"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une errance éternelle, avec la mémoire du monde sur les épaules...
1967, dans le sud du Japon. Loin des événements qui agitent le monde, un étudiant prend le chemin du retour après un voyage d'errance. Une longue nuit en ferry s'annonce. Alors qu'il cherche à oublier une énième déception amoureuse en se plongeant dans ses romans de SF, une intrigante jeune femme s'installe à ses côtés.
Fumant cigarette sur cigarette, elle a pour unique bagage un sac à dos marqué des initiales "E. N.' Son nom ? Emanon, ou "no name' lu à l'envers... Elle aussi voyage seule et sans but apparent. D'abord peu bavarde, les yeux dans le vague, elle se rapproche du jeune homme, car il lui rappelle un ancien amour... datant de plusieurs siècles !
Au fil de la conversation, elle lui dévoile son secret : sous ses airs d'étudiante, elle cache une âme vieille de trois milliards d'années ! Ses souvenirs remontent au plus profond des âges, avant même l'apparition de l'humanité. Son récit dépasse toutes les histoires de SF. Cette nuit en compagnie d'Emanon va bouleverser à jamais la vision du monde du jeune voyageur...
Emanon est un des personnages les plus fascinants de la science-fiction contemporaine japonaise. Le dessinateur Kenji Tsuruta, tombé amoureux du concept imaginé par l'écrivain Shinji Kajio, donne un visage aussi vivant que mélancolique à cette incarnation féminine du passé, du présent et du futur de l'humanité. Que l'on croie ou non à son histoire, impossible d'oublier Emanon. Et elle non plus ne vous oubliera jamais...
1967. Un étudiant décide de retourner chez lui après un long voyage d’errance jonché de déceptions amoureuses. Sur le ferry, ce dernier fait la rencontre d’une belle jeune femme très intrigante qui dit s’appeler Emanon, soit « No name » à l’envers. Après de nombreuses discussions, elle lui confie un étonnant secret : malgré son corps juvénile, Emanon a une âme vieille de trois milliards d’années.
J’ai passé un moment agréable dans ce manga de science-fiction contemporaine. Etant très attachée aux illustrations, celles de Kenji Tsuruta m’ont émerveillée. Il a un trait de crayon très réaliste, un souci du détail très affuté et beaucoup de douceur dans le mouvement. On retrouve sensiblement le même type d’illustrations dans Les liens du sang d’Oshimi Shuzo ou Nana d’Ai Yazawa que j’adore.
Ce seinen (manga pour adulte) grand format est très contemplatif et les dialogues sont peu nombreux. Tout passe par ce que les personnages dégagent. Aux allures d’hippie, Emanon a corps mince et élancé. Ses taches de rousseur et ses longs cheveux noirs créent quelque chose de totalement énigmatique en elle que le lecteur se plaira à découvrir tout au long de l’album. Elle a quelque chose d’instable et de bohème qui me plaît beaucoup. L’étudiant, quant à lui, est très attachant de par son amour des livres de science-fiction et sa grande mélancolie. Il sera loin d’imaginer que sa propre vie sera digne de son genre littéraire préféré.
J’ai apprécié ce premier tome pour le charisme de ses personnages. Kajio semble vouloir plonger son lecteur dans une saga étrange qui devrait ravir celles et ceux qui souhaitent allier poésie et intrigue futuriste en un même manga.
Manga très contemplatif, des références surnaturelles qui prennent source dans la SF. Une grande beauté des dessins, un récit fluide.
Emanon porte un nom atypique qui se décrypte mieux lorsqu'on le lit en anacyclique (ça pète... Je connaissais pas le terme). Celle qui ne porte pas de nom !
Une entité qui s'auto régénère de mère en fille, transfert de l'âme et de la mémoire dans un nouveau corps et perte d'identité de la mère. Un peu compliqué à expliquer simplement, mais très poétique, je trouve, si si...
En deux mots, ça m'a vraiment beaucoup plus (j'abuse même en faisant un peu + de 2 mots) !!
Très belle série dont un nouveau volume vient de sortir : les rêveries d'Emanon (pas raccroché à Kenji Tsuruta, oubli ?) !!
Il faut que je plonge dans ces rêveries, après les errances, les mirages et les souvenirs... Grand plaisir anticipé !
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Chez Latitudes aussi, "l'Ile errante" de Tsuruta (même auteur) est un dyptique fantastique, dans tous les sens du terme. Je reste volontairement discret sur le sujet, la curiosité n'est pas qu'un vilain défaut.
Plusieurs pages s'enchaînent sans aucun texte, et c'est juste magique... Quelle beauté !!
Vivement la suite de cette série geniale, apparemment un peu délaissée par Tsuruta pour le moment :( Rien depuis 2018.