"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Je t'ai alors laissé me demander vingt, trente fois où se trouvait papa. Je t'ai répondu vingt ou trente fois d'un ton calme et bienveillant. À chaque fois, tu m'as répondu tranquillement : «Ah bon, très bien, et on le retrouve à quelle heure ?». J'étais sidérée. Tu oubliais réellement les réponses au fur et à mesure, au point de ne pas te rendre compte que nous répétions sans arrêt le même dialogue. J'espérais que tu me demandes de cesser cette mascarade. Cela ne venait pas. Nous étions juste dans notre nouvelle vie. » Âgée de quarante-sept ans, Stéphanie Petit est médecin anatomopathologiste. La maladie d'Alzheimer de sa mère l'a propulsée de l'autre côté du miroir, celui du malade et de sa famille. Désemparée, puis embarquée dans une aventure humaine remplie d'amour, elle a ressenti le besoin de raconter à quel point cette maladie impacte non seulement la personne atteinte, mais aussi son entourage proche. Après dix ans de recul, au-delà de l'histoire personnelle, elle espère que ce témoignage pourra venir en aide à d'autres familles encore démunies.
Parfois, les réseaux sociaux nous amènent à faire de belles rencontres littéraires, en voici une très jolie. Stéphanie Petit, auteure d’Un amour sans mémoire m’a contactée via la page facebook de mon blog, suite à un coup de cœur partagé pour L’étrange et drolatique voyage de ma mère en Amnésie de Michel Mompontet. Étant très touchée par ce sujet, la maladie d’Alzheimer, je ne pouvais qu’accepter de lire son témoignage.
Cette histoire est celle de Stéphanie et de sa maman Maminou, atteinte de la maladie d’Alzheimer. D’année en année (2002 à 2014) l’auteure nous livre des bribes de souvenirs, d’émotions, des faits vécus à travers son plus grand amour, sa maman. Elle a choisi de poser des mots sur ces maux, ceux qui font souffrir sa maman, et elle, la fille.
En 2004, la maladie s’est installée doucement, Stéphanie se rend compte qu’une nouvelle aventure débute pour elle et son entourage. « Je mesurais le fossé entre la réalité et ton monde, hermétique à toute nouvelle information. Tu étais toujours ma maman, pourtant je venais de te perdre un peu. Tu étais devenue une autre, fragile et vulnérable. » Devant le fait accompli, elle n’a d’autre choix choix que de s’adapter à ce nouveau monde, se posant mille questions. Vais-je parvenir à l’accompagner au mieux ? Suis-je à la hauteur ? Quelle fonction vais-je avoir ? Médecin, fille, étrangère ? Par chance, si l’on peut dire cela, la maladie évolue lentement. Chacun trouve sa place d’aidant pour que le quotidien de Maminou soit le plus léger possible, et ainsi l’accepter chacun à sa façon. « Mais il n’y a pas de retour en arrière possible, malgré mes rêves les plus fous. Le temps passe, les années changent de numéro et je deviens amère. Prisonnière de cette histoire folle, dont je suis à la fois actrice et spectatrice. Prisonnière de ce passé doublement perdu, puisqu’il l’est aussi pour la mémoire. Prisonnière de mes rêves et de la réalité, enfermée dans mon impuissance. » Pendant quelques années, Maminou aura des auxiliaires de vie à domicile, lui laissant encore le droit et les moyens de vivre auprès de son mari. L’accueil de jour est mis en place en 2012, libérant ainsi le conjoint le temps d’une journée pour souffler. Mais très vite il faut se rendre à l’évidence qu’un placement en EHPAD était devenu nécessaire au bien-être de Maminou. Une autre étape s’annonce difficile dans cette lutte contre le temps qui défile et se fane. Maminou y vivra…
Stéphanie Petit écrit sur cette aventure qui l’a propulsée derrière le miroir. Étant médecin anatomopathologique elle se trouvait dans une situation que personne ne veut affronter, celle du malade, celle de l’aidant, celle de la famille. Un amour sans mémoire est un texte fort, émouvant. De ma position de soignante il m’a beaucoup touchée, me faisant verser quelques larmes tellement il relate des faits réels de mon quotidien. N’ayez pas peur de le lire, au contraire il ne peut que vous conforter dans votre statut d’aidant, d’entourage, vous dire que ce que vous faites est la plus belle déclaration d’amour.
Un grand merci à vous Stéphanie.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/08/25/36654346.html
Âgée de quarante-sept ans, Stéphanie Petit est médecin anatomopathologiste. La maladie d'Alzheimer de sa mère l'a propulsée de l'autre côté du miroir, celui du malade et de sa famille. Désemparée, puis embarquée dans une aventure humaine remplie d'amour, elle a ressenti le besoin de raconter à quel point cette maladie impacte non seulement la personne atteinte, mais aussi son entourage proche.
Après dix ans de recul, au-delà de l'histoire personnelle, elle espère que ce témoignage pourra venir en aide à d'autres familles encore démunies.
Un livre touchant de par son sujet et dont certains passages reflètent bien ce que vivent les personnes touchées par cette maladie.
« Une certaine vie prenait fin, car « la maladie » transforme une personne en une autre, obligeant ceux qui l’aiment à travailler sur eux-mêmes pour accepter de perdre ce qu’elle était. Ce travail d’acceptation est très personnel, forcément douloureux, parfois long, mais permet un nouveau départ pour l’aimer et l’aimer encore. »
« Tu étais toujours ma maman, pourtant je venais de te perdre un peu. Tu étais devenue une autre. » ♥
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