A force d'intellectualiser le théâtre et d'en faire un art de plus en plus élitiste, la modernité a fini par perdre de vue son origine populaire et sa fonction de divertissement. C'est particulièrement vrai pour la comédie, laquelle n'a jamais été la servante de la tragédie - ni d'ailleurs radicalement séparée d'elle. Bornons nous à constater qu'elle continue à faire, sous une forme ou sous une autre, les beaux soirs des théâtres : car le public préfère le rire aux larmes. Précisément, avec ce recueil de saynètes, l'auteur cherche à renouer avec cette verve truculente qui parcourt l'art de la scène depuis ses origines. Avec férocité et jubilation, il revisite des figures historiques (Hitler, Eva Braun), littéraires et philosophiques (Don Juan, Cratès de Thèbes) donne dans l'utopie sexuelle (« La quille ») et la satire politique (« Un grand démocrate ») ou, de façon plus intimiste, brocarde les travers de nos contemporains (« Vingt ans après », « Drôle de famille »). Dans tous les cas, l'oralité de sa langue révèle leurs passions et leurs appétits, quand elle n'agit pas comme un détonateur. Un joyeux jeu de massacre qui invite à regarder autrement nos apparences.
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