Lire ces quelques douceurs à savourer sans modération !
Après vingt ans d'absence, Marcello Martini est convoqué par sa tante, une vielle dame fortunée qui finit ses jours dans une maison de retraite médicalisée, en ayant gardé toute sa tête.
Elle lui fait savoir qu'elle met fin à son virement mensuel et envisage de le déshériter.
Une discussion s'engage entre eux et ça démarre très fort.
Lire ces quelques douceurs à savourer sans modération !
Un court roman bien ficelé, un style épuré, une écriture efficace.En peu de mots, Yves Ravey parvient à créer des atmosphères inquiétantes, on regrettera toutefois que dans Trois jours chez ma tante , les péripéties soient un peu sans surprise malgré une excellente maîtrise de l'art de maintenir la tension.Les personnages sont seulement esquissés, il y a Marcello Martini planqué au Libéria depuis 20 ans, il y gère de façon louche une école pour réfugiés, il y a Vicky Novak, sa tante richissime vieillissante, il y a Lydia , l'ex-épouse de Marcello,ancienne maîtresse de Walter,une manipulatrice talentueuse, il y a Rébecca, fille de Lydia et dont le père serait Marcello .Des zones d'ombre subsistent autour de chacun des acteurs de cette histoire au-delà de l'épilogue et cela est intéressant.
Et le début de l'histoire?
Marcello est convoqué en France par sa tante Vicky qui lui a coupé les vivres.Marcello va enchaîner en trois jours les mauvaises nouvelles .Vicky lui annonce que de plus, elle le déshérite au profit de Rébecca.Et l'avocat de Walter ancien directeur financier de Vicky demande la révision du procès de son client condamné à cinq ans de prison pour extorsion de fonds et blanchiment suite à une délation ...
Marcello Martini, qui vit et gère une école pour enfants victimes de guerre au Libéria voit son avenir en danger quand il reçoit un message de sa tante Vicky l’informant qu’elle stoppe ses virements mensuels et qu’elle le convoque chez le notaire. Il va bien sûr sauter dans le premier avion pour aller défendre ses intérêts et rallier la vieille dame – vivant désormais en maison de retraite– à sa cause.
Ce roman se lit vite, l’histoire est prenante, les chapitres courts permettent un rythme cadencé. L’apparente malhonnêteté et fraude de Marcello ne seraient-elle qu’une apparence ? L’homme semble avoir un bon côté.
Qui est cet homme qui visiblement a pris la fuite en Afrique, n’a jamais voulu rencontrer sa fille qu’il pense ne pas être le fruit de son ancien amour avec son ex-femme ?
Est-il un escroc notoire, un profiteur, un ancien gamin trop gâté ou au contraire peu considéré, un type paumé, un sauveur des autres et de lui-même à travers la création de cette école humanitaire ?
La question du soutien financier que lui accorde sa tante peut-il et doit-il durer une vie entière ? L’auteur traite là d’un thème toujours très actuel, celui de l’aide financière qui doit permettre de se relever et non d’anésthésier la personne en lui ôtant toute possibilité d’agir et de faire face aux réalités de la vie.
Avec trois jours chez ma tante, je découvre l’écriture d’Yves Ravey et l’envie d’en lire davantage de lui.
Il décrit les personnages mais ne rentre pas pour autant dans leur âme, ne nous en tire pas un profil psychologique voire psycho-pathologique comme le fait divinement bien Douglas Kennedy.
Il laisse ses lecteurs et lectrices se faire leur propre opinion. Cela peut s’avérer un peu déroutant si l’on a l’habitude des romans qui prennent le lecteur par la main, ou au contraire jubilatoire.
Le début du livre fait penser à un plan de cinéma : « Il pleuvait. L’eau s’écoulait du toit en tôle sur la terrasse de l’école, couvrait le chant des enfants pendant la pause et s’infiltrait sous la porte. Je contemplais sa progression sur le sol, en flux continu, assis à mon bureau, devant la lampe éteinte, à redouter ma prochaine rencontre avec ma tante : elle avait soi-disant tant de choses à me reprocher. ».
A découvrir !
« Trois jours chez ma tante », une des œuvres majeures d’Yves Ravey, traite l’histoire d’un héritage sordide…
Chaque court paragraphe est comme une marche d’escalier qui monte en puissance et en colimaçon pour entortiller le lecteur du début à la fin. La signature singulière, inimitable et si personnelle d’Yves Ravey nous fait à nouveau plonger dans un polar/thriller qui n’en est pas mais qui en est, car le suspense est bien là compressé et tendu comme le ressort d’une boîte à diable. Bref, on n’en sort pas ! L’écriture sobre et sèche, aux mots chacun choisi et sans hasard, est des plus efficace.
Une nouvelle information à chaque palier nous plonge dans une inquiétude grandissante. Yves Ravey nous présente toujours des gens ordinaires dans des histoires classiques. L’histoire est donc plausible mais sous sa plume, devient magnifiquement caricaturale. Les personnages somme toute assez banals, apparaissent au fil du texte et, avec des mots ci et là qui nous glissent des yeux, prennent la teinte de l’inquiétude, voire s’habillent de soupçon.
Jamais les personnages d’Yves Ravey ne sont blancs comme neige. Toujours resurgissent de taiseux passés sulfureux, des vérités non dites, qui nous font soudain froncer le sourcil. Comme chez tout le monde, ils portent des fardeaux et leur lot de cupidité et de cruauté enfouis. Mis à nu, ils s’enlisent inexorablement dans le sordide.
Et puis, il y a cet inévitable besoin de vengeance à assouvir au coin d’une page et qui finit par prendre toutes les pages comme une épée de Damoclès soudain sortie des lignes… Et ce fichu caillou dans la chaussure…
Les romans d’Yves Ravey, ça ne se raconte pas. Ça se lit !
La lecture est rapide car l’écriture est sèche et le rythme tape à la vitesse des sabots d’un cheval au galop. Et sur le dos de ce pur-sang de la littérature contemporaine, on s’inquiète de la chute …
Bon… J’adore les livres d’Yves Ravey sans chercher à convaincre qui que ce soit.
Entre les mains de cet exceptionnel forgeron de l’écriture, les âmes sont mises à nu, les destins sont inattendus, le sans issue perturbe des sentiments contrariés, l’extraordinaire s’entrelace à l’ordinaire, les façades trop lisses s’émaillent de fêlures oppressantes, l’argent est nerf du sordide, la vengeance moteur de l’ignominie, bref, Ravey c’est le metteur en scène d’un monde où tout le monde peut s’y retrouver… Les décors en toile de fond sont très réalistes du monde contemporain.
Ce roman est écrit avec une plume à l’encre violette et acide qui, jusqu’à l’ébréchure, appuie là où ça fait mal, plantée au bout d’un stylo talentueux, voire luxueux, qui s’est vidé pour l’éternité…
Un petit livre qui m'a fait passer un bon moment même s'il ne restera pas ancré en moi et , si j'en crois certaines critiques lues ça et là, c'est le cas pour de nombreux lecteurs . La situation est toutefois cocasse puisque les deux protagonistes principaux sont une vieille tante riche qui passe ses derniers jours en maison de retraite et son neveu qui a quitté son " refuge africain" pour venir rendre visite à la vieille dame qui lui permet de " vivre allègrement et aisément " à ses crochets . Seulement voilà , la dame veut mettre un terme à ces générosités ......Marcello se fait fort de retrouver l'estime et ....les faveurs de la vieille femme en trois jours...
Comme je le disais , le récit est court et ne s'embarrasse pas de fioriures ....C'est sec mais très vivant , alerte , avec des situations drôles ou ironiques qui pourraient " constituer " de belles scènes théâtrales, ou à mediter par rapport aux relations humaines ..un dernier mot sur la couverture , je la trouve excellente , tout simplement , bien en accord avec le contenu de l'ouvrage.
C est un sujet délicat entre héritage ,donations entre vieux et jeunes et le tout bien complexes a lire pour les passionnés de lecture familiale a decouvrir
Pour le plaisir de jouer avec le dernier livre d’Yves Ravey, j’ai eu envie d’inventer un échange de lettres entre Vicky et Marcello.
Cher Marcello,
Tu es mon seul neveu et tu es parti depuis vingt ans, sans jamais être revenu me voir.
Je sais, le Libéria c’est loin et tu es sans aucun doute très occupé par ton école et les enfants de la guerre.
Par la présente je t’informe de mon entrée dans une maison de retraite médicalisée. Rassure-toi ce n’est pas pour me plaindre que je t’adresse cette missive mais pour que tu ne sois pas surpris de ne plus recevoir le mandat que je t’adresse chaque premier du mois et si je décède, sache que je t’ai rayé de mon testament également.
Ta tante Vicky
PS : Je reçois régulièrement la visite de ton ex-femme.
Ma chère tante,
Ma présence à tes côtés me semble à nouveau indispensable.
Et pour pasticher Audiard, les films que tu aimais tant :
« J'te disais que cette démarche ne s'imposait pas. Aujourd'hui, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ? Qu'est-ce que t'en penses ?
Mais moi les dingues, j'les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j'vais lui montrer qui c'est Marcello. Aux quatre coins de Lyon qu'on va l'retrouver, éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse... et j'ventile... »
A bientôt, ma tante adorée,
Marcello, ton neveu préféré.
Un livre d’une écriture simple, une atmosphère façon Simenon, une intrigue bien délimitée et le mystère qui rôde tel un fantôme oublié. Pas d’analyse psychologique pour brouiller les pistes, non tout est limpide.
Oui, mais avec Yves Ravey c’est une limpidité en eaux troubles.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 11 décembre 2017.
Quel personnage ce Marcello Martini ! Fourbe, roué, mais franchement malchanceux aussi !!!
Un drôle de bonhomme, ambigu à souhait, dont on croit deviner les vilaines intentions mais qui laisse deviner un "bon" fonds, le genre de gars à vous vendre votre propre montre...
Etonnant, drôle souvent, un rythme enlevé (chapitres courts, incisifs) , une narration précise et l'agréable sensation d'avoir dévoré un petit bijou de finesse !
Je ne dévoilerai rien de plus, mais je me suis régalée, et nul doute que je vais creuser le cas "Ravey" et dénicher ses autres romans bien vite !
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