"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avec De sang-froid, Truman Capote affirmait avoir voulu raconter la réalité, juste la réalité. Ce qui est vrai... dans une certaine mesure. Cela correspond parfaitement à sa personnalité à la fois sincère et manipulatrice. Ainsi, il transformait souvent la réalité de sa vie dans le sens où ça l'arrangeait. Il y a le jet-setter qui mettait en scène une vie flamboyante mais qui se détruisit physiquement à écrire cette histoire. Truman prétendait également être adoré dans le Kansas, ce qui était vrai, en partie, car sa personnalité était clivante chez ceux qu'il surnommait «les ploucs». Et il y eut cette relation avec Perry Smith, son double négatif, l'un des deux condamnés à mort. Chacun d'eux croyaient se reconnaître dans l'autre. Admiration pour Perry, fascination pour Truman. Ce dernier était-il sincère ou se servait-il simplement de Perry pour son roman ? Ici, la réalité des meurtres, du procès et de l'exécution est montrée à travers les scènes du film. En noir et blanc, comme autant de ruptures. L'histoire se concentre sur la violence d'écrire, d'attendre et d'accompagner quelqu'un que l'on connait «mieux que soi-même» à l'échafaud. Pourtant, entre écrire la réalité et la vivre, il y a un monde...
Que s'est-il passé à Holcomb, petite bourgade du Kansas, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1959 ? Qui a assassiné la famille Clutter dans leur ferme et surtout, pourquoi ? Ce fait divers sordide a inspiré l'écrivain américain Truman Capote pour son livre "De sang froid" paru en 1966. Avec son amie Harper Lee, il s'était rendu sur place pour mener sa propre enquête et rencontrer les deux présumés coupables.
Le scénariste Xavier Bétaucourt nous raconte cette enquête, la rencontre avec les deux truands Richard Hickock et Perry Smith et notamment la relation étrange qu'il avait noué avec ce dernier. L'accueil plutôt froid de la population locale, l'aide de la police... On observe Truman Capote jouer au détective dans l'optique d'écrire le grand roman qu'il espère, on comprend aussi mieux la personnalité de cet écrivain, dandy qui s'invite chez les ploucs.
Le dessinateur espagnol Nadar (Les sauvages, Fatty, L'oeil du STO...) donne vie à cette époque avec brio. Ses planches en noir et blanc, inspirées du film tourné par Richard Brooks en 1967, nous font revivre les scènes du drame et ce qui a suivi. Les couleurs légères, comme diluées, agrémentent l'enquête de Truman Capote. Le tout rend la lecture très agréable.
J'avais été marqué par la lecture de "De sang froid", incontournable pour tout amateur de roman noir et de polar. J'ai donc particulièrement apprécié cet album qui nous fait entrer dans les coulisses de l'écriture de ce livre majeur. Que l'on connaisse ou pas cette histoire, c'est passionnant !
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !