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« Un feu de ces feux - ne savoir »

Couverture du livre « « Un feu de ces feux - ne savoir » » de Jean-Paul Michel aux éditions William Blake & Co
Résumé:

Se pourrait-il qu'aux arcatures d'une ville puissent répondre les arcatures d'un poème ? Il est à craindre

qu'il ne puisse sauver le mouvement vivant, les cris de joie, le désordre des intérêts, les peurs, qui sont le

fait d'une ville vivante. [ - À moins que cela puisse être tant soit peu... Voir plus

Se pourrait-il qu'aux arcatures d'une ville puissent répondre les arcatures d'un poème ? Il est à craindre

qu'il ne puisse sauver le mouvement vivant, les cris de joie, le désordre des intérêts, les peurs, qui sont le

fait d'une ville vivante. [ - À moins que cela puisse être tant soit peu en son pouvoir ? ] - Mais projeter,

depuis le plafond peint des signes, l'arabesque d'architectures, de portiques très physiques, fondant des

espaces d'art multidimensionnels, de Places découpées, de tours, Palazzi communali, cathédrales où l'on

puisse marcher, courir, se perdre, appeler ? - Poèmes à la De Chirico alors, bâtis de figures géométriques,

vides certes mais signifiant un ordre en écho.

La colonnade régulière est le poème de vers comptés de l'architecture ; son répertoire de rimes.

La hardiesse de son « pont de singes » physique, lancé au-dessus du vide métaphysique.

[...]

La poésie doit garder au monde sa valeur d'énigme. Répondre au mystère mais sans prétendre,

d'aucune façon, le lever jamais, à la façon de clercs pressés de conclure. Ceux-là ne s'opposent par après

si fort sur des détails que pour faire oublier qu'ils ont partagé d'abord cette faute en commun, ce coup

de force, commis ce crime : cru pouvoir affirmer savoir.

La Poésie se tient aux côtés du non-savoir qui se connaît non-savoir, du côté de la surprise de ce qui est,

sous le coup de son éclat : un mouvement de la parole, exposé à n'avoir pas de terme, sans pouvoir récuser cet

« impossible » de la « réponse ». Ce pourquoi le poème paraît si facilement le lieu de l'« insensé », aux yeux des

oisifs de toujours. Cette mauvaise réputation va avec certaine inquiétante « solitude », pourquoi la moquent de

longue date les assis des pouvoirs, de la grammaire, de la bonne conscience tribale des politiques ordinaires.

Pour ce qu'elle voit de plus loin, de plus haut, ou de plus bas, au ras de l'être, elle sait ne pouvoir conclure. Il n'y

a pas de mot de la fin, pour elle. Or c'est le seul mot qui intéresse l'ordinaire de tous les discours : religieux,

technique, politique, marchand : the bottom line. Comme dans les registres comptables.

Ou plutôt, en tant que la poésie s'écrit, un mot vient bien à la fin, mais ce mot n'en interdit pas

d'autres. Il les appelle, plutôt, - tellement un poème vivant est un élan du langage, jamais seulement la

pierre qui scelle un tombeau.

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