Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
Une très belle découverte et un quasi coup de cœur. La couverture aurait pu me séduire… j'aime la sobriété en la matière ;-)
Blond, athlétique et complétement nu, il court sur l'autoroute au milieu des embouteillages du matin à Los Angeles. Comme s'il n'attendait que ça pour s'arracher à un univers trop lisse, Tony, un avocat, quitte brutalement sa voiture pour le suivre. La poursuite de cet étrange coureur l'entraîne du côté sombre de la Cité des Anges, là où tous les déglingués de la vie semblent s'être donné rendez-vous. Britt, porteuse d'un lourd secret, et un temps réfugiée dans un ranch aux allures de secte en plein désert des Mojaves. Ren, ex-taulard et graffeur à la recherche de sa mère. Blake, dealer tourmenté qui veut venger la mort de Sam, son partenaire de galère... Parce qu'il s'est mis en danger, la carapace sociale de Tony se fissure, annulant la distance qui d'ordinaire le sépare des gens qui peuplent les rues crasseuses de Downtown. Et à travers son regard, qui pourrait être le nôtre, se déroulent les destins singuliers de ces personnages en rupture qui un jour, sans s'en rendre compte, ont emprunté la mauvaise route...
Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
La sixième édition des explorateurs de la rentrée ? Du neuf, toujours du neuf, l’enthousiasme est intact !
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Un roman qui commence sur les chapeaux de roues avec un homme qui court nu sur l'autoroute de Los Angeles. Tony, avocat, quitte sa voiture et se met à le suivre.
Pour comprendre cette course, l'auteure alterne son récit entre 2006 et 2010. Nous faisons connaissance avec plusieurs personnages que rien ne semble unir mais, petit à petit, nous entrevoyons les liens.
Les personnages sont tous écorchés, en rupture et avec des destins qui les ont rendus marginaux. le style est agréable et rend parfaitement compte des choix, souvent mauvais, de chacun qui les entraînent sur la mauvaise route.
Il y a beaucoup de justesse dans ce roman mais aussi beaucoup de longueurs sur la fin.
Une lecture mitigée pour moi.
Surprenant le thème mais très intéressant a lire avec plaisir
Route 62, c’est à peu près 62 histoires en fait. Grâce à un point de vue externe et omniscient l’auteur, IvyPochoda, va nous faire entrer dans cinq histoires différentes, dans cinq lieux différents, à deux époques différentes, 2006 et 2010 grâce à cinq personnages principaux. On se retrouve d’abord avec Tony, un avocat qui fait du jogging et qui tente de mener une vie de famille exemplaire, puis Britt, une adolescente qui se réfugie dans un ranch avec des stagiaires et une famille qui soigne la douleur physique par des rites spirituels ainsi que James, un des jumeaux de ces soigneurs. Ensuite il y a Ren, un grapheur de rue à la recherche de sa mère après avoir passé quelques années en prison pour mineurs et Blake, un dealer qui doit venger la mort de Sam son ami de toujours. Alors qu’ils ont l’air tous bien loin d’avoir un point commun les uns avec les autres, ces personnages sont liés à leur dépend. Ils sont liés par un homme, celui qui a couru nu au travers de l’autoroute 110 à Los Angeles, au milieu des embouteillages du matin. A partir de cet homme tout commence, ou tout finit. A partir de cet homme, les destins se lient. Pourtant l’auteur nous fait comprendre tout au long de son écrit qu’une seule chose relie réellement ces cinq personnages, et c’est la mauvaise route qu’ils ont empruntée un jour et qui a tout fait basculer.
Ce livre de 351 pages, il fut long pour moi. Comme je l’ai dit au rendez-vous de la page 100 et comme on peut tous le constater rien qu’en lisant le résumé : il y a beaucoup de personnages. En effet, en dehors des cinq principaux, partez du principe qu’il y a bien cinq personnages secondaires par personnage principal. Alors, en faisant le compte, on se retrouve vite à vingt-cinq personnages, et j’ai trouvé que c’était lourd à supporter pour suivre aisément le fil du livre. D’autre part, on est dans une œuvre avec plusieurs histoires, je trouve ce principe judicieux car le livre n’aurait tout simplement pas vu le jour sans les différents personnages qui sont pour moi la base de l’histoire. Pourtant il y a un point négatif, et pas des moindres. En effet, ce livre n’est tout de même pas simple à lire à cause de tout ceci, il faut réellement s’accrocher afin de ne pas se mélanger les pinceaux entre les histoires, tout en ayant en tête tout les éléments de chaque histoire. C’est difficile de tout mener car durant longtemps les histoires sont indépendantes, et lorsque le lien commence à se faire entre elles il faut réussir à n’oublier aucun détail des histoires personnelles pour mieux comprendre le dénouement final.
D’autre part, ce livre est rempli de nombreuses descriptions, des paysages notamment, mais aussi des ressentis des personnages et de leur physique. Je ne trouve pas ça si mauvais car cela nous permet de bien imaginer les lieux qui sont en plus à l’étranger mais le problème est que 351 pages de descriptions sont lourdes à supporter. Ça peut plaire à certains mais moi j’ai trouvé que ça ne laissait pas assez de place à notre imagination qui est indispensable à mes yeux lors d’une lecture.
Pour tout cela je peux simplement vous conseiller de lire ce livre d’une traite, sans interruption. Car même s’il n’est pas petit ou rapide à lire, il est plus agréable à suivre lorsque nous restons dans l’histoire du début à la fin.
Pour ma part ce livre n’était quand même pas mal, je dirais que c’est un bilan mitigé car il faut bien s’accrocher au début, la phase de « découverte » est une étape à passer. Aussi, j’ai personnellement eu une préférence pour les histoires de Ren, James et Tony car je trouvais qu’il y avait plus d’émotions que dans les autres. Blake était trop perturbé par le souvenir de Sam et Britt était bien trop arrogante ou dans la séduction. Je pense qu’on aura tous nos préférence dans ce méli-mélo d’histoires et je comprends que les chapitres qui ne nous intéressent pas soient longs à lire, mais sachez qu’il ne faut pas faire l’impasse dessus, l’auteur finit toujours par se servir des détails des histoires auxquelles on n’accroche pas.
Enfin, je conseille tout de même ce livre si vous pouvez le lire d’un coup, que vous savez accumuler les informations et que vous ne recherchez pas à laisser votre imagination faire la moitié du travail de lecture.
Un homme nu court sur l'autoroute dans les embouteillages matinaux de Los Angeles. De ce point de départ, l'auteure décline plusieurs histoires qui s’emboîtent les unes dans les autres. Les protagonistes qui sont tous différents ont en commun un parcours chaotique et ont connu à un moment de leur vie le fameux coureur nu.
Il y a Tony, un avocat qui va décider de suivre cet homme car il s'interroge sur le sens de sa vie ; Ren qui vient de sortir de prison et recherche sa mère ; Blake, un dealer qui rêve de venger la mort de son meilleur ami Sam ; mais aussi Britt, jeune femme qui fuit sa vie et décide de se réfugier à Howling Tree, un ranch en plein désert des Mojaves. C’est une communauté hippie tenu par un couple, dont l'homme Patrick, sorte de gourou aurait des pouvoirs de guérisseur. Les deux enfants du couple, James et Owen essaient de fuir au maximum cette ambiance qu'ils détestent.
J'ai trouvé la construction de ce roman très intéressante. Elle m'a beaucoup plu car ce n'est qu'à la fin que l'on découvre les liens entre les différents personnages. J'ai été prise dans cette histoire qui raconte le destin de gens » lambda », qui, à un moment de leur vie, ont connu une période difficile suite à une erreur de parcours et ont eu du mal à rebondir.
Les personnages sont profondément humains. Le lecteur ressent de l'empathie et se met à la place de ces derniers. L'auteure décrit une réalité brute et sombre d'un monde sans pitié dans lequel certains ne trouvent pas leur place. J'ai beaucoup aimé le regard sans concession que porte Ivy Pochoda sur la société.
J'ai eu un gros coup de cœur pour ce roman très bien mené qui invite à la réflexion et que je n'ai pas pu lâcher avant la fin, tant j'ai été prise dans cette pluralité d'histoires.
Un superbe roman social qui évoque la réalité criante des laissés pour compte de Los Angeles, souvent méprisés, loin des quartiers huppés et clichés de la cité des Anges.
Explorateurs de la rentrée littéraire 2018 -
A la page 100, mon avis n'était pas encore réellement forgé (d'où les 3 étoiles sur 5). J'étais encore dans une phase d'observation, pas encore vraiment concernée par ces vies à la dérive et le destin de ces personnages que rien ne reliait, si ce n'est la géographie. J'imaginais que la route 62 pouvait être ce point d'union, mais à ce que j'ai pu voir sur internet, elle est plutôt située sur la côté Est des Etats-Unis… J'ai continué à découvrir l'histoire de ces nombreux personnages, plutôt déviants, marginaux, qui évoluent dans des univers emplis de violence, en espérant que la connexion se fasse rapidement.
Et très vite après cette 100ème page, j'ai commencé à ressentir de l'empathie pour les personnages, et ce malgré leur violence. Des liens commencent à apparaître entre les personnages et les époques et c'est le parcours de la misère et de l'exclusion qui se déroule sous nos yeux, avec pour point de chute, le quartier de Skid Row, royaume de la pauvreté en plein cœur de Los Angeles, à quelques pâtés de maisons des plus luxueuses demeures et autres lofts gigantesques. La plus grande déchéance, une quasi déshumanisation, en plein milieu d'une ville connue dans le monde entier pour sa réussite et ses stars.
Ce roman est celui d'hommes et de femmes anonymes, qui ont eu la malchance de naître au mauvais endroit, de n'être pas entourés et soutenus par des proches bien intentionnés, de ne pas répondre vraiment aux attentes de leur environnement social et familial… C'est l'histoire de personnes quelconques qui n'entrent pas totalement dans le cadre et qui aspirent à plus de liberté. A un moment, leur vie bascule : pour une mauvaise rencontre, une déception, un manque de courage face à un événement ou un instant de lâcheté… Ces hommes et ces femmes partent sur les routes, espérant retrouver le droit chemin et échapper à la spirale de la déchéance.
Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est l'humanité des personnages : sur le fil du rasoir, se cherchant un avenir meilleur, ils gardent espoir et savent être touchés par autrui, par le malheur ou la misère des autres… C'est cette compassion au cœur de l'adversité qui m'a touchée. Aucun des personnages n'est un saint, tous finissent par être rattrapés par leurs démons, mais malgré tout, subsiste en eux cette part d'humanité qui les rend attachants, qui nous donne envie de poursuivre la route avec eux.
Cette vision de Los Angeles et du désert qui l'entoure semble terriblement juste, sans excès malgré des réalités brutales et miséreuses. La lumière persiste dans cet univers tellement sombre. Car parmi les tentes et les caddies autours desquels se réunissent les gens de la rue, parmi les cabanes et caravanes dans lesquelles se terrent ceux qui n'y sont pas encore, il y a de la place pour l'art et la culture. Infime, mais suffisante pour les sauver de la déshumanisation. Les solidarités résistent et donnent de l'espoir. Le regard porté par Ivy Pochoda sur cet univers qu'elle connaît bien pour s'y être investie, est plein de bienveillance et d'empathie, sans pour autant masquer la violence et la déchéance. J'ai beaucoup aimé ce récit, équilibré, pour l'univers qu'il décrit et les personnages que nous rencontrons.
J'ai découvert avec bonheur une auteure de l'Amérique contemporaine et urbaine, pleine d'attention pour ses personnages. J'aurai plaisir à lire son premier récit L’autre côté des docks (paru en 2013), unanimement salué par la critique et lauréat du Prix Page-America.
Pour mémoire : Avis de la page 100
L'auteur nous fait découvrir la face sombre de Los Angeles et du désert des Mojaves, où se côtoient des personnages au bord du gouffre et de la déchéance. Que dire de ce livre à la 100ème page ? Pour le moment, je suis encore dans une phase d'observation, pas encore vraiment concernée par ces vies à la dérive et le destin de ces personnages que rien ne relie, si ce n'est la géographie. J'imaginais que la route 62 pouvait être ce point d'union, mais à ce que j'ai pu voir sur internet, elle est plutôt située sur la côté Est des Etats-Unis… Je continue à découvrir l'histoire des ces nombreux personnages, plutôt déviants, marginaux, qui évoluent dans des univers emplis de violence, en espérant que la connexion se fasse rapidement. A suivre…
Avis définitif :
« Des êtres solaires qui dérivent dans la cité des Anges »
Un roman noir écrit par une jeune femme qui a utilisé ses expériences humaines au cœur de Los Angeles et nous les a transmis d'une manière brutale et pourtant poétique. Une aventure incandescente, un « coup de poing littéraire » que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt.
*
Los Angeles, un matin, un coureur nu traverse les embouteillages de part de part. Cet événement singulier va déclencher un électrochoc auprès de quelques habitants. Il y a là Tony, un banlieusard huppé qui suivra le coureur nu. Ren, un repris de justice, voulant sauver sa mère de la maladie.
Mais où va ce coureur ? Que fuit-il ? Son point de chute : Skid Row. Un quartier au centre de la ville, un abri pour tous ces êtres à la dérive, en marge de la société. Un endroit sale et chaotique qui abrite une véritable communauté de personnes qui ont, à un moment donné commis un faux pas et ont basculé du côté obscur.
Pour essayer de découvrir l'instant où le grain de sable a fait dérailler la machine, il faut peut-être revenir quelques années en arrière. Et nous voilà dans un paysage désertique, le Mojave, dans un ranch d'élevage de poulets, une sorte de ferme - centre d'accueil - réinsertion. Il y a là le gourou Patrick et ses deux fils Owen et James jeunes adolescents portant en eux toute la souffrance du monde. Et puis Britt, jeune fille esseulée et paumée. Un microcosme d'un semblant de famille tentant de recoller et de panser leurs morceaux d'âme. Jusqu à ce qu’un jour tout éclate et se brise.
Route 62 est un roman choral avec des personnages attachants qui s'efforcent de réprimer leurs souvenirs douloureux, essaient de chercher l'erreur initiale pour tenter de réparer les dégâts de leur vie. Y arriveront-ils sans laisser leur âme ? Peut-on échapper à la pire action de sa vie rien qu'en l'ignorant ? Le livre n’apportera pas toutes les réponses aux questions posées.
Avec une plume chaleureuse, pleine d'empathie pour ses personnages, l'auteure a réussi à dépeindre le côté sombre et caché des êtres, couplé à la bienveillance et peut-être à un peu de joie. J'ai été captivée de bout en bout, je ne pouvais plus lâcher ce roman, j'ai pris mon temps aussi pour en apprécier chaque phrase. La maîtrise de l'intrigue est parfaite.
Une immersion complète malgré quelques instants violents et cruels difficiles à digérer. De la tristesse et quelques larmes également pour certains personnages. Je suis passée par des émotions diverses, j'ai vibré, j'ai haleté, j'ai espéré. Et pour cela je remercie l'auteure qui m'a apporté tout ce que je recherche dans un roman.
Avis page 100 de Route 62:
Quel début prometteur! On démarre sur les chapeaux de roue! Le fait que ce soit un roman choral lui donne encore plus son côté addictif et "turn over". Je ne lâche plus jusqu'au bout, c'est certain. Des paysages et descriptions comme si on était en Californie :)
Le roman commence sur l'autoroute 110, à Los Angeles, lorsqu'un avocat voit un homme courir nu et à contresens, au milieu des voitures. Souhaitant fuir sa vie qu'il juge trop prévisible, « briser la routine », il le suit.
L'auteur nous fait ensuite rencontrer plusieurs personnages qui ont de forts accents de vérité. Ils ne sont pas manichéens, ils ressemblent à de vraies personnes, ce qui les rend attachants et plaisants.
On sent que ces destins variés vont se croiser de manière dramatique, peut-être explosive. Le suspense est présent, même si ce livre n'est ni un polar ni un thriller.
Le lecteur découvre donc ces personnages très différents sur trois périodes : 2006, 2010 avant le coureur nu, et 2010 après le coureur nu. Malgré leurs différences, ils ont des points communs : leur vie ne fait pas rêver (c'est l'anti-rêve américain qu'on explore ici), ils cherchent tous à savoir comment ils en sont arrivés là, quel est l'élément déclencheur de leur situation, ils sont tous déracinés et ils ont tous un aspect très humain, très attachant. Je me suis laissée entraîner dans ce roman choral alors même que ma vie est à mille lieux de ce à quoi ils doivent faire face, à mille lieues de la cruauté de leur quotidien.
L'intrigue se résout dans le quartier de Skid Row, quartier de Los Angeles réputé pour son extrême pauvreté.
J'ai donc adoré les personnages, le fait qu'ils aient des qualités et des défauts, le fait d'avoir accès à leurs points de vue sur l'histoire. Les descriptions sont très maîtrisées, on peut presque sentir les odeurs et la chaleur, la crasse et la maladie.
J'ai trouvé l'écriture nerveuse, rapide, comme pour mettre en avant la dureté de ce qu'ils vivent tous.
Je ne mets que 4 étoiles à cause de la couverture affreuse. Si j'avais croisé ce livre dans une librairie, je ne lui aurai accordé qu'un coup d’œil, et j'aurais passé mon chemin, loupant un formidable roman.
Page 100 de Route 62:
Si la première de couverture et le résumé en 4e me laissaient dubitative, je suis maintenant complètement convaincue par ce livre que j'ai du mal à lâcher. Les personnages sont de vraies personnes, attachantes et humaines. L'écriture est vive et plaisante. J'adore et j'ai à la fois hâte de continuer et pas envie de le terminer!
Une très belle découverte et un quasi coup de cœur. La couverture aurait pu me séduire… j'aime la sobriété en la matière ;-)
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Un quasi coup de cœur pour moi également : une magnifique découverte !