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Salariés, libres... et heureux ? La face cachée de l'autonomie au travail

Couverture du livre « Salariés, libres... et heureux ? La face cachée de l'autonomie au travail » de Pascal Lokiec aux éditions Odile Jacob
Résumé:

Fixer sa propre rémunération, travailler où l'on veut, ne recevoir d'ordres de personne, recruter ses propres collègues... Nombreux sont les salariés qui en rêvent, surtout les 18-24 ans, dont la moitié seraient prêts à quitter leur entreprise si leur employeur leur imposait 100 % de présentiel... Voir plus

Fixer sa propre rémunération, travailler où l'on veut, ne recevoir d'ordres de personne, recruter ses propres collègues... Nombreux sont les salariés qui en rêvent, surtout les 18-24 ans, dont la moitié seraient prêts à quitter leur entreprise si leur employeur leur imposait 100 % de présentiel (sondage L'Express, avril 2021). Il est vrai que le covid est passé par là, en diffusant largement le télétravail.

Sur fond de critique du salariat, parfois de rejet, et d'hymne à la liberté individuelle, l'autonomie est au coeur des enjeux du travail d'aujourd'hui.

Mais derrière les discours et les affichages se cache une tout autre réalité. Que veut dire être libre de définir son emploi du temps si cette liberté s'accompagne de captures d'écran, d'écoutes ou d'obligations de reporting quotidiennes ? Les salariés ne seront jamais autonomes s'ils évoluent sous laisse électronique. Ils ne le seront pas davantage s'ils sont astreints à des objectifs nécessitant une charge de travail telle que l'autonomie devient une sujétion permanente à l'entreprise.

Avec ce livre, Pascal Lokiec pointe les ambiguïtés de l'aspiration à l'autonomie au travail et met en avant la notion de subordination, qui est au coeur du contrat de travail. Celle-ci est la contrepartie des protections sociales. Dès lors, c'est à une autonomie aménagée que doivent réfléchir les entreprises si elles veulent retenir les jeunes salariés sans pour autant risquer de ne pas respecter les droits sociaux et humains en devenant trop intrusives.

Ou alors veut-on d'un monde où les entreprises prendront la forme de plates-formes, composées d'une galaxie d'indépendants gravitant dans leur orbite sans autre attache qu'économique ?

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