Deuxième partie de cette liste pleine d'idées de cadeaux pour toutes les envies !
" Comment raconter en quelques phrases cette année si dense ? Comment expliquer cette relation particulière, toute en contradictions, que j'ai développée avec le Japon ? Ce mélange incohérent d'attirance et de rejet ? " Octobre 2015. Rosalie, une jeune dessinatrice française passionnée par les mangas des années 70, s'envole pour le Japon. Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle va y chercher, peut-être avant tout la beauté. D'une expérience de wwoofing à Oishi à son premier job dans un bar de Tokyo en passant par une escapade à Kyoto, ce voyage d'un an se fait parcours initiatique. Un livre à la beauté magnétique.
Deuxième partie de cette liste pleine d'idées de cadeaux pour toutes les envies !
Rosalie Stroesser, par cette première bande dessinée revient sur sur plus d'an de vie au Japon.
Très imprégnée par une image d'épinal de la culture nippone, le retour à la réalité va être pour elle très violent et traumatisant.
La confrontation de son image et ses attentes à la projection réelle des personnages ne fonctionne pas du tout comme un miroir réfléchissant, mais plutôt un miroir sans tain derrière lequel se cachent les reflets les plus sombres du Japon. La vision de la femme, vision très patriarcale, et les violences qui en découlent. A cet égard, l'idée de ne pas donner d'image à son agresseur a l'effet escompté. A la lecture d'une interview très instructive sur ce roman graphique (https://www.citebd.org/neuvieme-art/dans-latelier-de-rosalie-stroesser) l'auteur explique que cette démarche lui a été recommandée par une amie. L'effet est saisissant et cela crée dès les premières pages une montée en tension crescendo. Il faut ajouter les cases qui suivent l'épisode du viol où Rosalie disparaît d'un point de vue graphique ce qui signifie pour elle une "perte de substance" (cf article cité plus haut). Cela démontre que le dessin a parfois plus de puissance que les mots. Tout est dit. D'ailleurs, la reprise en substance "progressive" (qui ne signifie en rien la disparition du traumatisme) permet une transition vers d'autres aspects de son vécu au japon. Un exemple de résilience par le dessin. Divers événements jalonneront son parcours et seront une autre confirmation d'un problème structurel au sein de la société japonaise par rapport aux femmes.
Indépendamment de ces aspects, l'auteur nous emmène sur de nombreux chemins de pensée : la confrontation des cultures, les dangers de l'idéalisation, le débat entre vision de la nature et nature dans la culture, lesquelles notions peuvent rentrer en opposition.
Ce roman graphique m'a vraiment captivé sur plusieurs points : la vision nuancée de l'auteur et cette capacité remarquable à fragmenter ses expériences positives, très positives, négatives ou traumatisantes. En fin de compte, on perçoit toute l'ambivalence de sa relation avec le Japon et de sa difficulté à exprimer simplement un vécu si complexe. De façon un peu simpliste, cela me fait penser à ce "je t'aime moi non plus".
J'apprécie l'effort de pédagogie qui a été fait : traductions japonais-français, "pages de parenthèse" explicatives sur certains récits fondateurs ou emblématiques du japon, ...
Le dessin est vraiment magnifique, Un immense majorité de noir et blanc et l'irruption très ponctuelle de planches en couleur. Pour une première BD, il y a une maîtrise technique et une sensibilité qui forcent le respect. Bravo !
"Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Virages graphiques pour cet envoi. "
Shiki est la première bande dessinée de Rosalie Stroesser qui raconte sa propre histoire, celle d’une jeune femme d’une vingtaine d’années qui a toujours été passionnée par le Japon. Après ses études en illustration et bande dessinée, elle décide de s’installer un an là-bas en pensant que ce pays est sa terre promise. Mais elle se retrouve rapidement confrontée à la réalité du Japon qui n’a rien à voir avec la vision idéalisée qu’elle en avait, notamment sur le plan du sexisme insidieux qu’elle a vécu.
Ce roman graphique parle de la relation un peu compliquée, tout en contradiction, entre nostalgie et fascination, qu’a rosalie avec ce Japon, où, blessée par les violences qu’elle subit en tant que femme dans cette société très patriarcale, elle ne peut malgré tout s’empêcher de revenir.
C’est avec lucidité et une grande sincérité que cette jeune femme nous livre son expérience avec parfois des passages terribles mais aussi de grands moments de contemplation et de bonheur.
L’illustration tout en noir et blanc, ponctuée de magnifiques planches de couleur, d’une infinie douceur, tout en délicatesse, pleine d’élégance et de sobriété, nous accompagne tout au long des 317 pages de cette ode au Japon.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteur.com ainsi que les Editions Virages graphiques pour cet envoi.
Dans ce roman graphique, nous suivons Rosalie durant toute une année passée au Japon. Fan de mangas, fascinée par ce pays, elle vient passer un an pour visiter et travailler, de façon parfois précaire (cuisine dans une chambre d'hôtes, barmaid à Tokyo). Au fil du temps et des rencontres, l'image idéalisée du pays commence à s'écailler et elle nous en fait découvrir des aspects moins reluisants et nettement plus glauques que le côté "kawai" ("mignon") des personnages de manga : beaucoup d'alcool, le comportement des hommes à son égard (certaines planches mettent très mal à l'aise et on anticipe avec inquiétude ce qui va lui arriver). Et pourtant, la fascination est telle que non seulement elle décide de rester et même d'y revenir quelques mois plus tard.
Je ne me suis pas vraiment attachée au personnage de Rosalie, peut-être ses réactions, son côté très "bohème" voire imprudent qui m'agaçaient parfois. En revanche, j'ai apprécié les beaux intermèdes entre chaque saison, qui racontent des légendes japonaises et sont illustrés à la façon d'estampes.
Les planches en noir et blanc, parfois en grand format, nous immergent complètement dans les paysages japonais, que ce soit en ville ou dans la campagne.
Cette ambivalence, attraction-répulsion par rapport à ce pays, on le trouvait déjà à certains égards dans le "Stupeur et tremblements" d'Amélie Nothomb.
(BD lue dans le cadre du prix Orange de la Bande dessinée, merci aux éditions Rivages graphiques pour leur envoi !)
Dès le début de ma lecture, j'ai ressenti une certaine ambivalence dans le tableau que Rosalie Stroesser nous fait du Japon : d'un côté, on sent sa fascination sincère pour cette culture, auxquelle elle rend très bien hommmage dans ses planches au style inspiré du gekiga, mais également dans des intermèdes illustrés à la manière d'estampes japonaises. De l'autre côté, on ressent un certain malaise dans le récit de son expérience sur place, malaise qui se confirme à mesure qu'on découvre ce qui a pu lui arriver. Confrontée de point fouet au sexisme omniprésent dans la société japonaise, le comportement des hommes à son égard est systématiquement problématique, soucent pire.
On ressent à la lecture sa colère et ses désillusions face à cette situation, et malgré tout elle continue de décrire son séjour là bas comme une expérience globalement positive… On est parfois un peu perdu, comme semble l'être l'autrice elle-même, mais son travail reste impressionnant pour un premier album touchant et très personnel.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
https://www.instagram.com/p/C3DcrnqNY4G/
Alors qu’elle a découvert le Japon en compagnie de sa mère quelque temps auparavant, Rosalie décide en novembre 2015 d'y repartir. Mais cette fois, la jeune Française sera seule.
Afin de faciliter son installation, cette dernière a choisi le wwoofing. Et c’est ainsi qu’elle se retrouve chez Yôji-san, en compagnie de quatre autres jeunes femmes, de nationalités différentes.
À raison de quelques heures de travail chez le propriétaire des lieux, Rosalie sera logée, nourrie et blanchie. C’est donc avec Miya, une Israélienne, qu'elle partagera une petite maison.
Mais les choses ne se passant pas comme elles auraient dû, c’est à Tokyo, trois mois plus tard, que Rosalie va poursuivre son séjour nippon. Cette fois, elle occupera un petit appartement avec Nao, sa colocataire, et travaillera dans un bar The Warrior Celt où se retrouvent de nombreux hommes après leurs journées de travail harassantes.
Pendant deux années, entrecoupées par un retour de dix mois en France, nous découvrons avec "Shiki, 4 saisons au Japon", le quotidien de Lily (le surnom de Rosalie, plus facile à prononcer en japonais) en immersion totale au Pays du soleil levant.
En effet, avec cet album Rosalie Stroesser, nous raconte son expérience au Japon. Et quoi de mieux pour cette illustratrice passionnée par les mangas que de nous la décrire avec ce médium qu’elle maîtrise très joliment, la bande dessinée.
La jeune autrice nous dépeint ce Japon pour lequel elle a développé une très forte attirance en raison de sa culture, de son mode de vie, mais aussi de ses habitants. Enfin, presque tous ses habitants.
Le Japon est une société encore très patriarcale et Rosalie va découvrir, à ses dépens, que les femmes n’y sont pas considérées et surtout respectées comme elles devraient l’être.
Et c’est par l’intermédiaire de ses dessins sobres, en noir et blanc, que Lily nous fait découvrir, avec de nombreux détails du quotidien, son propre Japon. Par là-même, elle nous transmet une furieuse envie de venir à sa rencontre, à notre tour
Ce pays, Rosalie l’a adopté quelques mois durant. Elle y reviendra probablement. Même si tout ne peut y être rose, contrairement aux sakuras.
Au gré des 4 saisons, Rosalie nous relate son aventure intimiste japonaise.
Si l'automne semble bien sombre, avec l'hiver vient la lumière, les histoires d'amitiés qui marquent une vie pour toujours.
Déambulations, job, vie sociale, nourriture, désillusions, une année de vie dans le tumulte japonais.
Seul "l'été" se déroule 1 an plus tard quand notre autrice revient sur cette terre qui l'obsède.
Sonia Deschamps, créatrice de la collection Virages Graphiques, nous offre à découvrir une palette de jeunes autrices (et auteurs) ultra prometteurs. dans des genres bien différents, humour, romance, bio, etc. et Rosalie et, sans équivoque, une autrice à suivre.
Elle nous dépeint un Japon fantasmé parfois décevant mais toujours fascinant.
Son trait sublime se prête à merveille aux ambiances culturelles du Japon
Malheureusement, être une femme et voyager seule demande de faire toujours plus attention (être une femme tout court, peut-être...) et le Japon ne fait pas figure d'exception à ce niveau.
Rosalie Stroesser pose un regard très juste sur ce que cela peut être de voyager seule sans en omettre sa beauté et l'importance de se laisser porter par les rencontres, l'essence du voyage libre.
Récit intimiste, bouleversant, traversé par une fascination oscillant entre haine et adoration pour le pays du soleil levant. Magnifié par un trait délicat et les légendes de la création japonaise, "Shiki" est une belle réussite.
Les romans graphiques j'aime beaucoup, c'est vraiment un format qui me convient bien, aussi, j'en lis assez régulièrement. J'avais bien entendu vu que Rivages se lançait dans ce format mais je ne m'étais pas penché sur le catalogue jusqu'à la présentation de la rentrée littéraire des éditions Rivages ou je suis tombée sur Shiki.
Shiki c'est le récit autobiographique de l'auteure Rosalie Stroesser sur les mois qu'elle a passé dans le pays du soleil levant. Elle nous y parle de ce Japon qui fascine tant d'entre nous, dans ce qu'il a de plus beau mais également de plus rude. Les dessins sont assez simples mais expriment vraiment bien les différentes émotions que peut ressentir le personnage principal.
En lisant ce roman graphique vous embarquez pour un voyage dans lequel vous allez découvrir le Japon sous toutes ses formes. J'ai apprécié son regard impartial et l'honnêteté avec laquelle elle nous livre son expérience (certaines scènes n'ont pas du être simple à écrire...). C'est le premier album de l'auteure et je trouve vraiment qu'elle s'en sort remarquablement.
Bref, vous l'aurez compris, c'est une belle découverte que je vous recommande et d'autant plus si vous êtes, comme beaucoup, fasciné par ce pays.
J'avoue que pour une première lecture de Virages Graphiques c'est une réussite. Je vais maintenant surveiller de près leurs publications ;)
Octobre 2016, à l'heure de rentrer à Paris, Rosalie s'interroge. Après 1 an passé au Japon, elle cherche à comprendre la relation particulière qu'elle a tissé avec ce pays, entre attirance et rejet, fascination et incompréhension. Et surtout comment la raconter ?
4 saisons, 4 temps différents de cette année au Japon contés en noir et blanc, au trait fin et précis associés aux aplats noirs mais inaugurés par des pages en couleur et de courts textes inspirés de légendes japonaises
C'est un récit autobiographique saisissant que nous propose Rosalie Stroesser. La fan de mangas qu'elle est nous partage son admiration pour les paysages, ses rencontres heureuses mais aussi ses déceptions, son intimité de femme atteinte par l'attitude de certains japonais dans une société encore très patriarcale.
Au long de ces 320 pages, on passe par tous les états avec Rosalie Stroesser, on partage ses joies et ses tristesses. ses colères et ses questionnements. On a en tout cas l'assurance d'avoir, encore une fois avec Virages graphiques, découvert une jeune auteure à suivre !
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