Le controversé monochrome Carré blanc sur fond blanc, réalisé par Kasimir Malévitch en 1918, soulève des enjeux spirituels en partageant avec l'icône orthodoxe religieuse des dispositifs d'organisation du visuel. Iconoclaste, l'oeuvre moderne récuse le mimétisme et la production de simulacres de la nature pour se transposer en figuration symbolique et organe de reconduction à l'immatériel. La forme géométrique simplifiée à l'extrême, silencieuse et blanche, questionne le point de rencontre entre l'intelligible et le matériel, l'invisible et le sensible. La reconnaissance de motivations spirituelles profondes derrière la création picturale suprématiste entraîne la mise en échec de la compréhension formaliste de Carré blanc sur fond blanc pour laisser place à une vague d'enjeux spirituels et relevant du sacré, spécifiques au contexte social et politique de la Russie à l'aube du communisme. Le livre propose une étude du parcours historiographique de l'oeuvre et retrace les occurences de la fabrication d'icônes orthodoxes dans la scène artistique de l'avant-garde russe.
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