« Cela fait longtemps que j'habite chez moi, c'est comme si j'y étais né.
Oui, je suis chez moi.
Oui, j'ai un lieu pour apprendre à exister, apprendre à devenir.
Un endroit où grandir.
Je n'ai pas de filiation, mais on m'a gratifié d'une appartenance.
Aussi improbable soit--elle, j'appartiens à une famille ».
Orphelin, le petit Janqui est placé à l'âge de trois ans dans une famille d'accueil alsacienne où il connaîtra les menus plaisirs d'une enfance à la campagne.
Enfant énurétique, le garçonnet est maltraité par sa gardienne, mais cela n'est rien comparé à sa peine d'avoir été abandonné par sa mère.
Confronté à l'insoluble énigme, Janqui ne comprend pas pourquoi il est vivant alors qu'il n'a pas de maman.
Dans son esprit, sans étayage maternel, il est tout simplement condamné à l'inexistence.
En dépit de toute logique et de toute évidence, il se considère comme un non---sens, une aberration existentielle.
Éducateur, Paul Alexandre a longtemps travaillé dans un Centre hospitalier spécialisé où avec d'autres soignants, il a dénoncé l'internement d'office et l'enfermement à vie dans les hôpitaux psychiatriques.
Après avoir collaboré pendant plusieurs années dans une association auprès d'adolescents présentant une fragilité psychologique, il poursuit aujourd'hui plus que jamais son combat contre l'exclusion.
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