La plus jeune vient de quitter l’Ecosse pour rejoindre le couple confortablement installé dans l’Iowa. Elle s’adapte avec enthousiasme à sa nouvelle vie, jusqu’à ce que l’attirance qui naît entre elle et son beau-frère ne fasse basculer irrémédiablement la situation. Une plume qui magnifie la nature et ses variations tout autant qu’elle décortique les sentiments humains... la description d’un fonctionnement implacable où sauver les apparences est le dernier bastion auquel on s’accroche...
En lisant « Une journée d’automne » de Wallace Stegner, je me suis dit qu’on ne peut pas apprendre à écrire; c'est en vous ou ça ne l’est pas.
Je ne doute pas qu’il y ait des techniques pour améliorer son écriture, mais raconter des histoires et les mettre en mots ne peut être qu’inné.
Stegner publie ce premier roman en 1937 et c’est déjà parfait. On n’achète pas la grâce et l’élégance, Stegner est un écrivain et il est né comme ça.
C’est l’histoire d’un simple faux pas, d’une erreur, d’un écart.
C’est l’histoire d’un triangle amoureux qui brise trois vies et qui se métamorphose en trois souffrances, en trois solitudes.
148 pages, un court roman ou une longue nouvelle - je ne sais pas - mais ce qui est sûr c'est que l’on est face à véritable grand livre de littérature américaine.
Traduit par Françoise Torchiana
Si vous ne savez pas ce que peut donner la culpabilité, le puritanisme poussé à son paroxysme, il est intéressant de se plonger dans cette nouvelle de Wallace Stegner. On y découvre la douleur et une culpabilité si intense qu’elles ne permettent plus à la communication ou au rire d’exister. Le texte est d’une infinie tristesse ce qui n’empêche pas sa beauté avec des évocations de scènes agricole de l’Iowa à fil des saisons. Cette nouvelle fait partie des premières publications de Wallace Stegner et l’on reste en attente d’une profondeur et d’une maturité qui s’exprimera avec l’expérience. Je ne me suis jamais autant posée de questions qu’en lisant ce livre. Je ne comprends pas pourquoi Margaret endosse si facilement cette panoplie de martyre, qu’est ce qui pousse Elspeth dans le renoncement de toute chose, pour Alec boit-il ? Pourquoi ce trio ne tente-t-il pas d’améliorer les choses au moins pour le petit Malcom ? Tout cela est dû au puritanisme de l’époque, certes le péché est avéré mais leur réaction est complètement faussée par cette emprise sociale et une pensée de Margaret nous montre le côté irrévocable de sa décision : « Jamais elle ne pourrait leur pardonner. Ni sa jalousie ni sa religion ne le permettraient. » Elle tiendra bon pendant 18 ans, point de rédemption alors qu’en est-il du pardon ? L’auteur choisi Margaret comme personnage principale, nous suivons ses pensées, sommes à ses côtés dans ses combats et je me suis sentie si triste de ses choix et de leur terrible conséquence. C’est un thème puissant que de s’enfermer dans son propre enfer lorsque l’on doit vivre en ayant mal choisit son partenaire de vie. Le prologue est un temps fort de cette nouvelle car il nous montre de quelle façon la vie peut aussi imprimer ses stigmates dans nos corps lorsqu’il nous dépeint Margaret sans complaisance. (Voir la citation) Maintenant j’ai vraiment envie de découvrir mieux cet auteur et je tenterai bien « La montagne en sucre » J’adore son style et son écriture et les histoires qu’il raconte sont tout simplement humaine et c’est passionnant. Bonne lecture.
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