Rendez-vous le mercredi 16 octobre à 19h sur le site « Un endroit où aller »
Au début des années trente, Simone Weil est, selon Boris Souvarine : "le seul cerveau que le mouvement ouvrier ait eu depuis des années", tandis que Marcel Martinet n'hésite pas à la comparer à Rosa Luxemburg.
Simone Weil est pourtant à contre-courant de la plupart des intellectuels de sa génération qui se bercent d'illusions sur l'U.R.S.S. et le front populaire. Elle appartient à une culture politique minoritaire qui tente de dissocier le socialisme du stalinisme et le mouvement ouvrier de l'identification à la "patrie des travailleurs". Après 1934, elle est parmi les militants les plus lucides qui, les yeux grand ouverts, constatent les défaites du mouvement ouvrier dans le monde.
Désormais la croyance en la révolution ne repose plus sur des données objetives mais, au mieux, sur une eschatologie lointaine après la traversée de temps dominés par la barbarie. Refusant de se nourrir d'espérances creuses, Simone Weil s'éloigne de l'idée révolutionnaire "bien malgré [elle], sous la pression d'une dure nécessité", et ce n'est pas pour rejoindre le camp des vainqueurs...
S'il importe de revenir aujourd'hui aux travaux de ceux qui se sont trouvés confrontés avec les pires tragédies du siècle (fascisme, nazisme, stalinisme, guerre d'Espagne), l'oeuvre de Simone Weil pourrait alors représenter un symbole à la fois emblématique et pathétique de l'échec des seuls véritables mouvements d'émancipation sociale de son époque.
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