"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et un jeune enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s'occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L'adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu'à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu'à ce que, malheureusement, il soit trop tard.
Aussi troublant que poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le premier roman d' Emily Fridlund a été acclamé par la critique et reconnu comme l'oeuvre d'un nouveau talent à suivre.
Madeline, jeune adolescente vit dans le fin fond du Minnesota, loin de son lycée.
Dans la maison en face du lac s'installe un jeune couple avec un enfant de quatre ans, dont elle devient rapidement la baby-sitter après s'être liée d'amitié avec la jeune maman.
Elle est fascinée par cette famille, mais il semblerait que quelque chose de trouble se passe dans ce foyer.
C'est un roman étrange à l'atmosphère étouffante.
Les sauts dans le temps sont assez perturbants.
Je ne sais pas vraiment quoi penser.
Ai-je aimé ou pas ?
On se demande souvent où l'auteur veut en venir.
Malgré tout j'ai souvent été sous le charme.
Difficile donc de me faire une opinion.
A vrai dire, il est vraiment peu question de loups.
Au coeur du Minnesota, dans un endroit où selon elle rien ne se passe, Madeline vit une adolescence solitaire. Sa rencontre avec une famille tout juste installée en face de chez elle, de l’autre côté du grand lac, va venir bouleverser sa vie monotone. Fascinée par ces nouveaux venus chez qui dès le départ elle sent une faille, elle se rapproche petit à petit de Patra, à peine plus âgée qu'elle, jusqu’à devenir la baby-sitter de son fils Paul. Pénétrant l’intimité de la famille, elle apprend à mieux connaitre l’insondable Patra et s'immerge avec la perméabilité de l’adolescence dans leur vie et leurs secrets…
L’intrigue progresse assez lentement, créant une atmosphère envoutante dans laquelle l’horreur est pourtant prête à surgir de toute part. La personnalité de Madeline, qui se veut sauvage comme un loup, rend la narration un peu floue. Par moments, on se demande si elle ne cache pas certains éléments. A d’autres, on finit par croire que tout cela est onirique, un fantasme né de l’esprit inventif d’une jeune fille qui s’ennuie. Emily Fridlund distille tout le long du récit une sorte de tension gracile proche du malaise.
J’ai beaucoup aimé la manière dont l'histoire mêle habilement les genres, à mi-chemin entre le nature writing et la fable initiatique. Le personnage de Madeline est très intéressant, très travaillé. Elle est à la fois fulgurante de sensibilité et d’une naïveté touchante.
Un premier roman magistral et troublant.
Thriller psychologico-naturaliste?
Madeline vit avec ses parents dans une ancienne cabane de pêcheur isolée en pleine forêt près d'un lac dans le Minnesota.
Ils sont les seuls rescapés d'une ancienne communauté hippie. Ils continuent de vivre selon les préceptes hippies, à la marge de la société.
Compte-tenu de son mode de vie, elle est considérée comme une marginale au collège, elle n'a aucun ami. Comme sa mère la tient à distance et que son père est très taciturne, Madeline est extrêment isolée.
En dehors de l'école, elle vit comme une enfant sauvage. Elle connaît parfaitement la forêt qu'elle parcoure seule ou avec ses chiens, et les lacs sur lesquels elle se déplace en canoë.
Elle aide son père à couper le bois et à depecer les poissons qu'il pêche.
Une maison se construit de l’autre côté du lac, et un beau jour une famille s’y installe : une jeune femme, Patra, avec son petit garçon de cinq ans, Paul.
Madeline les croise par hasard et devient rapidement la baby sitter de Paul.
Dès cette première rencontre, Madeline se rend compte de quelquechose d'anormal dans le comportement de Patra et de Paul.
Mais elle va découvrir l'immense tendresse de Patra pour son fils et va chercher dans cette famille étrange une chaleur qu'elle n'a jamais connu ailleurs.
Et puis le père, Léo, fait son apparition. Selon les dires un peu vagues de Patra, il serait scientifique, astronome. Il va se révèler autoritaire et manipulateur.
Une autre histoire se déroule en parallèle, dans laquelle sont mêlés un des professeurs d'histoire de Madeline et un fille de sa classe,
Emily Fridlund a une réelle capacité à créer des ambiances troubles.
Malheureusement j'ai été gênée par le manque de fluidité de l'écriture. Et puis le récit est rendu cahotique par les nombreux allers-retours entre les quinze ans de Madeline (pendant lequel se déroule le roman), ses dix-huit ans, ses vingt-six ans, ses trente-sept ans.
Je me suis demandé si c'était volontaire: ça retranscrivait parfaitement les états d'esprits de l'adolescente Madeline.
Difficile de classer ce roman, alternant entre le thriller psychologique et le roman naturaliste.
C'est en tout cas un éclairage sur l'Amérique profonde et sur le rapport de ce pays à la religion, qui me laisse toujours très perplexe.
"...Ce n'est pas ce qu'on fait, mais ce qu'on pense qui compte. Mary Baber Eddy dit que le paradis et l'enfer sont deux manières de penser. Il nous faut
toucher cette vérité du doigt, prier pour comprendre que la mort est simplement la croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin. Aucun de nous ne va disparaître, pas dans la réalité. Tout ce qui change, c'est notre façon de percevoir les choses..."
thriller psychologique intéressant
Voilà un roman tout à la fois envoûtant et dérangeant, ni tout à fait thriller ni uniquement nature writing, un peu des deux...
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Madeline est une adolescente vivant dans un coin reculé du Minnesota, ses parents sont les derniers représentants d'une communauté hippie qui s'est dispersée et vivent dans une cabane sans confort ni électricité, juste un générateur, dans les bois au bord d'un lac. L'adolescente est pratiquement livrée à elle-même. Elle aime par dessus tout courir dans les bois avec ses chiens et pêcher sur le lac. Lorsqu'une famille s'installe de l'autre côté du lac, elle les espionne avec ses jumelles et vu de loin, tout lui paraît idyllique. Elle va réussir à s'approcher d'eux : Patra, une jeune femme à peine plus âgée qu'elle, Paul un petit garçon de 4 ans et Léo, le père beaucoup plus âgé mais très souvent absent. Elle dira s'appeler Linda et deviendra la baby sitter du petit Paul, passant de plus en plus de temps chez eux. Il n'y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette famille, mais à 14 ans et vu la vie qu'elle mène, comment pourrait-elle prendre la mesure des choses ?
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Dès le début on sait qu'un drame a eu lieu. La construction du roman semble aussi chaotique que le cerveau de Madeline, avec de fréquents allers et retours entre le passé, l'année du drame et 10 ans, 20 ans après.
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Cette adolescente en mal d'amour est tout autant fascinante que détestable. Le décor dans lequel se passe le roman est magnifique, parfois hostile, admirablement décrit...Il s'agit d'un premier roman à l'écriture puissante qui aurait, à mon goût, gagné à une construction plus structurée... Il s'en dégage néanmoins une atmosphère très particulière et le portrait d'une jeune fille atypique qui verra sa vie bouleversée durablement... Plusieurs semaines après cette lecture, de façon surprenante mon ressenti est toujours aussi prégnant même si je ne sais pas si j'ai aimé ou pas. Une auteure à suivre assurément !
https://animallecteur.wordpress.com/2019/05/16/une-histoire-des-loups-emily-fridlund/
Un roman qui parle de la beauté de la nature sauvage et de l’adolescence c’était un parfait combo pour que je ne reparte pas de la librairie les mains vides !
J’ai été archi conquise par ce roman d’atmosphère et de suspense psychologique. On ne pourrait pas vraiment dire un polar mais plutôt un roman noir, très mystérieux et parfois oppressant.
Dès le début du roman on sait que Paul, le petit garçon qui a emménagé de l’autre côté du lac meurt. On assiste comme Madeline, Maddie ou Linda selon avec qui elle se trouve à l’agonie de cet enfant. L’écriture est envoûtante, ce n’est pas le grand frisson dans l’action mais plutôt dans la description, dans l’atmosphère et dans cette ambiance pesante. A travers ce roman Emily Fridlund décortique lentement une catastrophe annoncée dès le départ.
La nature occupe une place très importante, les forêts et les lacs peuvent être perçus comme des personnages. On entend le bruissement des feuilles et le chant des oiseaux, on ressent la morsure du froid et les caresses du soleil. Les éléments de la nature et les bruits de la forêts sont omniprésents à chaque page.
Et puis, toute aussi mystérieuse que le décors, il y a Madeline, jeune fille solitaire et sauvage, naïve et sensible qui vit au milieu des arbres, dans une cabane isolée au bord d’un lac avec ses parents, derniers d’une communauté hippie qui s’est dispersée. En un an elle assiste à une relation trouble entre M. Grierson, professeur d’histoire du lycée de Loose River et Lily Holburn une jeune fille mystérieuse, ainsi qu’à la disparition de Paul. Deux événements majeurs qui vont marquer la fin de son adolescence et vont lui faire découvrir la noirceur de l’âme humaine. Et peut-être même sa propre noirceur. Mais elle n’est pas la seule responsable, les parents de Paul, sous couvert de la religion y sont pour beaucoup car encore plus mystérieux qu’elle, il y a ce fameux couple qui s’installe de l’autre côté du lac. Patra une femme douce, sensible et même fébrile, Leo le chercheur spirituel qui croit par dessus tout en la puissance de l’esprit sur le corps et leur fils Paul, fan des trains, curieux et extrêmement dégourdi pour ses 4 petites et courtes années seulement.
Une histoire d’adolescence comme je les aime.
Linda vit dans le Minessota, dans une cabane isolée. Elevée dans une ancienne communauté de hippies, elle passe son temps en dehors de l’école seule avec ses chiens, à faire du canoë, à vider le poisson pêcher par son père. Tout va changer quand de nouveaux voisins s’installent de l’autre côté du lac. Qui sont les Gardner?
Difficile de dire ce qui est le plus impressionnant dans ce roman d’Emily Fridlund: l’histoire elle-même ou le fait que ce soit un premier roman. « Une histoire des loups » pourrait être l’œuvre d’un romancier expérimenté: une écriture merveilleuse, une construction narrative maîtrisée, des personnages complexes et surtout une ambiance si particulière.
Une ambiance à la fois calme et dérangeante. Tout au long du roman, on a le sentiment que quelque chose ne va pas, que ça ne tourne pas rond, que le drame est latent. Mais on ne sait pas exactement ce que c’est, on avance au rythme du récit de Linda et des sauts narratifs dans le temps. Il faut accepter de se laisser porter dans cette atmosphère étrange où l’omniprésence de la nature n’enlève rien au sentiment de claustrophobie.
C'est beau et calme, étouffant, brumeux, anxiogène. Je ne sais dans quelle case ranger ce livre (drame, suspens, nature writing) mais vite un second roman !
En endossant le statut de spectateur, on suit à travers les yeux d'une jeune adolescente, la pseudo-normalité de la vie d'une famille qui bascule.
On devient témoin du poids insidieux de cette communauté religieuse, ou plus communément appelée "secte" qui néglige ou du moins minimalise la non-action de l'homme face à la maladie d'un enfant.
" Il nous fait toucher cette vérité du doigt, prier pour comprendre que la mort est simplement la croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin. Aucun de nous ne va disparaître, pas dans la réalité. Tout ce qui change, c'est notre façon de percevoir les choses."
En partant de ce postulat, les membres de cette communauté se déchargent de toute responsabilité, parentale notamment.
On est dans le pur conditionnement psychologique.
Le talent de l'auteure réside dans le fait de réussir à mettre le lecteur dans la même position que cette jeune protagoniste ; c'est-à-dire qu'au fur et à mesure il nous semble presque incorrect et inconvenant de soulever l'anomalie de la situation. Il a là une capacité à transférer le malaise vers le lecteur.
Déni ou voyeurisme ?
Troublant et dérangeant.
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