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« La guerre a fait des ravages dans les rangs. Les monuments aux morts de la région en témoignent. Invraisemblable saignée d'hommes dans la force de l'âge. La petite Lise lit l'effondrement de la natalité dans les rangs clairsemés des communiantes... Femmes vêtues de noir, orphelins à ne plus savoir qu'en faire, c'est un voile de deuil qui recouvre le pays. Les consolations à cette tristesse ? Peu. La recherche d'une amitié sincère, d'une parole tendre, d'un adulte compréhensif. Et puis, dans cette grisaille entretenue par la misère et le chagrin, l'éblouissement de la lecture. Et pas n'importe laquelle. Les Misérables, le livre compassionnel. Mais cela suffit parfois pour avancer dans la vie. Soudain on n'est plus seul. On est des millions. Et parmi ces millions, il va se trouver Guillemette Andreu pour reprendre le chant hugolien et laisser derrière elle une trace lumineuse. » Jean Rouaud
Un charmant petit livre, récit des riens de l’enfance dit avec des mots qui s’aiment. Guillemette Andreu, femme de l’écrivain Pierre Andreu mort en 1987, aujourd’hui oublié, n’a publié à 95 ans que ce seul livre. Elle y rapporte, sous le pseudonyme de Lise, son enfance à Nantes dans l'entre-deux-guerres. Le charme du livre tient à la grâce d’un style classique acquis par une élève douée – tableau d’honneur ! à l’école du certificat d’études : « Germaine [une amie] habitait dans le quartier proche de la rivière, l’une de ces quelques petites maisons basses dont l’alignement était posé un peu en retrait de la rue en contre-bas, dans un puzzle de jardinets ».
J’imagine toutes les lettres écrites à ses proches d’une écriture ronde où les pleins et les déliés échangent avec élégance les nouvelles de la vie quotidienne. Guillemette Andreu s’est enhardie et nous livre son enfance, reconstituant avec une justesse bouleversante la vie provinciale de l’époque, école catholique contre école publique, calendrier religieux et fêtes païennes, première communion et renouvellement, horizon féminin élevé au niveau de la sténo-dactylo… Lise est élevée par sa Grand’mère - « [mère] dans une tombe parmi tant d’autres, dans l’immense cimetière. [Père] ni vivant ni mort, seulement absent » - dans la pauvreté : « Il n’y a avait pas trente six sources d’argent : les secours de la mairie, ceux de la paroisse, les lettres de Tante Fifine » et la charité d’une famille noble.
Je souhaite à tous les enfants une mémoire familiale qui leur relate cette époque si proche et si désuète, bouleversée par l’hécatombe de la grande guerre, marquée dans l’univers urbain de Lise par la vie ouvrière et la précarité, ennoblie par l’éducation et portée par quelques valeurs obsolètes. Sinon, qu’ils lisent et mettent dans leur bibliothèque ce témoignage miraculeux.
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