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Merci Bookinade pour ce bel avis. Belles lectures. Prenez soin de vous
«C'était bien Anne, et quand nous approchâmes, courant dans les derniers cent mètres, la marée montante lui léchait déjà les pieds. Étendue sur le dos, un bras replié sous elle, maculée de vase, elle offrait au ciel son visage livide sur lequel le sang coulant du front avait déjà séché, engluant une paupière et les cheveux épars. Je défis son blouson de daim et passai la main sur sa poitrine. Une mince chemise protégeait un sein tiède qui se soulevait par saccades.»
Le narrateur français mène un vie retirée en Irlande pensant que sa fin est proche. Il loue deux pièces dans le cottage de Mrs Colleen en pleine campagne. Il croise Jerry Kean avec qui il chasse en cie des chiens. Ils s'apprécient et font de belles marches . Il va rencontrer les soeurs Kean, Sharon et Moïra. Ensuite il fait la connaissance de Taubelman et de sa fille Anne qui vivent au château Dun Moïran. Celui-ci est un géant fort en gueule, mystérieux et imposant. Les personnages se retrouvent très souvent à l'éperon, bar de Inishgate. On boit beaucoup , stout et whisky et l'on parle de chasse.
Doucement les protagonistes se découvrent et nous en apprenons un peu plus sur leurs vies, leurs amours et leurs passés. Le narrateur se lie d'amitié avec le docteur Seamus Scully et son fameux taxi mauve. ...
De merveilleuses descriptions de la campagne irlandaise qui donnent envie de marcher dans les fougères pleines de gouttes de rosée, de sentir les odeurs de tourbe en admirant le soleil se lever à travers le brouillard sur le marais et la lande.
Un peu moins fan de toutes ces chasses et animaux tués pour le plaisir.
Un des plus jolis romans d'apprentissage qu'il m'ait été donné de lire. A tel point que je le relis très régulièrement. Quand apprentissage rime avec nostalgie .. Merci Monsieur Déon !
Merci Bookinade pour ce bel avis. Belles lectures. Prenez soin de vous
Qui n’a jamais rêvé d’imiter Charles de Gaulle et sa retraite d’Irlande ? Qui n’a pas rêvé de parcourir ses grèves, ses lacs, ses tourbières, sous le ciel bleu entre deux averses ou bien, après avoir subi un grain bien glacé sous un ciel bien noir, de se réfugier dans le petit pub du village, devant un whisky et le plus près possible de la cheminée en attendant que les musiciens aient enfin décidé de commencer à jouer ?
C’est, en tout cas, ce qu’a choisi de faire le narrateur. « J’attends. Mais quoi ? Ma propre apocalypse ». On lit, on pêche, on chasse, on arpente la lande, on évoque les fantômes, on mange, et les amitiés ont le temps de s’étoffer, la plupart du temps au pub dont le patron fut un grand jockey, autrefois vainqueur la même année du Grand prix de Dublin, du Derby d’Epsom et de l’Arc de triomphe.
Il y a Jerry le jeune voisin, exilé dans le modeste et vétuste cottage appartenant à ses ancêtres partis d’Irlande, pauvres comme Job et à présent riches comme Crésus aux USA. Il y a également le médecin septuagénaire qui, au volant de son taxi mauve (comme la bruyère de la lande), arpente le comté de Clare pour visiter amis ou patients (dont certains ont maille à partir avec les autorités) et ne manque guère de soirées au pub. Il y a aussi un géant mythomane dont la fille mystérieuse et silencieuse fascine aussi bien le jeune Américain que le narrateur. Le passage des sœurs de Jerry pour s’assurer que le petit dernier de la fratrie se porte bien ranime bien des émotions enfouies.
L’intrigue est mince mais l’intérêt est ailleurs. D’abord parce que le narrateur, qui attendait la mort qu’on lui a prédit mais qui ne vient pas, recommence à éprouver des émotions qu’il ne pensait plus possibles; ensuite parce qu’à presque chaque page on a une phrase ou un paragraphe qui fait mouche, tantôt sur la nature ou la beauté, tantôt sur l’amitié, la bonté ou l’amour, ou tout simplement parce que ça sent parfois « les toasts, la marmelade d’orange et le thé de Chine », d’autres fois les huîtres et l’irish Coffee et d’autres fois encore la tourbe, la pluie, les algues, le stout ou le whisky.
Superbe ballade poétique et terrible invitation à retourner en Irlande.
Michel Deon décrivait les Irlandais comme "des êtres parfaitement naturels et à l'humour généreux". Son attachement à cette terre qu'il avait choisi comme havre de paix à un moment de sa vie se ressent tout au long de cette histoire romanesque à souhait. Il s'agit plus de caractères que de personnages qui évoluent dans une nature qui a gardé l'aspect sauvage des débuts du monde. Femmes et hommes de milieux et de classes différents se confrontent, s'apprécient, s'aiment ou se haïssent , formidablement servis par un verbe noble propre au grand écrivain qu'était Michel Deon. Passionnant et attachant.
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Merci Annie pour ce beau commentaire. On a envie de lire l'histoire de celui qui raconte l'histoire. Belles lectures. Prenez soin de vous