Que deviennent nos élans, nos illusions, et comment rester fidèle à ce que l’on est ?
Laura Kasischke est une des auteures incontournables de la littérature contemporaine américaine. Avec son nouveau roman "Esprit d'hiver", elle nous livre un huis-clos glaçant qui se déroule dans une famille du Midwest. Rencontre avec un écrivain rompu...
Que deviennent nos élans, nos illusions, et comment rester fidèle à ce que l’on est ?
Quand nos lecteurs participent aux salons littéraires Retrouvez leur reportage : Lire en Poche à Gradignan, la fête du livre au Château du Clos de Vougeot, La Fête du livre de Merlieux, Lisle Noir, les vendanges du Polar,
Comme toute rentrée littéraire de septembre, pointent quelques titres qui d'emblée laissent supposer le succès à venir. Parmi eux, des auteurs incontournables qui semblent une fois de plus très inspirés, des auteurs qui confirment leurs talents. Une rentrée foisonnante où les personnages historiques ont encore breaucoup de choses à révéler, des enchevêtrements familiaux aux sources inattendues, de quoi surprendre et satisfaire la curiosité des lecteurs !
Parus en 2013, ces romans ont tenu le haut du pavé et poursuivent leur succès dans ce format qui augure d'une longue vie !
Avec ce recueil, je découvre l’œuvre poétique de Laura Kasischke dont je connaissais les romans. Dans la préface, Marie Desplechin nous qui parle de la personnalité de l’auteure et de son œuvre. Elle nous apprend que chez elle, aux Etats-Unis, « elle y est reconnue moins pour ses romans que pour son œuvre poétique »
Il est indubitable que l’écriture de Laura Kasischke a des accents poétiques. Pourtant, elle traite de thèmes tragiques comme l’inceste, les relations familiales, la violence faite aux femmes, l’abandon et la mort…
« elle semblait chanter
Mais c’était la douleur qui lui arrachait ces notes
Peut-être n’est-ce rien de plus
De rêver des morts. »
L’auteure fait surgir des images puissantes sous nos yeux, ce qui donne une versification parfois hachée avec une authenticité assumée. Elle nous montre les choses dans toute leur banalité et où couve une certaine violence :
« Les vaches sont estropiées à force de rester debout… »
Les mots perdent leur pouvoir, et « dialoguer ne sert plus à rien. »
Il n’y a aucune concession dans l’œuvre de Laura Kasischke, elle nous donne à voir des sensations à vif. Elle est amoureuse des images, elle le dit ainsi
« En tant que lectrice de romans, je cherche les métaphores, les images et les détails sensoriels avant tout… Beaucoup de poètes sont amoureux des mots. Mais moi je ne dirais pas que je suis amoureuse des mots ; je suis amoureuse des images. »
« Tout cet amour et cette longue étendue de plage
Ont disparu et s’en souvenir
Est pitoyable et inutile. »
Je ne sais si c’est dû à la traduction, mais j’ai eu du mal à entrer dans l’univers de Laura Kasischke dont le style sobre et tourmenté relève parfois du journal intime d’une adolescente
C'est le jour de Noël. Holly s'est réveillée tardivement. Elle doit préparer le repas familial. Son mari va chercher ses parents à l'aéroport et les conduit finalement à l'hôpital suite à un problème de santé de sa mère, il ne rentre donc pas de la journée. Holly se débrouille avec sa fille, Tatiana, 15 ans, de plus en plus insupportable en ces quelques heures qui se suivent. On pense d'abord à la crise d'adolescence. Puis les incidents de la journée s'amplifient. le malaise croît. On ne peut s'empêcher de penser de penser au fait que Tatiana est possédée ou qu'il y a un esprit malfaiteur dans la maison. En même temps, Holly ressasse des souvenirs : l'adoption de sa fille en Russie, les moments de partage avec celle-ci, les bons comme les mauvais. Et... tout s'explique dans les dernières pages. L'horreur, mais tellement bien écrite.
Sherry est professeur, a une vie bien tranquille, un fils qui vient de quitter le domicile pour ses études (un éloignement qu'elle a des difficultés à supporter) . Elle a toujours été une jolie femme mais elle vieillit. Cela ne l'empêche pas d'être toujours coquette et de plaire aux hommes. Elle reçoit soudainement des mots d'amour anonymes dans son casier. Elle croit savoir de qui il s'agit, s'amourache de cet homme qui devient très vite son amant. On se doute qu'elle se trompe et on attend l'intrigue mais ça traîne. Alors pourquoi pas ? En attendant, on savoure (ou pas) la lecture concernant les ébats sexuels de Sherry avec son mari, les fantasmes de celui-ci qui espère que sa femme le trompe (et là, j'ai trouvé que c'était un peu poussé), puis les ébats de Sherry avec son amant. Tout est saugrenu : comme l'accident sur la route qui fait qu'elle loue un studio pour se rapprocher de son travail et de son amant... Ayant deviné la suite, j'ai abandonné.
Trois lycéennes vont passer leurs vacances au Mexique. Michelle, Anne et Terri. Pour elles, c'est un vent de liberté qui s'offre à elles, la vie qui s'ouvre à elles. L'occasion de rencontrer des garçons (un peu de culture au passage) et de ne pas avoir les mamans sur le dos. Et malgré les recommandations de celles-ci qu'elles entendent encore, elles se laissent prendre par le soleil et boivent plus que de raison. Un jour, deux d'entre elles vont visiter les ruines de Chichen Itsé. Michelle s'intéresse particulièrement à la légende du serpent à plumes et à la culture Maya. Les filles hésitent à suivre un parfait inconnu mais se laissent finalement embarquer. Au moment du retour, Anne a peur et préfère rentrer avec un groupe de jeunes garçons qu'elle a rencontré. Et là, catastrophe, le roman tourne au drame...
Un sujet, l'adolescence qui ne me tentait pas trop et j'avais été déçue par un autre roman de l'auteur (A moi pour toujours), mais le souvenir aussi d'un troisième roman excellent (Esprit d'hiver). J'ai commencé celui-ci et je ne l'ai pas regretté : la nature luxuriante et très colorée permet de s'évader et je me suis laissée happée par l'histoire et ai ressenti beaucoup d'émotions dans les dernières pages.
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