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Une histoire fantastique sur plusieurs timeline, très américain dans son ambiance, son propos, son style.
Je me suis parfois retrouvé perdu dans l'histoire, les différentes temporalités ne sont pas forcément très distinctes, et le trait minimaliste ne permet pas de distinguer facilement qui est qui.
Mais malgré cela, j'ai été happé par l'histoire, le mystère étant bien maintenu jusqu'au dénouement final.
Je trouve aussi que (pour une fois) les personnages ont des comportements "normaux", naturels. Une réaction en particulier me fait dire ça, m'a surpris, avant de me dire "bah ouais, normal".
Une œuvre hybride qui demande de la concentration mais dont la conclusion en vaut la peine.
Anne et Dana sont deux sœurs jumelles, qui vivent avec leur mère dans la ville de Shadow Hills. Mais à l’âge de 12 ans, un événement tragique survient lorsque Dana disparaît. Malgré les efforts du shérif et les recherches approfondies, la jeune fille reste introuvable, la dernière piste menant à l’entrée d’une grotte.
Dans ce contexte, nous suivons les deux sœurs à deux périodes différentes : Dana lors de sa disparition, et Anne quelques années plus tard, alors qu’une épidémie ravage la ville et que l’entreprise de fracturation hydraulique est suspectée.
Cet album à l’atmosphère singulière, nous plonge à travers des flash-back dans le passé des personnages, marqués par des cicatrices indélébiles, afin de mieux appréhender leur évolution.
« Comment se débarrasse-t-on de générations entières de ténèbres ? »
Sous une trame sombre et dramatique, cette histoire aborde des thématiques écologiques telles que le retour à la nature, l’exploitation et la pollution des sols, ainsi que des problématiques sociales telles que la précarité, le pouvoir de l’argent, l’impuissance de la population et les secrets.
À travers des pages aux teintes passées et pâles, imprégnées d’une atmosphère calme et mélancolique, nous rencontrons des personnages enveloppés d’une mystérieuse substance noire. L’ensemble dégage un sentiment de mystère et un profond pessimisme quant au déroulement des événements à venir.
En bref, c’est un album singulier, empreint d’étrangeté et d’inexpliqué, qui dévoile des cicatrices du passé et une touche de fantastique.
"Comment se débarrasse-t-on de générations entières de ténèbres ?"
Étrange ambiance. Une enfant disparue dans une grotte, une richesse insoupçonnée qui sommeille dans les entrailles de la ville, mais qui pourrait s’avérer être une malédiction, et une ombre qui semble planer au-dessus de chaque habitant. Il y a de quoi piquer la curiosité des lecteurs.
Le récit alterne entre deux époques, dans le passé, nous suivons Dana qui va disparaître, et dans le présent Anne sa sœur qui se pose toujours des questions sur cette perte soudaine. Alors qu’un mal étrange se répand à grande vitesse sur la ville, la surexploitation des sols est montrée du doigt.
C’est une lecture assez singulière qui demande de la concentration. Entre les sauts d’époques, l’aspect fantastique et les personnages que j’avais parfois un peu de mal à différencier, il ne faut pas se perdre. Mais l’intérêt que les premières pages avaient suscité en moi ne s’est pas érodé au fil de l’histoire.
Dana, la sœur jumelle de Anne, a disparu. Le shérif Bryan et son groupe de recherches ont trouvé des traces de pas qui mènent à une grotte. Ils n'y trouvent pas Dana mais découvrent du shale (schiste), un véritable trésor pour la petite bourgade de Shadow Hills.
Deux sœurs et deux chronologies différentes pour ce récit de Sean Ford qui installe une épidémie métaphorique sur les habitants de Shadow Hills. Une substance noire finit par les recouvrir... On navigue aux frontières du réel mais le propos reste limpide. Une usine de fractionnement hydraulique, un bruit sourd et constant, et ce noir qui recouvre les gens.
Le dessin semi-réaliste de Sean Ford plante des décors assez simples autour du bleu pâle et d'un rose terreux. Les tâches, les ombres noires viennent se déposer sur les pages, telles des alertes explicites.
Si le récit dérive un peu trop à mon goût vers le fantastique, il n'en reste pas moins que Shadow Hills est un album intéressant à plus d'un titre, finissant sur une note grave et mélancolique.
"Je rêve de ténèbres... des ténèbres que nous avons créés".
Une jeune fille trouve un jeune garçon allongé au sol en plein milieu d'une coline. Il ne parle pas, il est perdu. Le seul indice qu'il lui donne c'est quand il grave un K sur le sol. Elle se décide de l'aider et l'appelle donc "K".
"Je l'ai découvert sur le chemin, là où les champs donnent sur les collines."
Shadow hills présente une palette de couleur rosée et les paysages sont de grands espaces. Des espaces vides qui laissent place aux respirations. J'ai beaucoup aimé l'introduction et le mood que ça a installé. C'était calme. Les pastels, le contraire du surchargé. On ressent une absence, un manque. Il y a une ambiance monotone, calme, comme si c'était trop calme.
J'ai apprécié la narration, les typos utilisées. Il y a de très jolies phrases que j'ai pris le soin de noter pendant ma lecture.
"Nous marchons dans l'obscurité.
Celle-ci est implacable.
Enveloppant ses victimes.
Tout ce que nous faisons pour la repousser n'est que temporaire."
C'est extrêmement mystérieux. Je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'il se passe dans ma lecture. Les évènements étranges et inquiétants s'enchaînent. Deux frères, deux soeurs. Une disparition et une deuxième.
Ambiance contemplative, cela grâce aux planches dénuées de textes qui appellent à l'interprétation des actions de ces personnages tous étranges.
J'ai l'impression qu'il y a des sauts dans le temps, en avant, en arrière. Ce qui me perd. On est comme perdus avec les protagonistes qui ne savent absolument pas ce qui arrive aux habitants de leur ville. Il y a un sentiment de doom, de défaite programmée, de destin ficelé, scellé.
Le virus se répand très rapidement.
"C'est comme écoper un bateau qui sombre avec un pot de yaourt."
J'aime énormément les planches silencieuses en mots mais parlantes en images. Paysages désolés. Comme leur situation.
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris mais une chose est sûre je suis triste. C'est déprimant et mélancolique. J'ai l'impression de passer à côté de quelque chose. J'irai voir les interprétations que d'autres lecteurs pourront en tirer pour agrémenter mon avis.
"Je rêve de ténèbres...
Les ténèbres que nous avons créées."
C'est vraiment très interpellant de se retrouver touchée par une lecture sans réussir à identifier pourquoi exactement. Le flou. Je vais encore y réfléchir un moment je pense. C'est l'ombre sur ces collines.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 2 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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