"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quelques kilos en plus, beaucoup de cheveux en moins, trois copains se retrouvent lors d'une réunion d'anciens élèves d'un lycée de Buenos Aires. Wave, rockeur fainéant, convainc deux de ses anciens camarades de partir en voyage sur une plage en Uruguay.
À bord d'une vieille Ford Taunus, Mario, le Nerveux et Wave prennent la route. Au lieu de retrouver leur adolescence, c'est rapidement leur présent qui s'impose : l'un vit encore chez sa mère, l'autre risque de divorcer et le dernier vient d'apprendre que sa femme le trompe (avec un gars « qui passe son temps au gymnase et écoute Shakira. Shakira ! Tu y crois, toi ? »).
Accompagnés d'une jeune auto-stoppeuse très enceinte, entre moqueries et petites misères du quotidien, tout bascule au moment où l'un d'entre eux transpire trop au moment de passer la frontière...
Truffé de malentendus, ce road-trip se transforme vertigineusement en roman noir, mais les héros ressemblent davantage aux Marx Brothers qu'à Marlow.
Avec un style percutant et des dialogues désopilants, l'auteur nous fait voyager avec une bande de bras cassés, salauds et finalement sympathiques.
Trois quasi quinquagénaires argentins décident de partir ensemble pour passer un week-end au bord de la mer en Uruguay, juste de l’autre côté de la frontière.
Le trio se compose de Wave, ancienne pseudo-gloire (très) locale et éphémère du rock, tout juste cocufié par Madame ; de Mario, éternel célibataire qui vit toujours avec Maman ; et du Nerveux, qui porte bien son surnom, d’autant plus que sa femme et ses enfants sont sur le point de le larguer.
Les trois lascars ont eu l’idée de cette excursion lors d’une réunion d’anciens du lycée, alors que cela faisait trente ans qu’ils avaient perdu tout contact. Des tas de choses à se raconter, donc, ou pas…
La petite virée à la plage ne va pas tarder à se transformer de balade vaguement foireuse (tout compte fait, ils n’ont pas tellement d’affinités et pas grand-chose à se dire) en épopée épique (Wave, à l’origine du voyage, s’étant bien gardé de leur révéler son véritable but). De rocambolesque on verse dans le dangereux, puis carrément dans le dramatique.
Ce road-trip improbable de trois losers qui, quoi qu’ils en pensent, ont beaucoup à perdre, est un court roman tragi-comique, qui oscille entre burlesque et noirceur. L’auteur est apparemment connu pour ses pièces de théâtre, et cela se sent : le texte est fait essentiellement de dialogues, le style est incisif et minimaliste, le rythme trépidant. Mais qu’on ne s’y trompe pas : le questionnement existentiel de nos trois compères est réel et profond, et s’il y a beaucoup d’humour, c’est pour mieux cacher le désespoir.
Trois quinquas, anciens amis d’enfance, décident de partir quelques jours sur une plage en Uruguay où la tante de Wave, rocker raté, a une maison. Ils s’embarquent dans la Ford Taunus, qui fait son âge, de Mario, célibataire et sous la coupe de sa mère avec laquelle il vit. Le troisième larron est surnommé Le Nerveux.
Leurs souvenirs d’enfance font long feu, leur présent étant préoccupant, ils monologuent bien souvent. Ce sont des perdants dans les grandes largeurs ! Wave a pensé avoir une bonne idée qui va se transformer en cauchemar ! L’autostoppeuse qui les rejoint chamboule Mario et finit par les dépouiller !
Le road trip qui aurait pu être sympathique et chaleureux devient glauque ! Certaines situations et certains dialogues amènent le sourire, c’est un peu loufoque à l’image des personnages, mais l’échec de longue date se ressent à chaque instant.
J’ai beaucoup aimé, l’écriture s’écoule comme du sable entre les doigts alors que les événements sont disruptifs ! C’est une farce tragique !
#Rienàperdre #NetGalleyFrance
Voilà un roman noir comme je les aime. Court, rythmé, parfois drôle, avec des dialogues qui rajoutent une couche à tout ce que je viens d'écrire. Les trois copains sont fatigués et ne se connaissent pas si bien que cela. Chacun a, dans sa vie, des soucis, des emmerdes qui refont surface au moment où ils aimeraient se détendre. Ils ne sont pas taillés pour être des héros de polar : ils boivent du maté, sont trop englués dans leurs histoires de famille et loin d'être prêts à affronter le genre de méchants que l'on trouve dans ce genre de roman.
Roberto Montaña écrit des nouvelles et l'on sent qu'il maîtrise bien le genre, son roman court est efficace et ne s'embarrasse pas de fioritures, de détails qui ne servent pas son histoire. Là où certains commencent systématiquement leurs chapitres par la description du paysage, des ciels... lui va au plus direct, parlant plutôt de ses personnages, usant néanmoins de belles formules, par exemple, les premières lignes du livre : "Une ride. C'est la première chose qu'il voit quand il passe la main sur le miroir embué : une ligne fine qui naît à l'angle de son œil droit pour disparaître deux centimètres plus bas, traçant une courbe descendante et définitive. L'espace d'un instant il se dit que c'est seulement une illusion d'optique, un effet de la lumière, mais quand il s'approche du miroir il a la confirmation que ce n'est pas une ride mais plusieurs, disséminées sur tout le visage, en train de grandir autour des lèvres, dans les plis du front, aux contours du nez." (p.7)
Un roman qui débute ainsi présage de bons moments qu'il confirme au long des 160 pages.
Eh ben en v'là une belle équipe de bras cassés !
Le mec qui vit encore chez sa mère, pas mal envahissante.
L'autre qu'a du mal à comprendre pourquoi sa femme ne veut plus lui causer... et croyez-moi, elle a de bonnes raisons.
Et le dernier, un rockeur raté, cocu, qui n'assume pas sa calvitie.
Trois mecs de cinquante balais, qui se retrouvent pour passer des vacances ensemble, mais qui ne se supportent que modérément.
Trois argentins qui partent en roadtrip avec une vieille bagnole capricieuse, pour rejoindre la côté uruguayenne.
Vu comme ça, y'a déjà de quoi bien se fendre la poire !
Mais c'est sans compter la super idée du rockeur loser pour gagner du fric.
Et celle de prendre une auto-stoppeuse enceinte jusqu'aux yeux.
La virée, déjà chaotique au démarrage, tourne au cauchemar... pour notre plus grand plaisir !
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