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« J'occupe, dans l'université française, mais aussi à un niveau plus international, la place singulière d'une «intellectuelle critique» comme disait Edward Said à qui je dois tant, d'une féministe dé coloniale et d'une juive non sioniste. Il y a longtemps qu'on me presse de dire comment j'en suis arrivée là. Entre témoignage et élaboration théorique, j'ai voulu raconter comment, fille de réfugiés juifs d'Europe centrale née au tout début de la guerre, dans un milieu à la fois croyant et de gauche, je suis devenue sujet autonome, pensant et agissant sans jamais rompre avec la tradition qui m'avait été inculquée. La démarche que j'adopte n'est pas chronologique, mais suit plutôt les grandes scansions de cette histoire à la fois personnelle et intellectuelle, d'où le versant privé n'est jamais absent, car, comme nous disions dans les années 1970, «le privé est politique». Rien qu'une vie, en somme. » « Finalement mes deux noms renvoient à toute mon histoire, faite d'arrachements, de continuités et de renouveau. Ils symbolisent la rencontre de ces deux mondes auxquels je me rattache : le passé ashkénaze venu du centre de l'Europe et dont la culture ne cesse de me nourrir, et puis ce Sud qu'on appelle aussi Orient, qui m'a tant apporté et qui m'est devenu un autre chez-moi. De l'Europe du Centre, si douloureusement familière, j'ai été définitivement chassée. Le monde arabe pour lequel j'ai ressenti tant d'attirance, s'effondre peu à peu, dans une succession d'événements tragiques. Reste le travail de la pensée. » Rien qu'une vie, vraiment ? « Que l'humilité qu'exprime le titre de ce livre ne nous trompe pas, lui répond le philosophe Souleymane Bachir Diagne. Elle n'est pas «rien qu'une vie», celle d'une enfant qui à trois ans, durant la guerre, s'est retrouvée cachée dans les Cévennes, apprenant à réciter des prières en hébreu, et qui plus tard, adulte et sociologue engagée à arracher dans une négociation un maximum de droits pour les Palestiniens, y mit tant de véhémence qu'Arafat lui-même lui fit dire d'user de plus de diplomatie et moins d'agressivité. La vie de Sonia Dayan-Herzbrun vaut témoignage. »
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