Sans patriarcat, la valeur des femmes et de celleux qui ont une vulve ne dépendrait pas de la taille de leurs seins, de leurs fesses ou de leurs cuisses. Sans patriarcat, l'acte sexuel ne tournerait pas autour de la pénétration. Sans patriarcat, les hommes pourraient pleurer et exprimer leurs émotions sans honte. Sans patriarcat, il ne m'aurait pas violé·e.
Dans nos lits. Dans nos amitiés. Dans nos miroirs. Dans nos bureaux. Femme, homme, personne non binaire, intersexe, cisgenre, transgenre et minorités de genre. Le patriarcat est partout et nous avons toujours vécu avec. Et si pour mieux comprendre ses conséquences et son influence, nous imaginions un monde sans ?
À travers cet essai pédagogique, l'autrice offre une véritable porte d'entrée dans le féminisme et dresse le tableau de la société patriarcale actuelle (conditionnement et constructions sociales, contrôle des corps, violences...), de ses conséquences délétères et de tous les rouages mis en place pour en assurer la pérennité.
Une projection nécessaire pour une prise de conscience aiguë et, enfin, avancer vers un monde sans patriarcat.
ujet désormais inévitable, le féminisme sous toutes ses formes fait couler de l’encre. Alors dans ce flot incessant de grands questionnements, celui-ci mérite une lumière particulière : A quoi ressemblerait le monde sans patriarcat ? Et par extension, se demander forcément quel serait son impact sur nous autres, êtres humains aux revendications qui traversent fort bien la question du genre. Mathilde Morrigan s’empare de tout cela dans Sans patriarcat, un essai publié aux éditions Leduc pour donner quelques éclaircissements possibles sur cette grande interrogation.
Colette Dowling, Simone de Beauvoir ou Hedy Lamaar sont autant de femmes dont l’on se souvient pour l’impact théorique ou pratique qu’elles ont eu dans l’évolution de la femme au sein d’une société profondément patriarcale. Alors à l’heure où l’on interdit à nouveau l’avortement dans plusieurs lieux des Etats-Unis, à celle où #Metoo et #Balancetonporc répondent encore trop aux fonctionnements violents et sexualisés exercés sur la femme, on peut définitivement se demander avec une certaine angoisse quels seront les grands enjeux de demain pour avancer vers un monde égalitaire. Des grands écrits bibliques aux témoignages contemporains, Sans patriarcat est une piqûre de rappel incisive pour exposer le problème.
Le mythe d’Adam et Eve, Lilith, les films Disney, les catalogues de jouets et bien d’autres références ont à peu près tous eu un impact dans notre construction sociale. Sans surprise, ils constituent ce que l’on peut appeler la société patriarcale par leur nécessité d’attribuer un rôle et une essence profonde à l’homme ou à la femme sans tergiversation possible. Dans la vie quotidienne, cela ressort également : le sport moins initié aux jeunes filles qu’aux garçons, l’évocation des émotions, le contrôle des corps en toute bienséance… Que l’on vienne d’un milieu ouvert d’esprit ou non, il nous arrive toujours de penser à cette connaissance qui pourrait bien entrer dans les tristes codes de la soumission patriarcale, à cet homme qui par ses propos sexistes rappelle à qui veut l’entendre que l’égalité homme-femme est un mythe des plus absurdes. Qu’on se le dise, Sans patriarcat n’est pas spécialement pour celles et ceux qui, déjà engagés dans la cause féministe, souhaitent s’adonner à une lecture sur le propos car ils n’apprendront pas quelque chose de foncièrement nouveau.
En revanche, le novice y trouvera toutes les clefs pour comprendre cette grande cause mondiale, ses déclencheurs, son importance et toutes les problématiques qui persistent. Cet essai aiguise les yeux et les oreilles comme un manuel de terrain pour percevoir les injustices qui passent encore inaperçues. Loin de vouloir s’en tenir à une vision binaire de la société, Mathilde Morrigan propose un champ de réflexion élargi agrémenté d’anecdotes, de références littéraires et cinématographiques fortes tout en parlant de sa propre expérience de femme au XXIeme siècle.
L’humour mordant de certains paragraphes sur le genre, le masculinisme ou la procréation fait de cet ouvrage un livre à la fois salué pour la justesse des propos qui y sont tenus et sa volonté de vouloir faire passer un message qui peut être compris par tout un lectorat. Tout cela, en stimulant la mémoire pour percevoir autrement les souvenirs d’un acte complexe ou barbare mais aussi s’en libérer. Alors la question vaut bien le coup d’être posée, à quoi ressemblerait notre société sans patriarcat ?
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