"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'un des premiers romans les plus impressionnants que l'on ait lus depuis ceux de Douglas Kennedy ou de Dennis Lehane.
Femme, enfant, maison, travail... plus vous avez, plus vous avez à perdre.
Danny Carter est un homme comme les autres. Après une jeunesse délinquante dans le quartier pauvre de Chicago où il a grandi, il mène aujourd'hui une vie sans histoire avec la femme qu'il aime.
Il pense avoir définitivement tiré un trait sur son passé, jusqu'au jour où Evan, son ami d'enfance, sort de prison avec un plan bien précis en tête, un plan qui concerne Danny et qui risque de faire voler en éclats son existence bien tranquille.
La dernière fois qu'ils se sont vus, sept ans plus tôt, Evan a sauvé la vie de Danny en abattant un homme au beau milieu d'un casse, avant de se faire arrêter. Danny a redouté pendant de longs mois le jour où la police viendrait frapper à sa porte, mais Evan n'a jamais dénoncé son complice, son ami.
Danny doit maintenant prendre une décision : être fidèle à son ami d'enfance, payer sa dette, quitte à sacrifier tout ce qu'il a construit, ou bien en finir avec son passé et affronter Evan. Les événements se précipitant à un rythme diabolique, il devra faire le bon choix : de celui-ci dépendent sa vie et celle de ceux qu'il aime.
Avec ce premier roman au suspense magistral, Marcus Sakey s'impose d'emblée comme l'un des nouveaux maîtres du genre.
Un très bon polar
Michael et Jason sont frères.
Jason s’est engagé sous les drapeaux pour combattre à l’étranger, loin de son pays. Il est soldat.
Michael combat la gangrène mafieuse de son quartier, quartier pauvre dans le South Side de Chicago. Il est père.
Quand Jason se perd entre femmes et alcool comme exutoire pour oublier les horreurs de la guerre, à son retour de Bagdad, Michael élève seul son fils et se rallie à ceux qui veulent éradiquer la corruption et l’influence des gangs.
Et quand Michael est tué dans l’incendie de son bar, Jason va reprendre les armes pour obtenir justice, replonger dans les horreurs d’une autre guerre.
Se rabaissera-t-il à la violence que la vengeance lui inspire ou obtiendra-t-il gain de cause sans qu’une goutte de sang ne coule? Saura-t-il être digne de l’amour de Billy, son neveu qui n’a plus que lui au monde, ou cédera-t-il à ses démons intérieurs?
Elena Cruz, flic en disgrâce, va se placer sur son chemin car elle aussi a des comptes à régler, des choses à prouver. Sera-t-elle un obstacle ou une alliée précieuse?
Il n’y a pas à dire… la plume de cet auteur me chatouille systématiquement le neurone!
Pourquoi?
Parce qu’il écrit à divers degrés: il ne se contente pas d’échafauder une excellente intrigue, il l’enrichit d’une certaine étude sociologique qui pousse le lecteur à se questionner, à effectuer une introspection et à s’ouvrir à d’autres horizons.
Les romans de Marcus Sakey ont tous ce point en commun: ce mélange de récréatif et d’instructif.
Instructif car l’auteur ne se contente pas de brosser un tableau, d’instaurer un décor et d’y planter quelques personnages! Il analyse le contexte qui est un élément primordial de l’intrigue: quand on arrive dans le South Side de Chicago, ce n’est pas qu’une image, on le respire, on le transpire, on le vit. Et le temps d’un roman, on aborde les véritables problèmes de ces quartiers, de ces gangs de gamins qui dépassent rarement la vingtaine, on les comprend et on les regarde avec un oeil neuf. Notre vision d’une tranche de la population américaine s’en trouve durablement transformée, longtemps après avoir refermé le bouquin.
Récréatif car nous sommes entraînés dans un thriller ultra rythmé, fort en rebondissements et revirements de situation. L’intrigue est riche, sans concession, se tissant au fil des pages jusqu’au paroxysme du suspens et s’effilochant doucement vers les ultimes révélations.
C’est un roman d’action, de violence, d’affrontements, de vices et de corruption, de courses-poursuites, de traques et de dangers.
Les descriptions sont très précises et visuelles. C’est une immersion totale! Il ne manque plus que l’odeur de la poudre!
Et mon étonnement n’a guère été grand quand, lors d’une petite recherche sur l’auteur, j’ai appris que les trois thrillers en date (Désaxé, Seulement les morts et Des gens bien) étaient l’objet d’adaptations cinématographiques.
L’action, l’adrénaline et la violence ne suffisent pas à me faire adorer cet auteur!
Dans Seulement les morts, la psyché des personnages est passionnante: on aborde l’état d’esprit de l’homme qui est un soldat, doit servir la cause de son pays mais doit composer également avec son tempérament. Jason n’en sort pas indemne, se noie un temps dans l’alcool et le sexe. Pour oublier. C’est la sensibilité masculine qui est mise à l’honneur, entre les impulsions de violence aveugle et l’honneur.
C’est aussi l’homme qui devient père et cesse de penser à son nombril pour essayer d’offrir un avenir et un monde meilleur à son enfant. Michael se lance dans un combat au quotidien et prend des risques, trop de risques, pour affronter la décadence ambiante de son quartier.
Nous avons aussi la touche féminine avec Elena Cruzz, femme dans un métier majoritairement masculin, en butte avec le mépris, la condescendance et les vices de ses pairs. Elle représente la Loi, est en première ligne dans les affrontements inter-raciaux et les drames quotidiens, doit se préserver, se battre davantage pour construire sa carrière, et assumer son statut de policier et de femme.
Et puis nous avons tous les personnages dits « secondaires »: les flics corrompus, les politiciens, les membres de gangs, les membres de gangs repentis, ceux que la misère sociale pousse lentement mais sûrement dans la délinquance et le trafic, ceux qui choisissent le sang et le meurtre tout comme ceux qui nourrissent vaille que vaille l’espoir d’un jour meilleur, d’une éthique saine, d’un lendemain apaisé et heureux.
Arrêtez-moi sinon je continue sur des pages et des pages!
Vous l’aurez compris: j’adore Marcus Sakey. Ses romans sont un savant dosage d’émotions, d’actions, d’intrigues et de suspens. Jamais d’excès.
Vivement le prochain!
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