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Enfin traduit, ce premier roman de Kwon Yeo-sun (Lemon, La croisée, 2023) a été couronné du prix littéraire Sangsang en 1996 et a lancé la carrière de « la reine du malaise, comme Yoko Ogawa au Japon. » (Marianne). Roman d'apprentissage teinté de sensations étranges, Un éclair bleu azur met en scène Son Mi-ok, jeune fille au sein d'une famille coréenne entachée par la perte du travail du père. En grandissant, les relations de Son Mi-ok avec les siens, ses amis et son petit ami vont construire sa personnalité, tour à trouble trouble, inquiétante, et émouvante. Jeune femme à la voix frappante, Son Mi-ok raconte son rapport à son corps, sa sexualité, la nourriture et la littérature. Kwon Yeo-sun a fait de son personnage, à contre-pied des voix traditionnelles, le symbole explosif de la génération coréenne des années 1980 égarée dans les bouleversements du pays.
D'une construction habile et d'une écriture singulière, Un éclair bleu azur mêle à une inquiétante poésie des tableaux sombres qui ont « réveillé la littérature. » (The Times)
J'avais lu et apprécié "Lemon" de cette jeune auteure sud coréenne. Et je n'ai donc pas hésité à découvrir ce premier texte, avec un si beau titre et une belle couverture.
J'avais déjà apprécié le caractère un peu décalé de l'écriture et des personnages.
Cette fois, Son Mi-ok est une jeune femme qui va essayer de trouver sa place dans sa famille, dans ses amitiés, dans son travail. Elle se questionne alors qu'elle va quitter son appartement. En faisant ses cartons, elle va nous raconter son enfance, sa jeunesse (les années d'étudiante et l'auteure décrit les mouvements étudiants, avec les manifestations, les réunions entre étudiants).
L'auteure mêle des légendes, contes coréens (le conte "échanger une vache contre une marmite" raconté par son grand père), des lectures (la lecture des Mille et une Nuits l'initie à la sexualité, et guérit temporairement ses malheurs).
L'auteure décrit très bien le rapport de son personnage avec son corps (nourriture, sexualité), les relations avec les autres, membres de sa famille (en particulier les femmes omniprésentes de sa famille), étudiants lors de ses études...
A nouveau, la découverte de textes qui nous font découvrir des pays, leurs histoire et un sacré portrait de femme.
#Unéclairbleuazur #NetGalleyFrance
Lorsque Son Mi-Ok s’apprête à quitter son appartement, une vague de nostalgie l’envahit, la poussant à une profonde introspection. C'est ce récit intime et poétique que nous découvrons, à travers lequel se dessine une vision plus large du peuple sud-coréen et de ses difficultés.
Ce roman, à la fois social et tourmenté, aborde les mouvements contestataires étudiants des années 1980, ainsi que la pression écrasante qui pèse sur le chef de famille dans cette société. Le chômage y est perçu comme une disgrâce, conduisant à la honte et à l'exclusion sociale. L’héroïne, dans sa quête de sens, prend du recul et enrichit son parcours d'œuvres littéraires, qui l'aident à analyser et digérer les événements marquants de sa vie. Souvent, elle paraît confuse, plongée dans une profonde observation de son environnement.
Son ancrage et son identité semblent se construire dans la sensorialité : l’art culinaire et l’éveil de la sexualité lui offrent des repères concrets. Ce roman d’apprentissage témoigne des prémisses d'une mutation culturelle, avec une héroïne qui cherche à naviguer entre tradition et modernité.
Entre lumières et ombres, un éclair bleu azur se dessine, offrant à chacun l’espoir de s’y accrocher...
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