"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
D'un bout à l'autre du palier, gribouillés au pastel gras rouge d'une écriture qui ne peut être que celle d'un enfant, courent les mots : DÉGAGE DÉGAGE DÉGAGE. Sur la porte d'une des chambres, entouré par la tempête des DÉGAGE, il y a un autre mot écrit en majuscules et au marqueur noir : NÉGRESSE.
Une Amérique crépusculaire, où les rêves ne sont que des leurres. Une société détraquée par la paranoïa et fascinée par le mythe de la sécurité absolue. Un lotissement isolé où des villas surprotégées se dressent au milieu de terrains vagues.
Dans ces lieux désolés, trois adultes et un enfant vivent un huis clos terrifiant.
Quand ils emménagent dans la plus belle villa du lotissement, Nathaniel et Julia se félicitent de leur chance. Mais pendant la nuit les meubles sont déplacés et les murs tagués. Nathaniel accuse leur fils, Copley, somnambule, de vandaliser les pièces dans son sommeil. Ne pouvant croire à la culpabilité d'un enfant de sept ans, Julia soupçonne Nathaniel. Copley, lui, répète que quelqu'un se cache chez eux et qu'ils sont en danger. Il a raison : dans le bunker secret qu'il a construit au sous-sol, l'ancien propriétaire, ruiné, rumine sa vengeance contre ceux qui habitent sa maison.
" D'une écriture puissante Flanery raconte l'échec tragique du rêve américain. " The Guardian
Avec « Terre déchue » l’auteur aborde l’état des lieux de la société américaine, sous forme de thriller bien sombre, qui ne peut laisser indifférent, du fait de sa rigueur dans l’intrigue et de la description des mœurs humaines. Bref une dystopie annoncée qui trouvent son pendant dans la lecture classique : Le meilleur des mondes - Aldous Huxley ; qui aborde le thème principal de l’aseptisation de la société ; ainsi que de : 1984 - George Orwell : une société dans le lit de la violence et du mensonge ; au détriment de la vérité.
Une famille de citadins décide de quitter Boston pour trouver une autre façon de vivre tranquillement et vivre au sein de la nature, dans un lotissement récemment construit, à Dolores Wood. La famille Noailles, relativement aisé, ont du mal à se sentir à l’aise dans ce nouveau pavillon. Des manifestations surprenantes interviennent lors de leur absence : tags, meubles déplacés ! Les parents incriminent leur fils : Copley ; jeune enfant sujet à l’introversion. Ainsi débute les relations tendues, conflictuelles entre les membres de cette famille moyenne américaine et son destin inexorable.
Mais une intrication se révèle fatale pour certains, l’obligation pour le père de famille de satisfaire son ambition, de répondre aux attentes de sa société EKK ; dont l’idéal n’en est pas moins que de dominer les individus ! Avec pour objectif de bénéficier des choix ou de la carence de l’État : de céder à des sociétés privées toutes ses responsabilités en matière de vie civique et de bien-être public. Il s’agit pour l’homme d’abandonner son libre arbitre aux profits de l’hégémonie d’EKK.
Ce roman addictif, avec les pensées et réflexions de chacun des protagonistes, se lit avec plaisir, et donne bien sûr, à réfléchir sur le destin inéluctable où nous allons actuellement. La perte de l’identité au profit d’une caste qui décide pour l’ensemble. La perte de son identité, de ses réflexions et surtout de ses décisions ; en définitive la fin de l’individu libre !
À la demande de Paul Krovik, qui se trouve incarcéré et après de longues hésitations, Louise Washington (descendante d’esclaves, veuve d’un cultivateur et ancienne enseignante) accepte finalement de le visiter en prison. Paul Krovik a toujours haï Louise Washington … Louise Washington a vu son monde s’écrouler par la faute de Paul Krovik …
Paul avait imaginé qu’il allait vivre une existence merveilleuse avec Amanda et ses deux fils (Carson et Ajax) dans leur maison construite sur ses propres plans, ayant même prévu un bunker au cas où … Mais rien ne s’est passé comme il le souhaitait : ses (trop) ambitieux projets de lotissement à Dolores Woods, contrecarrés par sa réelle incompétence, furent la cause de son cuisant échec ! Amanda et les garçons étaient alors partis, emportant ses rêves de bonheur … Quand la famille de Nathaniel Noailles, tout droit venue de Boston, s’était installée dans SA maison vendue aux enchères (pour comble, seule Julia Noailles était ravie, Nathaniel et le petit Copley, âgé de sept ans, détestaient cet endroit …) Paul Krovik avait pris la ferme décision de la récupérer. Coûte que coûte ! Installé dans le secret de l’invisible bunker, creusé sous le sous-sol, il était prêt à tout ! … Jusqu’au drame …
Les Krovik. Les Washington. Les Noailles. Trois familles aux histoires douloureuses, qui ont fatalement amené Paul, Louise et Nathaniel à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui.
Un magnifique roman au cours duquel les trois lignées donnent leur version des faits, leur point de vue personnel sur les évènements passés. Dans cette construction narrative – admirablement bien conçue – le lecteur parvient, petit à petit, à analyser les raisons qui ont pu conduire à cette folie générale – qui couvait depuis un bon moment en chacun des protagonistes masculins, jusqu’au point de non retour … Autant de plaidoyers pour autant d’enfances cabossées et de destins brisés … À chacun sa vérité, à chacun sa morale … Une intrigue prenante, qui vous « scotche » sur votre siège, jusqu’à la toute dernière ligne ! Un gros coup de coeur !
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