Lovecraft comme vous ne l'avez jamais lu, à travers une sélection de lettres qui rend son univers encore plus complexe et fascinant
Libraire aguerri, Monsieur H essaie vainement d'écrire depuis quarante ans, mais le souffle - le talent ? - lui manque. Aigri à force de s'escrimer sur des pages qu'il juge sans intérêt, il rumine derrière son comptoir, jouant à évaluer les clients, à les étiqueter, à deviner leurs goûts au premier coup d'oil.
Un jour, une jeune fille, Isis, entre dans la boutique pour demander son chemin, griffonne un plan et, cédant à la tentation, repart avec le stylo-plume de Monsieur H. Cette dessinatrice, amoureuse mutique, est très impressionnable, au point d'égarer à son tour l'objet au profit d'un jeune homme. On comprend alors que ce beau stylo bleu, passant de main en main, nous entraîne dans une étrange ronde de personnages : Paul, un jeune homme un peu perdu, aux soirées arrosées et aux nuits peuplées d'histoires décousues et de belles inconnues ; sa mère Sybille, bibliovore obèse qui s'est méthodiquement ensevelie sous les couches de graisse au fil des années ; Emma, la trentenaire bien rangée qui cache une profonde et ancienne blessure ; le grand écrivain Roman Hipser.
Avec brio, l'auteur déroule un récit révélant les failles de chacun et nous entraîne vers un surprenant final. On comprend seulement alors le sens de ce tour de plume à la saveur douce-amère, qui sait si bien tisser des liens entre l'amour des livres et les blessures des hommes.
Caroline Deyns est professeur des écoles en Franche-Comté. Plume est son premier roman.
J'ai lu ce livre à sa sortie lors d'une rencontre avec l'autrice dans la librairie dont elle parle, à Lille; l'autre édition montre la librairie en question. Un lieu de rencontres de maints étudiants...ce fut d'abord plutôt une papeterie, tenue par M. Thévenin mort à 104 ans en 2018 puis une excellente librairie: "Meura" du nom du libraire (secondé par son épouse) décédé lui-aussi. Reprise ensuite mais elle va sans doute fermer, ce qui est un crève-coeur plusieurs générations. On y trouvait de tout mais en particulier les ouvrages de sciences humaines.
J'apprécie beaucoup la maison d'édition Philippe Rey; je m'étais demandée comment l'autorisation d'utiliser Matisse pour la couverture avait été obtenue.
J'avais bien aimé ce livre.
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