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D'abord, la fierté. Fierté d'avoir été choisi pour écrire ces quelques lignes. Tom Stoddart fait partie du club très fermé des grands photographes. Des photojournalistes qui témoignent, partout où il se passe quelque chose, il y en a encore pas mal. Heureusement ! Mais ceux, qui - comme Tom - témoignent avec un tel talent, quel que soit l'événement auquel ils sont confrontés, sont beaucoup moins nombreux. Donc, fierté, mais aussi embarras. Que dire sur son travail, sans tomber dans le cliché ? Feuilletez ce livre. Famine au Soudan, siège de Sarajevo, tremblement de terre en Inde, inondations au Mozambique... autant de signes de la folie du monde dans lequel nous vivons. Une constante, quand on se replonge dans la carrière de Tom, c'est l'humanisme dans le regard de celui qui enregistre ce qui se passe devant lui pour tenter de nous le faire comprendre. Il y a des images dures, violentes. Ce ne sont pas elles qui sont difficiles, mais bien la situation qu'elles représentent, qu'elles aient été crées par l'homme, ou par la nature. Ce squelette qui se traîne à quatre pattes en levant péniblement la tête pour tenter d'accrocher le regard de cette silhouette anonyme qui lui tourne le dos, comment une telle scène peut-elle se dérouler ? Qui sommes nous pour supporter que cela puisse se produire ? Ces passants effrayés en Bosnie, qui savent qu'un sniper peut les abattre comme ça, sans aucune raison particulière, et que leur seul tort est d'être né là... Ces Kosovars, qui doivent fuir en abandonnant tout ce qu'ils ont, sans savoir s'ils pourront un jour revenir chez eux... La violence soudaine, au Rwanda, le plus grand génocide de la deuxième moitié du 20ème siècle. Cette femme, devant le mur de sa maison en ruines, avec le regard si vide... Cette autre femme, traînant ses deux enfants avec de l'eau jusqu'aux genoux, avec sur la tête ou autour du cou tout ce qu'elle a pu sauver. Autant d'images, autant de douleur, autant de volonté, à chaque fois, de quitter à nouveau le monde « civilisé » dans lequel nous pensons vivre, pour aller rencontrer l'insoutenable, l'irréversible, l'indicible. Une dernière image, enfin, celle de cette gamine courant avec un large sourire se jeter dans les bras de sa mère. Quand on regarde cette femme, on comprend qu'elle n'a plus de jambes, arrachées par l'explosion d'une mine. Mais la joie de cette fillette, la tendresse de cette photo, est pour moi le symbole qu'il peut - encore et toujours - y avoir cette étincelle de joie, d'espoir, d'amour, dans les moments les plus graves. Je dois avouer que c'est pour moi l'une des photos les plus extraordinaires que j'aie jamais vues. C'est l'une des très rares images que j'ai accrochées à mes murs. Voici ce que j'avais envie de dire sur Stoddart, photographe. Et l'on me permettra de terminer sur Tom, l'individu, l'un des hommes les plus humbles, les plus discrets, et les plus généreux qu'il m'ait été donné de rencontrer. Un mec aussi exceptionnel que ses photos, puisque jamais il ne se met en avant. Rare. Et fort. PAR JEAN-FRANÇOIS LEROY In iWitness, Trolley Books Editions, 2004.
Introduction par Agnès de Gouvion Saint-Cyr et Jean-François Leroy.
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