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Si les hommes la désirent, c'est par curiosité. Car que peut donner sous les baisers une telle femme, si jeune, saine et vive, une femme qui récite de tête des poèmes entiers de Walt Whitman et refuse de porter le corset, qui débarque d'Amérique et ne tarit pas sur la Grèce Antique, qui danse en tunique transparente, pieds nus et couronnée de fleurs, parcourue d'ondulations frissonnantes comme une vague prête à mourir à leurs pieds ?
Comment imaginer une telle gloire dans le destin de la petite Isadora Duncan, née en 1877 à San Francisco dans une famille de quatre enfants, abandonnée par le père, banquier ruiné. Années de vaches maigres, de faim, d'errances à travers les États-Unis ?
Puis, à l'âge de 22 ans, Isadora les persuade de la suivre en Europe, à Londres puis à Paris où, en deux ans, elle va connaître un succès fulgurant, en révolutionnant la danse par sa liberté d'expression, redonnant toute sa place à l'harmonie, la beauté du corps, quasi-nue sous des tuniques et voiles légers. D'une écriture fiévreuse, le roman de Caroline Deyns raconte le destin hors norme d'Isadora : sa force de caractère, ses amours - nombreuses et mouvementées -, ses enfants qu'elle perdit tous tragiquement, ses triomphes, les écoles qu'elle fonda, son engagement aux côtés de la révolution russe, sa mort tragique à Nice en 1927, étranglée par son foulard de soie pris dans les roues de sa voiture.
L'histoire d'une énergie, d'une femme fascinante pour qui la vie n'était qu'une danse. Qu'elle exécuta magistralement, libre et entière.
Caroline Deyns vit et travaille en Franche-Comté. Après Tour de plume (Philippe Rey, 2011), elle publie ici son deuxième roman.
Quelle vie que celle de cette artiste hors norme qui danse pieds nus, juste vêtue d’un voile. Sans chausson, sans tutu, sans pas codés ; libre.
L’auteure nous donne à voir une enfant puis une femme ivre de vie, qui danse passionnément ou ne danse pas. Une femme qui court après l’argent, également, devenue dispendieuse avec l’âge.
Une femme qui a su s’affranchir du clan familial et notamment de sa mère, pour fonder sa propre école de danse, qui déménagera de nombreuses fois au gré des errances d’Isadora.
Une femme brisée par trois chagrins successifs, mais qui a gardé un appétit de vivre jusqu’au bout. Jusqu’à cette mort cruelle si délicatement annoncée par l’écrivain, en filigrane.
Un écrivain qui a su me faire sentir combien la danse et le geste d’Isadora était libre.
L’image que je retiendrai :
Celle d’Isadora dansant sur des musiques et des poèmes différents.
http://alexmotamots.wordpress.com/2015/11/13/perdu-le-jour-ou-nous-navons-pas-danse-caroline-deyns
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