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La retraite de Russie est l'un des moments les plus effroyables des guerres du Premier Empire. Drame humain occupant une place importante dans la mémoire collective, la débâcle de Russie ébranle les bases de l'Empire français. En juin 1812, la Grande Armée comprend 680'000 soldats et 580'000 d'entre eux franchissent le Niémen, fleuve faisant office de frontière entre le Grand duché de Varsovie et la Russie. Six mois plus tard, seuls 50'000 hommes ont la chance de traverser à nouveau le Niémen. Jomini est l'un de ceux-là. Cette campagne est racontée dans ses "Souvenirs" inédits publiés à l'occasion du bicentenaire de la retraite de Russie. Nommé gouverneur de Vilnius parce qu'il ne veut pas prendre les armes contre le tsar, qui l'avait accueilli au sein de son état-major, Jomini redoute une défaite de la Grande Armée. Il envoie son aide de camp à la recherche d'un gué sur la Bérézina, dont il communique l'emplacement à Napoléon. Surveillant la construction des ponts, Antoine-Henri Jomini souffre d'une forte bronchite accompagnée de fièvre. Délirant, il est abandonné à trois reprises, alors que les soldats russes sont à chaque fois sur le point de le capturer...
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