"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dessinateur de publicité et professeur de dessin, Andreas est homosexuel. Pas une «grande folle» travestie mais un homosexuel discret, joyeux et romantique, dans le Berlin des années 30. Mais la peste brune envahit peu à peu les rues, la cité, les institutions. Des lois sont promulguées. Andreas fait l'expérience de la violence, physique ou morale. On l'envoie en prison du fait de sa préférence sexuelle, puis dans un camp de concentration. Survivant aux mauvais traitements, la libération et l'après-guerre ne lui apporteront pas plus de repos. Fait prisonnier de droit commun, un nouveau combat s'engage pour sa réhabilitation. Ce combat, qui semble perdu d'avance, se gagnera par la résignation et la trahison de son identité. Comme beaucoup d'autres homosexuels, il travestira son histoire, se dira « triangle rouge » ; se conformera à la société civile en se mariant avec une lesbienne et éduquera l'enfant qu'elle eut (de force) avec un sous-officier nazi. Malgré le refoulement nécessaire, en état de survie durant de si longues années, Andreas n'oubliera jamais qu'il fut l'un des leurs. Devant les interrogations de son petit-fils, Andreas se livre enfin.
Une BD témoignage à propos de la répression de l’homosexualité via le Paragraphe 175 du code pénal allemand par les nazis… et après.
L’histoire d’Andréas prisonnier des camps dès 1937 pour homosexualité.
Je n’ai pas l’habitude de raconter un livre dans mes petites bafouilles, les résumés se trouvent aisément sur internet.
Voici plutôt mes impressions :
Triangle Rose est une BD émouvante et instructive : la rencontre entre Andréas et son arrière petit-fils ouvre et clôt le récit que jamais Andréas n’a livré.
Je me permets de dire jamais car, à la lecture, j’ai eu l’impression qu’entre la page 12 et la page 142, l’aïeul ne livrait pas son récit, il se remémorait ses souvenirs douloureux.
Michel Dufranne, scénariste, Milorad Vicanovic, dessinateur et Christian Lerolle, coloriste ont construit un album soigné, du scénario à la colorisation tout concourt à nous instruire à propos des faits auxquels Andréas a été confronté.
La couleur sert la rencontre entre Andréas, son arrière petit-fils et ses copains.
Un sépia et un gris sont des couleurs qui conviennent pour le récit de ces sombres années.
Le dessin de Vicanovic est précis, cernant chaque ambiance, chaque décor d’un trait expressif.
Cet ouvrage est une excellente BD pour découvrir ce sujet. Et pour partager vos découvertes n’hésitez pas à le laisser traîner sur bien des bibliothèques ou à lui faire parcourir le monde comme livre voyageur.
Excellent
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