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Pourquoi la France ?
Partant de l'habitude séculaire qu'ont les Français de se placer au centre du monde (Christian Grataloup), justifiant ainsi la singularité et la grandeur de leur destin, le dossier interroge, à travers des articles faisant le point sur les French Studies aux États-Unis (Stéphane Gerson) et en Russie (Clémentine Fauconnier), sur l'état des traductions depuis le français (Gisèle Sapiro) ou encore sur les collections françaises au sein des bibliothèques américaines (Sarah Sussman), l'intérêt des étrangers pour notre pays : pourquoi cette passion pour la France ? Fascine-t-elle toujours autant dans un contexte de plus en plus mondialisé ? Le mérite-t-elle ?
La France comme objet d'études La France a longtemps été un objet d'études disproportionnées par rapport à la place et à la puissance réelles du pays. Si l'on en croit Stéphane Gerson, auteur de Why France, la France demeure aujourd'hui « bonne à penser », mais la focale géographique s'est élargie, le regard se fait plus critique et se porte plus sur l'immigration, la décolonisation et le postcolonialisme que sur la Révolution ou les Lumières. Un constat que partage, dans un entretien, l'historien américain francophile Robert Darnton.
La France comme objet de fantasmes La France peut apparaître comme une somme de mythes - le Français frondeur ou bohême - ou de fantasmes. Souvent perçu depuis l'extérieur comme la capitale de la culture, de la liberté, des plaisirs, Paris est ainsi magnifié, au mépris de la réalité urbaine, que ce soit dans les guides touristiques en anglais du XIXe siècle (Laurent Portes), ou dans les comédies hollywoodiennes, (Antoine de Baecque), qui en font un décor de studio.
Pour le dé-paysement Et les Français, si facilement fiers de leur pays, le connaissent-ils vraiment ? C'est la question que pose Jean-Christophe Bailly, auteur du Dépaysement : il invite le lecteur à porter sur le territoire français le regard d'un voyageur de passage - étranger ou non - pour en capter l'identité et expérimenter un « ailleurs intérieur ». Patrick Boucheron appelle également au « décentrement » à travers son Histoire mondiale de la France, qui se propose de l'étudier vue d'ailleurs, d'une autre discipline, d'une autre période, d'une autre curiosité, davantage encore que d'un autre pays. Une inversion de perspective que tente à sa façon Jean Rouch, post-colonial avant la lettre, dans une série de films dont Petit à petit, qui met en scène un individu originaire d'une ancienne colonie française enquêtant sur la « tribu parisienne ».
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