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Tout est culture ; chroniques (1989-1999)

Couverture du livre « Tout est culture ; chroniques (1989-1999) » de Michel Leter aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Recueil de chroniques écrites au cours des années 90, Tout est culture s'inspire de la Lettre à tous les Français envoyée par François Mitterrand pendant la campagne présidentielle de 1988 où le Président flattait son fidèle grognard de la rue de Valois par ces mots « Tout est culture en fin de... Voir plus

Recueil de chroniques écrites au cours des années 90, Tout est culture s'inspire de la Lettre à tous les Français envoyée par François Mitterrand pendant la campagne présidentielle de 1988 où le Président flattait son fidèle grognard de la rue de Valois par ces mots « Tout est culture en fin de compte. Jack Lang avait raison ».
Alors que Malraux s'était contenté de ravaler les façades, les années 90 resteront dans les annales comme ce moment où, sous l'impulsion de la DAP (Direction des Arts Plastiques du ministère de la Culture et des FRAC (Fonds Régionaux d'Art contemporain), tout est devenu culturel. Tandis que l'art contemporain s'imposait comme art officiel, une armée de plasticiens couvrait le territoire d'installations. Désormais il se passe toujours quelque chose sur les décombres de l'art vivant grâce à l'ingénierie culturelle.
Les bicentenaires, les tricentenaires et autres transferts de cendres au Panthéon (Valmy, Voltaire, Malraux, etc.) rythmaient crescendo la liturgie républicaine à mesure que la France s'enlisait dans la crise économique.
Disney profitait de la fête laïque et obligatoire pour se tailler une enclave dans ce qu'il considérait comme une friche, la Brie, poussant le colonialisme culturel jusqu'à édifier un château en carton-pâte, au pays des châteaux (Vaux-le-Vicomte, Fontainebleau, etc.), à deux pas de celui de Guermantes. Enfin, dans l'arrière cour du culturel, une guerre occultée faisait des ravages, la guerre civile algérienne. L'islam, qui jadis passionna nos meilleurs orientalistes, n'était plus que le deus ex machina de la scénographie du « choc des civilisations » qui, dès lors, préparait les 11 septembre et les 11 janvier, préludes à l'âge d'or du culturel.

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