"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Elle est là, à cinq mètres devant moi et quelque chose me souffle qu'elle est la femme de ma mort parce que c'est ça non, la femme d'une vie ?
Ce qui est sous nos yeux peut aussi être inaccessible. Elle est là, à cinq mètres devant moi, et quelque chose me souffle qu'elle est la femme de ma mort parce que c'est ça, non, la femme d'une vie ? On veut être avec elle quand la mort arrive. Et lorsqu'un autre devient pour nous unique, que l'on veut le garder, on se garde soi.
Elle, c'est Rosalie Sauvage. Lui, Alexandre.
Ils se rencontrent et aussitôt se perdent.
Ils sont aussi semblables qu'ils diffèrent l'un de l'autre et n'ont que vingt-quatre heures pour se retrouver. Après quoi la possibilité du bonheur sera à jamais derrière eux.
Ils sont leur première et dernière chance d'aimer.
Après Les hommes meurent, les femmes vieillissent, Isabelle Desesquelles interroge le verbe aimer. Et pose la question de l'absolu. Est-il prudent, est-il raisonnable, est-il possible, en amour ?
Ce sont des visions différentes de l’amour qui se retrouvent au centre du nouveau roman d’Isabelle paru chez Belfond : un jour, on fera l’amour.
Un jour on fera l'amour, la promesse de toute une vie
Rosalie Sauvage porte bien son nom. Elle entame une relation aussi facilement qu’elle y met un terme. Jamais amoureuse, elle prend et surtout donne du plaisir avant de dire au revoir. Sa vie professionnelle est à l’image de sa vie sentimentale, mouvementée. Elle excelle dans la pub et son amant du moment n’est autre que son patron. Un homme marié effacera-t-il les traces sur le corps et dans l’âme de Rosalie laissées par nombre d’hommes plus âgés ?
Alexandre est à l’opposé de Rosalie. L’amour pour lui c’est sacré. Persuadé qu’il y gagne à ne pas ouvrir son cœur à la première venue, ses bonnes résolutions tombent à l’eau le jour où il passe devant une boutique de robes de mariée. Il tombe amoureux d’un dos, d’une nuque, d’omoplates saillantes. Tétanisé, il ferme les yeux, en les ouvrants à nouveau le dos a disparu, laissant en lui un sentiment amer de grand amour perdu.
Mon avis :
C’est avec plaisir que je retrouve Isabelle Desesquelle qui décidément manie différents genres littéraires avec brio. Dans les âmes et les enfants d’abord, elle m’avait profondément touché en parlant de la mendicité qui semblait agresser les passants, l’obligeant à la regarder. Son nouveau roman est très différent, mais tout aussi excellent.
Un jour on fera l’amour comme ci c’était la première fois
L’amour, le sexe, les illusions, les espérances, les certitudes, tout dans ce roman semble opposer les deux personnages principaux. Rosalie la fonceuse aime tout recommencer. Adepte de l’ardoise blanche, elle vit sa vie par épisode. Alexandre a les pieds sur terre, mais son cœur porte le poids d’un passé heureux qu’il ne peut oublier, d’une jeunesse radieuse où le jeune garçon d’alors usait ses pantalons sur les sièges du cinéma.
La passion du cinéma en toile de fond de ce livre
Rosalie a été une petite fille aimée par un père qui la quitte d’être impuissant face au désintérêt de sa femme pour sa petite fille. Alexandre est choyé par un père qui n’était pas biologique, mais qui lui a tout donné, à commencer par la passion du cinéma.
Bien que très différents, Alexandre et Rosalie ont un point en commun : ils n’ont jamais vraiment aimé. Pour elle, l’acte sexuel va de paire avec son boulot, pour lui, l’amour physique serait se fourvoyer.
Isabelle Desesquelle fait se croiser avec brio ces trentenaires diamétralement opposés et réussit à nous tenir en haleine tout au long de ce jeu de cache-cache partiellement volontaire.
Autre chose que j'ai beaucoup aimé, ce sont les titres des chapitres. J'adore le franc parler et le naturel qui en ressort. Je trouve qu'ils reflètent parfaitement la façon d'écrire d'Isabelle Desesquelles qui ne semble pas poser de filtre sur les émotions, mais met un point d'honneur à chercher pour chaque sensation, le mot juste.
trente ans et le curriculum vitae d'un nouveau né
un couple, c'est surtout des détresses complices
quitte à se mettre en jachère, autant que ça soit dans la nature...
Un jour on fera l'amour est un roman que je conseille à tous ceux qui veulent plus qu'une histoire bien écrite. Il y a dans ce roman une sorte de réalité qui saute au visage, des personnages qui semblent réels. Le mot "vrai" est d'ailleurs probablement plus approprié pour parler de Rosalie et d'Alexandre.
http://que-lire.over-blog.com/2017/03/un-jour-on-fera-l-amour-d-isabelle-desesquelles.html
Si on devait résumer le sujet de ce livre c'est l'Amour, l'amour dans sa pluralité qu'il soit filial, à sens unique, adultérin, interdit, incestueux, fantasmé, l'amour qui vous tombe dessus, celui auquel on ne croit plus, l'amour vache... Bref, c'est un tour dans les méandres du sentiment amoureux et de ses nombreuses déclinaisons. Les personnages de Rosalie et d'Alexandre sont attachants et n'en finissent pas de se manquer pour mieux se trouver et faire place à l'amour.
J'ai aimé les nombreuses références cinématographiques, les aphorismes, le romantisme et la maîtrise de la langue de l'auteur. Il y a beaucoup de pudeur et de romantisme dans ce roman comme ne l'indique pas le titre qui peut sembler un brin too much. C'est l'histoire d'un coup de foudre entre deux échaudés de l'amour, l'alternance des chapitres permet de suivre leur chemin respectif dans l'avancement de leur sentiment, tantôt le lecteur vit l'histoire du point de vue d'Alexandre parfois celui de Rosalie.
Une lecture agréable.
VERDICT
Un livre qui plaira aux amoureux de l'amour, aux romantiques ...
https://revezlivres.wordpress.com/2017/02/11/un-jour-on-fera-lamour-isabelle-desesquelles/
De l’auteure, j’avais beaucoup aimé Les âmes et les enfants d’abord, un texte fort et engagé. Ce roman-ci est différent, bien que l’on y retrouve le style si particulier d’Isabelle Desesquelles.
Avant de le commencer, je me disais : « encore un roman sur l’amour, bof.«
Mais ce livre est plus que cela. C’est un livre qui nous parles des amours : l’amour difficile entre une mère et sa fille ; l’amour inconditionnel d’un père pour son fils ; l’amour dans un couple où arrive un enfant ; l’amour adultère impossible ; et bien sûr, l’amour coup de foudre.
Si le triangle amoureux ne m’a pas franchement parlé, j’ai beaucoup aimé l’analyse qu’en fait l’auteure.
Quel bel amour que celui du père d’Alexandre pour son fils : il lui a offert en plus l’amour du cinéma.
Quel magnifique coup de foudre improbable entre Rosalie et Alexandre, qui se croisent et se recroisent tout en se cherchant, mais sans jamais se rencontrer.
Faire l’amour n’est au fond pas si important ; le vivre est en revanche vital.
L’image que je retiendrai :
Celle du nom du cinéma du père d’Alexandre : le Rosebud.
http://alexmotamots.fr/?p=2538
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