"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Il la kidnappe. Comme un tour de magie. Je perds ma mère. J'ai sept ans. Il faut voir comment ça se passe. Le déroulement. Heure par heure. C'est intense. Ma mère est pourtant sur des rails. Je me la rappelle très bien à ce moment-là, qui trace, voûtée parfois, toujours à la besogne, comme une machine en quelque sorte. Et soudain, le choc. Il l'expédie ailleurs. Il la prend, il la vide, il se met dedans et il ne ressort jamais.» Une femme rencontre un homme qui prétend l'aimer. Sa fille observe, impuissante, la prise de pouvoir progressive de cet homme jaloux, menteur, obsessionnel, voleur et paranoïaque, sur l'esprit de sa mère subjuguée. Dans ce roman inquiétant, à l'humour glacial, Claire Castillon excelle à disséquer les contradictions de la femme et la perversité de l'homme qui la manipule, tenant le lecteur sous le regard ambivalent de la fillette, témoin de l'effondrement de sa mère.
Une petite fille de sept ans vit seule avec sa maman.
Jusqu'au jour où celle-ci fait la rencontre d'un homme qui vient de plus en plus souvent à la maison.
Au début, la fillette le trouve très gentil et amusant.
Mais les semaines et les mois passant, l'homme se révèle de plus en plus à lui-même : jaloux, menteur, profiteur, manipulateur.....
Et la mère, au début subjuguée, s'étiole peu à peu.
Jusqu'à ce qu'elle déménage pour ne plus avoir à le rencontrer, mais malgré son absence, l'emprise perdure.
Une histoire sombre (Claire Castillon oblige), mais qui est éclairée par la narration de cette petite fille.
Elle est très lucide et rigolote.
Un livre fort sur l'emprise, la manipulation, et les séquelles sue cela entraîne.
Toujours cette belle écriture, précise, incisive.
Voici une intrigue fort singulière – et j’espère de tout coeur que l’auteure n’a rien vécu d’aussi malsain durant son enfance ! …
Une mère célibataire (ou divorcée ? voire veuve ? l’histoire ne le précise pas …) vit avec sa fillette de sept ans (dont on ne connaitra jamais le prénom) dans une paix harmonieuse. Jusqu’à l’apparition d’un homme (visiblement plus âgé qu’elle) qui va s’immiscer dans leur petite vie tranquille … Et venir bousculer leurs tendres habitudes et un doux équilibre familial. En culpabilisant la jeune femme avec une perfidie hors du commun. Lui assénant – sous couvert de sa généreuse bienveillance – des leçons de vie (ou d’éducation) continues. Laissant sous-entendre que son comportement (de mère laxiste et fort peu cultivée …) représentait pour sa fille une forme de maltraitance intellectuelle … Bref, l’homme va souffler le chaud et le froid sans répit, brisant peu à peu la résistance de la mère aussi bien que celle de l’enfant (toutes deux en grande demande d’affection masculine …)
Ainsi, durant un peu plus d’une année, cette femme va subir tout un paquet de sévices morales (également infligées à sa fillette …) sans pour autant se laisser faire totalement. Durant plus d’un an, elle va tenter de se rebiffer, sans parvenir toutefois à se détacher définitivement de l’épouvantable personnage qui lui inflige ces humiliations. Malgré l’égocentrisme, la mesquinerie, la paresse narcissique, le mensonge, la jalousie … et une violence verbale extrême, de la part d’un pervers particulièrement toxique …
Un récit bouleversant, raconté avec les mots d’une gamine qui va grandir bien trop vite, victime d’un (rare) degré de méchanceté. Témoin impuissante de l’avilissement et de la lente aliénation de sa mère adorée. De sa très longue descente aux enfers … Innocente spectatrice des (irréversibles) conséquences inéluctables de ces – trop nombreux – et indélébiles traumatismes. Quand bien même son bourreau aura (enfin) disparu de leur existence …
Lu ce court roman d’un trait, tant je me suis sentie « happée » par les faits, révoltée par autant de laideur et profondément empathique ! Un sacré coup de poing « cérébral » que cette analyse pointue (et cruellement détaillée) de la « mise à mort » d’une santé mentale.
Les romans de Claire Castillon sont toujours assez terribles, tant dans l'écriture, que dans l'histoire.
Cette fois, elle nous entraîne au coeur d'une relation amoureuse, mais qui n'en n'est pas vraiment une, puisqu'il y un rapport de force entre les personnages, qui n'en n'est pas un d'ailleurs... Et le tout narré par une enfant de neuf ans. Comment le harcèlement psychologique s'installe dans un couple ? comment vit celle qui le subit ? Et comment s'en sort-elle ? On se laisse entraîner par la dérive de la victime, sous le regard lucide de cette enfant, plus que lucide. La fin est des plus surprenante !
Claire Castillon ne perd rien de son talent dans la description des dérives psychologiques dont l'être humain est capable !
Vivement le prochain...
Le nouveau roman de Claire Castillon s’ouvre sur un constat, tragique et intime. La narratrice explique que sa mère a été kidnappée, lui a été enlevée. Et l’enfant, avec le recul de l’âge, nous raconte comment un homme a capté l’esprit, le corps, la Raison de sa mère sous prétexte de l’amour. Nous suivons ainsi plusieurs années au coeur de ce trio. L’homme, la mère et l’enfant sont réunis par intermittence. C’est parfois joyeux, souvent victime de sempiternelles interruptions. Le roman, comme l’histoire de cette famille qui ne se compose jamais vraiment, se construit au rythme de marées émotionnelles. Claire Castillon ne parle jamais de « pervers narcissique » car elle conserve le point de vue de l’enfant qui observe minutieusement, pointe les incohérences des adultes et pose des questions. De cette description, douloureuse et profonde, ressort la lassitude vécue par la mère. Elle perd de son énergie, de son sens de vie.
Pour comprendre le mécanisme de cet envahissement, Claire Castillon développe l’idée de deux facettes pour l’homme : le gentil et le méchant. Petit à petit, cela prend la forme d’un ami imaginaire qui logerait dans l’homme, lui impulsant des idées noires, de la violence. Cette manière de dissocier montre une profonde dispersion chez cet être mais surtout raconte beaucoup sur la mère, personnage silencieux et sa fille, narratrice et tentant de mettre des mots sur le mal vécu. En prenant le temps de la description et de la difficulté de compréhension – la narratrice n’a pas la grille de lecture des relations adultes -, Claire Castillon montre l’ensevelissement progressif et irréversible qui se déroule et met en place. Elle questionne la capacité à regarder en face la sincérité des sentiments, celle à prendre soin de soi et à se libérer de l’autre. Le roman est animé par la musique de l’écriture de la romancière, captant le mystère des sentiments amoureux, la peur de la perte et l’énergie apportée par le regard de l’autre. La dépendance est ainsi un autre axe d’exploration de cette histoire, celle entre un homme et une femme, celle entre une mère et sa fille, entre un adulte et un enfant. Apparaît alors la question de l’héritage, de l’imprégnation d’une telle invasion sensible. Claire Castillon regarde le réel et les êtres en n’oubliant jamais l’indicible des émotions, ce qui imprègne les corps et esprits, consciemment ou non, ce qui nourrit cet ami imaginaire qui grandit en chacun de nous.
Le sujet est fort : la puissance et la malfaisance d'un pervers narcissique. Claire Castillon nous plonge dans ce duo formé par une mère et sa fille de 7 ans qui tombe aux mains d'un homme, et quel homme! Menteur, voleur, manipulateur, simulateur, les adjectifs seraient nombreux. Le récit est fait par cette fillette, qui découvre, à la fois fascinée et révoltée, sa mère aux mains d'un homme qui la détruit et la magnifie.
On oscille sans arrêt entre ces moments dérangeants où l'homme prend un malin plaisir à humilier, à torturer, à à épuiser cette femme de paroles pour qu'elle abandonne.... et ces moments qui semblent légers..... Semblent arce que dès le début, on sent que rien ne peut être simple avec cet homme. Manger une glace, aller au cinéma, offrir un cadeau, regarder un film (surtout pas de Louis de Funès!), tout amène à d'interminables discussions, à d'âpres disputes, à des silences salvateurs.... mais à une prise de pouvoir de l'homme sur la femme.
Une lecture qui laisse un drôle de sentiment, une narration qui pour moi a manqué de profondeur pour un sujet si difficile.
Tout au long de ce court roman, j’ai nagé en pleine folie obsessionnelle d’une femme sous l’emprise d’un homme qui l’attire mais qui cumule beaucoup de défauts.
Avec Son empire, je lis pour la première fois Claire Castillon, autrice confirmée dont je reconnais le talent mais qui ne m’a pas conquis.
Ici, elle donne la parole à une fillette âgée de 7 ans qui est élevée par sa mère. Celle-ci s’amourache d’un homme gentil et méchant à la fois. Alors qu’il est incapable de payer ses dettes, qu’il laisse partout des ardoises, vole les tirelires de pièces jaunes dans les magasins, il se permet de donner des leçons à la mère pour l’éducation de sa fille. Cette fille, il s’en occupe, lui fait des cadeaux mais c’est pour réussir à s’incruster définitivement chez elle, auprès de sa mère.
Les incidents se multiplient mais la mère qui en souffre, n’arrive pas à se débarrasser complètement de cet homme qui, néanmoins, l’attire.
Nala et Patou sont les grands-parents de la fille. Quand Patou décède, suite à une crise cardiaque, la séquence de l’enterrement est complètement loufoque.
Il y a aussi les anniversaires, la fête de Noël. Rien n’est simple avec ce type qui oblige la mère à télé-travailler chez elle pour l’avoir encore plus sous sa coupe.
Cet homme s’est inventé une fille, Esther, et une femme dont il aurait divorcé, mais notre narratrice qui rêve de rencontrer Esther, n’y parvient évidemment pas.
De situations cocasses en événements totalement foutraques, la vie avance. La narratrice a 8 ans, 10 ans.
Pour tenter d’échapper, de se dégager de Son empire, la mère déménage, change de travail et sa fille d’école mais elles sont toutes les deux obsédées par cet homme qu’elles croient voir partout, le comparent même à un fantôme hantant leur appartement.
Claire Castillon manie bien l’humour noir. Elle écrit tout cela très bien avec de courts chapitres réussissant à créer un climat tellement malsain que j’avais hâte de finir le livre.
Son empire est bien réel sur cette femme et sa fille. Une telle obsession est terrible, détruit une vie, celle de la mère, et pollue gravement celle de la fille qui ne peut qu’être marquée longtemps par de telles aventures. Heureusement, tous les hommes ne sont pas ainsi !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un roman atypique dû à une écriture originale, voire onirique. Un style particulier mais qui fait le charme de ce livre. Le réaliste et les métaphores se croisent au fil des pages, rendant la lecture parfois ardue.
Une histoire qui m'a dans un premier temps déstabilisé puis je me suis plongée avec beaucoup d'intérêt et de curiosité dans la vie de cette mère et de cette petite fille qui se retrouvent sous l'emprise d'un homme toxique.
Ce roman parle de la toxicité d'une relation amoureuse, il démontre tout le mécanisme de la manipulation, de l'emprise et de la perversion que certaines personnes mettent en place sur leur proie. Je suis très intéressée par ce sujet, c'est donc une lecture qui m'a plu même si parfois, j'aurais aimé un peu moins d'originalité dans la narration. Mais je suppose que c'est une volonté de l'auteure. Peut-être est-ce aussi un parti pris pour alléger un sujet aussi difficile.
L'histoire est racontée par l'enfant qui parle de sa mère et de sa relation avec cet homme fou, méchant, profiteur, menteur et à la double personnalité. J'ai beaucoup aimé que la parole soit donnée à cette petite fille.
Le regard de cet enfant, sur sa mère et sur sa relation avec cet homme est captivant et bouleversant à la fois.
Toutes les deux comprennent que c'est un parasite, un être instable et envahissant, mais l'emprise est si forte que ni la mère ni la fille n'arrivent à s'en détacher, replongeant à maintes reprises dans ses griffes.
Un récit intense au titre fort, qui prend tout son sens à la lecture de ce livre court et percutant.
Un roman singulier qui ne plaira peut-être pas à tous les lecteurs, mais pour ma part, j'ai été convaincue et touchée par l'histoire que nous raconte l'auteure.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2021/09/son-empire.html
Tout est dans le regard de l'enfant. Cette petite fille qui, de 7 à 14 ans, va observer sa mère "possédée" - dans tous les sens du terme - par un homme pervers, cyclothymique, tantôt aimant et attentionné, tantôt méchant, cynique et d'une violence psychologique étrangement surgie des profondeurs de son esprit malade. Ce mécanisme d'emprise est parfaitement décrit par l'auteur, sans démonstration ni explication, toujours du point de vue de l'enfant. La petite fille voudrait aimer cet homme comme un second papa, mais son ambivalence n'a d'égal que sa lucidité sur le mal qui progresse et rend sa mère "vide", étrangère à elle-même. Pourtant, ce qui sauve cette mère, c'est sa relation à sa fille, qu'elle sait préserver tout en la prenant à témoin de sa dégringolade. Cette relation est belle, fusionnelle sans être toxique, comme un miroir inversé de la relation avec cet homme. Si au final la mère réussit à s'extirper de ce cet enfer, l'homme l'a "imprégnée" et devient une sorte de fantôme dans sa tête et dans son corps. Le roman dont le titre est "Son empire" pourrait s'appeler "Son emprise", mais "empire" est plus juste, plus fort, car cet homme veut en effet "régner" sur la femme. Ce court roman m'a captée, je l'ai lu d'une traite. Une écriture sèche, vive, parfois drôle même si le fonds est noir et un peu désespéré.
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