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Tous les personnages de ce roman sont passés par la guerre et l'occupation. Ils ont tous à se mettre en règle avec ces épreuves et cette espérance. Leur problème n'est pas seulement de vivre. Il est de vivre après. Ainsi de l'avocat résistant Saurette qui a pris à coeur la défense et la protection d'un jeune milicien, Pierre Collard, entré dans la milice à un âge et à un moment où il ne pouvait apercevoir les conséquences de son geste. Son ami Romuald, plus âgé, aurait pu et dû le conseiller. Mais ce personnage se défend de conseiller ou de peser sur la liberté des autres. C'est qu'il refuse de limiter la sienne. Il est estimable, ne prenant jamais de risques. Il a donc abandonné Pierre Collard, comme il abandonne sa maîtresse Martine quand elle vient à lui peser. Saurette, et c'est tout le roman, hérite de Collard et de Martine à la fois. Mais il échoue à sauver Collard et il acceptera d'être lui-même sauvé par Martine. Romuald, lui, n'apprend rien et triomphe de tout. Il est le seul précisément à n'avoir pas besoin de se mettre en règle avec ce qu'il a vécu. Mais c'est peut-être qu'il n'a pas vécu. Ce beau roman, complexe dans ses événements, est clair et achevé dans son art. Et à sa maîtrise formelle s'ajoutent la chaleur et la générosité que l'on aimait déjà dans Le témoin et La fuite en Égypte.
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