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Un certain Blatte

Couverture du livre « Un certain Blatte » de Patrick Delbourg aux éditions L'arbre Vengeur
Résumé:

Adrien Blatte, petit homme gris, fureteur et maniaque, modeste employé de banque, Fregoli des chiffres et stakhanoviste du bordereau, vit sa vie par procuration. La tête dans un sac poubelle, sa chambre, il atteint au degré zéro de la solitude et du silence. Capharnaüm de déchets, scories,... Voir plus

Adrien Blatte, petit homme gris, fureteur et maniaque, modeste employé de banque, Fregoli des chiffres et stakhanoviste du bordereau, vit sa vie par procuration. La tête dans un sac poubelle, sa chambre, il atteint au degré zéro de la solitude et du silence. Capharnaüm de déchets, scories, épluchures et reliques glanés au gré de cueillettes urbaines, au sommet de quoi il juche, comme Harpagon sur son or, dans son vertige inassouvi de l'accumulation.
Sur cette cette caverne aux recels, il édifie un tumulus d'humeurs, un mausolée de la souillure et du désespoir qui est aussi un monument à la littérature de ses frères d'armes. Les frangins de Grégoire S. juste avant la métamorphose des cloportes. Longue sécession d'une âme zombie dont la détresse sombre vaillamment dans la répétition.
Ecumeur d'opus, maraudeur de métaphores syncopées, branleur d'images dans les cabines de peep-show, il est une bibliothèque en miettes à défaut d'être un homme en marche. Le lexique s'emballe, torrentueux, frénétique, dépressif, agonique, onaniste, jubilatoire. Concerto pour affres seuls dans un parfum d'outretombe.
Pavane pour une déglingue concertée, vendanges tardives. Des mots pour envelopper les maux. Il prône l'entrée de la spasmophilie dans l'oeuvre romanesque. Mais sa vraie mine sera toujours de papier mâché.
Il ne respire que sur ordonnance. Il s'invente des maladies incurables, ayant décidé de devenir malade le jour où il a renoncé à faire des études de médecine. Il cultive la déréliction comme d'autres les rhododendrons, avec un soin de botaniste. Son existence est une perpétuelle désertion. Contrairement à son ami, le cafard, «le céliblattaire» est indéfectiblement seul. De lui on pourrait dire que c'est un mort chronique.
Un monsieur qui vit moitié un autre, moitié tout le monde, surtout personne. L'hébétude est sa seconde nature.

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