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Né à Saint-Domingue, agent secret, ambassadeur et sportif de haut niveau, Porfirio Rubirosa (1909-1965), surnommé « Rubi », a eu cent vies et bien plus d'aventures. Avec les femmes d'abord (Danielle Darrieux, Marilyn Monroe, Ava Gardner et tant d'autres), qu'il courtisa avec assez de succès pour être qualifié de « plus grand playboy du XXe siècle ». Telle une créature romanesque, il ne connut aucun temps mort, se dispersa dans les fêtes les plus folles et resta sous les feux de l'actualité jusqu'au dernier jour où, de retour d'une nuit chez Castel, il se tua dans le bois de Boulogne au volant de sa Ferrari. Taillé sur mesure pour ce Don Juan caraïbe, le récit de Cédric Meletta est une plongée captivante dans la Café Society dont Rubi est à jamais l'une des figures les plus emblématiques.
Je voudrais, ici, saluer le travail de l'auteur pour avoir recueillie cette foultitude de renseignements sur la vie de Rubirosa, Ambassadeur de la République Dominicaine dans les années quarante-cinquante, sous la dictature de Trujilllo (Il fut d'ailleurs marié à la première fille de Trujillo, Flor pendant un temps, vers 1944).
Très attirée par ce sujet pour avoir entendu parler de celui qu'on surnomme « Rubi », lors du décès de Danielle Darrieux qui fut également mariée au diplomate un moment et pour avoir lu « La fête au bouc » de Mario Vargas Llosa récemment sur Trujillo ; j'étais donc curieuse de découvrir la vie de cet homme empreint d'une certaine légende et au passé si sulfureux…
Cependant, je dois avouer que la lecture de cet ouvrage s'est révélée très longue puis finalement pénible et laborieuse car excessivement riche mais noyée sous un excès de précisions, avec moult noms oubliés depuis longtemps et histoires qui ne disent plus rien à personne. C'est bien dommage, car le sujet est néanmoins intéressant et l'écriture est agréable mais il me semble qu'il ne touchera pas un néophyte car trop précis sur les détails. J'avoue avoir été un peu déçue par et très déçue d'avoir été déçue….
Il faut pourtant reconnaitre que Porfirio, tombeur de ces dames, diplomate de carrière a eu une vie bien remplie, mais surtout remplie de vide et d'affectations plus ou moins « louche » de Vichy (1940) à Berlin (1936) en passant par Cuba (1958-59) ou encore l'Argentine sous Péron (1948) ... officiant sous bons nombres de dictatures et notamment le régime fasciste nazi en France durant la 2nd guerre mondiale.
D'aucuns le soupçonneront d'espionnage ou de trafic de passeports pour Haïti dans une période très noire de son histoire où Trujillo accueillait les juifs fuyant l'Europe – et les « parquaient » à Sosua - , mais assassinait la population jugée « trop noire » d'un autre coté… d'autres pourraient le qualifier de simple « gigolo » qui profitait de son charme enchaînant les mariages parfois « éclair » (1 mois avec la milliardaire Barbara Hutton). Alors, qui était donc Rubirosa (celle de sa liaison scandaleuse avec Zsa Zsa Gabor)?
Joueur de polo, de courses de chevaux, pilote de jet privé, pilote de course et membre actif de la « jet-set » internationale, ce « multicarte » mystérieux au charme ravageur mais buveur invétéré finira hélas mal le 5 juillet 1965 au volant de sa Ferrari 250 GT, écrasé contre un arbre dans une ligne droite au Bois de Boulogne… suicide ? Simple accident ? Était-il saoul ? Les paris resteront à jamais ouverts faute d'avoir des preuves et des certitudes.
Alors est-ce vraiment de la non-fiction ? Oui et non. Difficile de la classer dans cette catégorie puisque ce n'est pas réellement une biographie à proprement parler. Car des preuves ils n'en existent pas vraiment beaucoup et c'est donc à partir de celles-ci (ou de leur manque) que l'auteur a reconstitué la vie de « Rubi » en partie réinventée donc ou du moins « interprétée ». Etait-il donc pertinent d'écrire une non-fiction sur la vie de ce diplomate ? A-t-elle un intérêt suffisant ? Je me pose sérieusement la question … Un « roman » eu suffit me semble-t-il, car enfin sa « vie » ne m'a pas « emballée » du tout ; je n'ai pas ressentie d'empathie pour lui, ni de compassion ou même une quelconque sympathie. Bref, encore une fois je souligne le travail de l'auteur, mais je n'en garderais pas un souvenir impérissable. Dommage !
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