Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
A la fin des années 1970, trois pom-pom girls quittent leur camp de vacances à bord d'une Mustang décapotable dans l'espoir de se baigner dans le mystérieux Lac des Amants.
Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. Mauvais choix au mauvais moment. Soudain, cette journée idyllique tourne au cauchemar.
Rêves de garçons est une plongée au coeur d'un univers adolescent dépeint avec une justesse sans égale. Une fois de plus, Laura Kasischke s'attache à détourner avec beaucoup de férocité certains clichés de l'Amérique contemporaine et nous laisse, jusqu'à la révélation finale, dans l'imminence de la catastrophe.
Nous voici plongé dans le monde des pom pom girls, les cheerleaders ! Un univers d'adolescentes ... L.Kasischke nous rappelle très bien cette période de la vie ! Moi aussi à 17 ans j'avais ma lotion de clearasil dans ma salle de bain ... moi aussi j'avais l'impression que rien ne pourrait m'arriver ... cette insouciance propre à cet âge, elle nous la dépeint avec un réalisme incroyable ! Mis à part ça, il ne se passe pas grand chose jusqu'au final ... j'avoue m'être ennuyée un peu ... un bon moment sans plus !
Une fois de plus je reste ébahie par la maestria de Laura Kasischke qui parvient à détourner les procédés les plus rebattus pour mieux nous manipuler. Ceci pour l'aspect purement littéraire. Mais avec cette auteure il faut s'attendre à des intrigues acides, qui permettent de décaper le vernis de la société américaine pour mettre au jour des strates beaucoup moins glamour.
Le soir, autour d'un feu de bois, les adolescents et adolescentes aiment se raconter des histoires terrifiantes, des rumeurs effroyables. Dès le prologue, nous voilà mis en alerte : l'horizon de lecture se devine angoissant, avec une surenchère d'horreurs, peut-être. On frissonne à l'avance ! Et pour continuer de nous mettre en condition, Kristy prend la parole et nous raconte ce stage de pom-pom girls auquel elle participe dans un camp isolé au coeur de la forêt. Cet après-midi-là, elle fait l'école buissonnière Desiree, avec sa meilleure amie qui agit avec les garçons comme son prénom semble le lui imposer, et Kristi (avec un i), une jeune fille pleurnicharde et bizarre qu'elles viennent de rencontrer. A la station-service, Kristy sourit à deux jeunes garçons qui attendent dans un vieux break rouillé. Terrible imprudence, ne cessent de lui seriner ses deux comparses ! Effectivement, elles s'aperçoivent bien vite que le vieux beak les suit. Brrr... Tous les ingrédients sont en place pour nous mijoter un plat à la sauce "Délivrance" ou "Blair Witch". Le récit se tend, se tend et on attend, on attend... l'horreur. (les lecteurs seraient-ils des psychopathes qui s'ignorent ?)
Un sourire, un geste de provocation de la part des trois filles et la machine se met en route. Sauf que... rien ne se passe vraiment comme les prémices nous le laissaient prévoir ! Et c'est bien là le talent de l'auteur que de toujours surseoir à la catastrophe attendue pour terminer sur un retournement stupéfiant de la situation.
Mais avant d'en arriver là, nous aurons eu le temps de connaître, de l'intérieur, l'étrange état d'esprit de ces jeunes filles qui s'agitent en rythme sur le bord des stades américains. Nous aurons eu le temps de réfléchir à l'image de la femme qu'elles renvoient. Nous aurons eu le temps de peser l'impact du geste provocateur sur la suite des évènements et de nous interroger sur notre réaction primitive. Finalement, ces filles n'ont-elles pas fait preuve d'impudeur ? N'ont-elles pas incité les garçons à les suivre ? Quel gouffre s'ouvre sous nos pieds tout à coup lorsqu'on réalise avoir pu penser de telles choses !
Laura Kasischke a l'habileté de ne jamais baliser les pensées du lecteur. Le point de vue adopté est celui de Kristy et libre à chacun d'adopter le même ou de percevoir une autre vérité sous les faits. Par cette intrigue sans manichéisme, elle démonte les prétextes fallacieux qu'utilisent les hommes pour s'arroger des droits sur le corps des femmes. Mais elle nous montre aussi, et avec quelle férocité, l'hypocrisie d'une société qui exploite la beauté des corps adolescents, qui l'érige en valeur absolue, qui maintient la jeunesse dans une futilité fondée sur les apparences et qui se scandalise des effets potentiels que cela engendre. Magistral !
Quelle plume! A chacun de ses romans, je me fais avoir pour mon plus grand plaisir. Chaque mot est pesé et donné aux personnages souvent très stéréotypés une consistance subtile! Ce récit à la première personne est glaçant mais tellement en rapport avec ce statut de cheer leader, qui verrouille les affects avec un sourire angélique. Ne pas se fier aux apparences, chaque détail compte pour une intrigue qui se déploie comme une toile d'araignée!
Fin des années 70 aux États-Unis. Kristy Sweetland et sa meilleure amie Desiree sont en vacances dans un camp de pom-pom girls. A dix-sept ans, elles ont toute la vie devant elles et comptent bien en profiter. Avec Kristi, une autre pom-pom girl, elles quittent le camp, à bord d'une Mustang rouge flamboyant pour aller se baigner dans le fameux Lac des Amants. Sur la route, elles croisent deux jeunes garçons du coin à bord d'un vieux van. Parce que Kristy leur a souri par mégarde, les deux garçons décident de les suivre...
Dans ce roman, Laura Kasischke évoque à merveille l'adolescence et le passage à l'âge adulte. Kristy et Desiree sont insouciantes comme peuvent l'être deux belles et populaires jeunes filles et se croient immortelles. Alors que les cigales se réveillent à peine et rythment leur roman avec leur chant omniprésent, elles s'ouvrent au monde, à la sexualité mais aussi à la dure réalité qui parfois les rattrape. Leurs actes ont des conséquences et elles vont l'apprendre d'une terrible manière.
Comme dans ses autres romans, Laura Kasischke sait nous tenir en haleine en racontant un quotidien banal, voire cliché : au début, on se croirait presque dans un teen movie avec ces adolescentes gâtées par la vie qui roulent en décapotable et où l'alcool et le sexe ne manquent pas. Mais le roman glisse lentement, mais sûrement, vers le drame, vers un dénouement terrible et inattendu, le tout avec un soupçon d'étrangeté qui perturbe et interpelle le lecteur. Il y a toujours quelque chose de pourri dans cette société américaine que Laura Kasischke raconte.
A la fin des années 1970, trois pom-pom girls quittent leur camp de vacances à bord d'une Mustang décapotable dans l'espoir de se baigner dans le mystérieux Lac des Amants. Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. Cette rencontre conduit à un dénouement tragique.
Laura Kasische est étonnante : elle dépeint avec précision les adolescents, les caractères, si bien qu'elle nous ferait croire qu'elle se complaît dans cet univers d'apparences et de pouvoir pernicieux des uns et des autres à un âge pour le moins ingrat, pour nous asséner un coup final qui ne manque jamais de nous laisser stupéfaits, et nous conduit à reconsidérer avec un œil neuf la trame qu'elle nous a magistralement servie, sous couvert d'histoire aux protagonistes résolument banals.
Un récit puissant donc, fidèle à son oeuvre générale.
Dans l'Amérique des années 70, trois Cheerleaders s'ennuient dans leur camp d'été. Elles rêvent de liberté. Le paysage est splendide, la vie idéale, mais l'été et sa chaleur intense, le bruit des cigales omniprésent de jour comme de nuit, donnent une épaisseur oppressante à leurs rêves de légèreté.
Elles sont trois amies belles à en mourir, comme le sont dans notre imaginaire toutes les pom-pom girls. Kristy possède une Mustang décapotable rouge propice à concrétiser tous leurs rêves d'évasion. Mais tout n'est pas aussi simple, il ne suffit pas d'être belle et blonde, rousse aux yeux verts, ou longiligne et avoir un succès fou avec tous les garçons du lycée pour être heureuse. Sur fond d'une journée d'été magique, en quelques flashbacks, les côtés plus obscurs de la vie de chacune sont distillés avec adresse, jusqu'à ce moment où tout bascule, et qui fait que l'avenir ne sera plus jamais innocent.
Laura Kasischke a l'art de restituer une ambiance. On se croirait dans ces films américains où tout commence comme dans un rêve, où les héros s'entre déchirent, où la violence sournoise de leur vie se fait jour peu à peu. Pourtant, malgré un talent d'écriture évident et un suspense qui fait pressentir un drame, l'histoire s'étire et le lecteur que je suis reste en apnée un peu trop longtemps, attendant le drame, nourri de flashbacks incessants, en attente d'un « scénario dramatique annoncé » au final pour le moins étonnant mais tellement tardif.
En fait tout l'art du roman repose sur l'attente et la montée du drame à venir, qui arrive comme une gifle et tellement fort dans l'horreur qu'on souhaiterait qu'il ne soit jamais arrivé. Ne vous précipitez surtout pas pour lire les dernières pages, vous gâcheriez le suspense.
J'ai donc un avis mitigé. C'est un roman bien écrit, un univers très bien restitué, des personnalités peu attachantes, ce qui est sans doute voulu par l'auteur, mais je n'ai pas eu de coup de foudre. Pourtant, je suis sure que je n'hésiterai pas à lire de nouveau un roman de Laura Kasischke.
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