"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quoi de plus paisible que la Maison Borj, cette boulangerie d'une petite ville de province belge à la fin des années 1950 ? Un ménage sans histoire, deux adolescents charmants, un commerce florissant : les Borj ont tout pour être heureux. Avec générosité, ils acceptent de prendre Josée, une orpheline de guerre, en apprentissage. Josée est une drôle de fille. Épileptique, pratiquement illettrée, la jeune fille a cependant un don émouvant pour le chant qui, après une messe de minuit retransmise à la radio, lui vaut une invitation au palais royal.
Attisée par les rumeurs et la réprobation venues de l'extérieur, cette invitation va faire exploser l'harmonie des Borj, tiraillés entre le démon de midi du père, les ressentiments de la mère, la jalousie de la fille. Josée devient l'élément catalyseur de leur ruine. Bien malgré elle, comme dans une cure psychanalytique, elle fait resurgir les secrets enfouis, plongeant la famille dans une agitation à laquelle ses crises d'épilepsie font écho.
En quelques semaines, la maison Borj va s'effondrer comme un château de cartes, son bonheur apparent, bâti sur des fondements bien fragiles, voler en éclat.
Car si, chacun à leur manière, les personnages sont d'abord mus par de bonnes intentions, ils sont rattrapés par leur égoïsme et leur lâcheté. Et, comme souvent, ce sont les innocents qui en font les frais.
1958. La petite Belgique et sa première exposition universelle d'après-guerre. Une époque, une ambiance, un esprit qui marque les esprits. Dans bien des familles, il y a des plaies et pertes à panser, des souvenirs à raconter, des horreurs à taire. Et dans ce monde à reconstruire, cette humanité à retrouver, il y a des 'bonnes âmes' qui en appellent à la générosité des vivants pour réintégrer dans la société de nombreux orphelins de guerre. Josée est l'une d'elle. Elle sera placée, chez Ruben Borj et sa femme Gilda, tous deux boulangers au coeur d'un village ardennais. Elle y sera totalement au service de ses patrons...
Mais, 'simple', épileptique, elle fera peur et deviendra celle à qui on attribue les torts, celle qu'on cible de toutes les flèches du mensonge, de la jalousie, des méchancetés et des informations tronquées, fausses ou malveillantes. Pourtant, elle chante admirablement bien. Ce don devrait pouvoir l'extirper de sa condition de servitude. Mais est-il admissible qu'elle chante tellement mieux que la fille de la maison? Rendez-vous compte, ce n'est qu'une servante, tout de même!
L'inacceptable dans l'esprit petit bourgeois des patrons et dans la tête de leur fille en plaine crise d'adolescence et de recherche d'émancipation font ouvrir la porte à l'explosion des petitesses de l'âme humaine...
Sous la plume, comme toujours, excessivement limpide de Armel JOB, l'histoire, la grande comme la petite, déroulent ses vérités qui touchent, appellent à la réflexion, forcent à se souvenir: le mensonge habite le quotidien et le service gratuit peut facilement faire alliance avec des intérêts personnels moins reluisants.
Un livre sur la fragilité de l'être, l'innocence peu récompensée et le côté clair-obscur du passé que chacun se construit. du grand Armel JOB!
Fin des années 50. Le couple Borj tient une boulangerie dans un petit village de Belgique. Un commerce de famille fondé par les parents de Ruben. Gilda devenue son épouse y avait effectué son apprentissage de serveuse. Ils mènent une vie tranquille avec leurs deux enfants jusqu'au jour où la directrice de l’Oeuvre nationale des orphelins de guerre se présente chez eux. Elle leur demande de prendre en apprentissage une orpheline prénommée Josée. Bien que réticents au départ, ils acceptent. Josée a seize ans comme leur fille Astrid et elle pourra délester Gilda de certaines tâches. La jeune fille a perdu a mère durant un bombardement et depuis, elle présente quelques petites séquelles. Rien de bien méchant car selon la directrice, sa marraine, elle est en bonne santé.
Le décor est planté et très vite, on est piqué de curiosité. Josée est touchante par sa candeur. Une fille un brin naïve, trop gentille et serviable. Et c'est vrai qu'elle rend bien service. La preuve, Gilda a désormais du temps pour elle. Mais un événement anodin, en apparence, va provoquer bien des remous et révéler des failles profondes. Rumeur, jalousie vont faire surface provoquant l'érosion des apparences. Les personnalités se révèlent, le poids des non-dits craquèlent le vernis dans cette petite ville provinciale aux lendemains de la guerre.
Bien troussé avec un sens de la formulation réjouissant et des personnages bien campés, les pages de ce roman se tournent toute seules. Armel Job ausculte l'âme humaine avec finesse et restitue une ambiance de façon très convaincante.
Sans prêcher dans un excès de rebondissements, cette lecture maintient une tension jusqu'à la dernière page. C'est efficace et bien tourné !
Dans son nouvel opus, Armel Job nous invite à partager le quotidien d’une famille de commerçants de Marfort, petite bourgade ardennaise.
Nous sommes à la fin des années 50.
Ruben et Gilda Borj font tourner la boulangerie, lui au pétrin, elle en boutique.
Les enfants Astrid et Rémi sont des ados comme beaucoup d’autres, avec leurs rêves, leurs colères, mais sans réels problèmes.
La vie aurait pu continuer dans un ronronnement doux et monotone sans l’arrivée de Josée, 16 ans pratiquement imposée au couple par une représentante de l’œuvre des orphelins de guerre.
Après quelques hésitations, la jeune fille est accueillie dans la cellule familiale où l’intégration se fait en douceur, en apparence du moins.
« Josée était en parfaite santé, mais souffrait d’une légère déficience mentale consécutive au traumatisme. Elle savait compter, lisait lentement, pouvait écrire quelques mots simples. Elle était travailleuse, d’un caractère paisible, docile et joyeux. »
Dans la chorale où Astrid l’a entraînée, la voix exceptionnelle de Josée fascine l’auditoire.
Astrid va découvrir la jalousie et la haine.
« L’ennui, c’est que la fin de l’amitié chez les filles n’est pas le retour à l’indifférence, mais le début de la haine. »
A tout cela l’auteur entremêle quelques secrets de famille que l’on pensait enfouis à tout jamais et qui posent question lorsque les rancoeurs accumulées au fil du temps empoisonnent le quotidien.
Ce thriller psychologique est difficile à lâcher, j’ai tourné les pages avec passion, profondément peinée lorsqu’est arrivée la dernière.
Un énorme coup de cœur.
Merci àNetGalley et aux Editions Robert Laffont
#UneDrôleDeFille #NetGalleyFrance
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