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Scènes

Couverture du livre « Scènes » de Pierre Glendinning aux éditions P.o.l
  • Date de parution :
  • Editeur : P.o.l
  • EAN : 9782818039496
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Je m'appelle Pierre, j'ai cinquante-cinq ans. Je suis marié à Anna depuis deux ans. Notre fille, Sarah, en a quatre. D'un premier mariage, j'ai une fille, Camille, treize ans, qui vit une semaine chez sa mère et une semaine avec moi. J'ai oublié de dire que j'ai quatorze ans de plus qu'Anna.... Voir plus

« Je m'appelle Pierre, j'ai cinquante-cinq ans. Je suis marié à Anna depuis deux ans. Notre fille, Sarah, en a quatre. D'un premier mariage, j'ai une fille, Camille, treize ans, qui vit une semaine chez sa mère et une semaine avec moi. J'ai oublié de dire que j'ai quatorze ans de plus qu'Anna. J'ai aussi oublié de signaler qu'Anna fait partie de ces femmes qu'on célèbre pour leur beauté, sur lesquelles les hommes se retournent dans la rue, et qui, paraît-il, ont du mal à vieillir. » Le décor, le décor psychologique est planté. Le titre donne une autre indication sur ce dont il va être question dans cette histoire. Pierre, qui est plus âgé qu'elle d'une quinzaine d'année vit avec une ravissante jeune femme, Anna. Ils ont un enfant, une fille. Mais, le tempérament volcanique d'Anna fait que la vie quotidienne n'est pas des plus faciles. Emportée, véhémente, d'une mauvaise fois en acier, elle saisit le moindre prétexte pour en faire un drame. Cependant Pierre l'aime toujours, du moins s'en persuade-til puisqu'il écrit sur elle ce que nous lisons. Il l'écrit dans un « carnet bleu », celui précisément que nous, lecteurs, sommes en train de lire. Et puis ce carnet se termine - c'était un roman - par la mort de Pierre le narrateur qu'Anna assassine.
Nous continuons ensuite la lecture du « cahier rouge », tenu, lui, par Anna et où, on s'en doute, le ton n'est pas le même. Et il est d'autant plus différent, voire opposé, qu'il est en grande partie le commentaire du « carnet bleu » écrit par Pierre, et dérobé par Anna.
Ce livre procure beaucoup de plaisir parce que les personnages, et Anna au premier rang, n'y sont pas banals. Parce que ce jeu des vérités contradictoires, quand il est bien mené ce qui est ici le cas, est toujours une source d'amusements comparatifs. Parce que, aussi, un vertige s'installe progressivement, dû à une structure, des incises et une tonalité qui savent s'éloigner du registre de la scène de couple pour instaurer un malaise qui débouche par légères touches sur un fantastique inattendu.

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