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L'oeuvre d'Emerson est revenue sur la scène philosophique américaine grâce aux ouvrages de Stanley Cavell : Cavell, qui consacra ses premiers livres à Wittgenstein et Austin, s'est ensuite donné pour tâche de faire réentendre la voix d'Emerson en philosophie.
Un tel projet n'est pas seulement historique, il est aussi théorique, et politique : il s'agit de réhabiliter une pensée de la démocratie étouffée par le conformisme libéral qui s'est instauré au XXe siècle aux Etats-Unis. Ce qui pour Emerson définit la démocratie, c'est la confiance en soi, comme refus de la conformité, la capacité qu'a chacun de juger du bien et de refuser un pouvoir qui ne respecte pas ses propres principes.
Quand Emerson embrasse la cause abolitionniste, il dénonce la corruption des principes de la Constitution. Il fait même appel à la désobéissance civile. La confiance en soi est bien une position politique, revendiquant l'autonomie du sujet. C'est ce thème que Cavell reprend chez Emerson, et qu'il propose comme alternative à la pensée politique de John Rawls. Elle est à même d'ébranler aussi bien le libéralisme moderne que le communautarisme.
Cavell avance, avec Emerson, un individualisme radical qui n'est pas une revendication égoïste mais un appel à un nouvel homme ordinaire, celui de la démocratie : c'est là toute l'actualité politique d'Emerson.
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