Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Été 1984. Lorsque le narrateur apprend la mort de sa jeune amie, Agathe, c'est une déflagration. Celle qu'il connaît depuis six ans et avec qui il partage beaucoup ne peut pas avoir disparue. Pourtant c'est un fait : elle a été violée et tuée dans un parking à Vincennes. Personne n'est mieux placé que lui pour témoigner sur cette jeune fille, avec qui il a travaillé et fait la fête. Devenu écrivain, ses souvenirs sont restés intacts : « Je l'idéalisais - et alors ? Il est possible que je l'idéalise aujourd'hui encore dans ces lignes. Au sordide du drame, on peut préférer sans rougir le roman d'un passé réécrit et provisoirement embelli. » C'est ce roman, et celui d'une époque, que nous livre Gilles Leroy, en forme d'hommage vibrant, plus de trois décennies après les faits. Il y dessine avec une grande élégance le portrait émouvant d'une jeune femme libre, plus vivante que jamais, et met en scène une amitié exceptionnelle
Trente ans après les faits, un homme se souvient.
Les faits, ce sont un viol et un meurtre. Un corps abandonné entre deux voitures dans un parking souterrain. Des flacons de parfum renversés.
Les faits, c'est la mort d'Agathe, l'amie du narrateur, de l'auteur. Elle a une jeune vingtaine, lumineuse, fragile, généreuse.
Au titre, on s'attend au requiem.
Finalement, ces réminiscences du crime vont plutôt être l'élément déclencheur pour se souvenir, tout simplement. Pas seulement d'Agathe. de Paris, de la famille, d'Agathe et lui bien sûr, de lui beaucoup.
Une fresque ébauchée d'une époque, l'apparition du Sida, la liberté toute relative, les fêtes, l'amour. Et tout ce qui va avec, beaucoup de solitude et de désillusion.
Comme pour Alabama Song, je suis charmée par l' écriture de Gilles Leroy, toujours très délicate et jamais pathos, même sur un sujet difficile comme celui-là. Même dans l'horreur, il y a une grande douceur dans sa narration.
Cela faisait 30 ans qu'il avait tenté de l'oublier, de vivre sans vouloir penser à sa jeune, sa meilleure amie, morte, violée, assassinée.
Et puis, un jour les souvenirs affluents, ne peuvent plus être canalisés et imposent l'écriture.
Quel beau roman que cette peine, ce deuil, cette douleur vont engendrer.
Le style, le rythme rendent hommage à cette jeune fille solaire, Agathe.
Le ton n'est ni larmoyant ni pesant.
Il est aussi questions de la jeunesse de l'auteur, de la fin des années 70, des années 80 qui s'annoncent, du début de la vie d'adulte, de la place des parents, du premier amour, d'assumer son homosexualité, d'une mère aimante, d'un père trop peu présent.
La plume tout en finesse m'a émue et m'a fait passer, malgré le sujet, un merveilleux moment de lecture.
Ce n’est pas la mort, mais la vie qui précède qui donne sens à son existence.
Une prière, un chant de vie pour les morts…la mort de cette amie chère qui n’a pu échapper à une « faille temporelle » à la suite d’un viol dans la ville animée de Paris.
Mitraillé par le silence, lui raconte les souvenirs de sa rencontre avec elle qui reviennent, sa présence, son sourire solaire et leur amitié naissante.
Puis, tel un mirage son visage s’efface et les contours s’estompent.
« Requiem pour la jeune amie » est une belle ode à l’amitié entre lui et elle jeune amie au sourire espiègle et la grande douceur d’âme. Une histoire lumineuse qui finit tristement.
Elle, la jeune amie a une personnalité si particulière : hyper féminine et très mec à la fois qu’elle provoque un coup de foudre amical entre elle et lui.
Ils vivront de frugalité joyeuse, d’une vie de bohème, de légèreté et de profondeur dans leurs échanges de regards. Leur tandem suffit.
Elle, cette jeune amie, à l’oreille musicale, danse divinement bien, patiente et attentionnée à souhait. Elle travaille sur des chantiers d’appartements. Le départ de leur amitié ? Une entente silencieuse qui démarre entre cette inconnue découverte lors d’une soirée qui va d’un soir compter beaucoup et longtemps.
Après cet évènement tragique du viol et ce meurtre, l’empreinte de son âme est restée. Sa mémoire est là malgré le bagage du chagrin.
On ressort de ce magnifique roman plein de poésie et pudique… émue et habitée par ses deux personnages héros qui nous ont accompagné.
Merci à l’auteur Gilles Leroy pour ce kaléidoscope d’émotions et ce voyage d’amitié parsemé de montagnes russes.
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Gilles Leroy, en repeignant sa bibliothèque, va faire tomber un pot de peinture. Cet incident va lui rappeler une anecdote qu'il a vécu avec sa jeune amie Agathe, alors qu'ils travaillaient tous les deux sur des chantiers quand ils avaient une vingtaine d'années.
L'auteur à travers ce livre, s'attache à rendre hommage à Agathe qui a été violée et tuée en juillet 1984. C'est un livre d'une grande pudeur à la plume délicate. Il n'y a pas de pathos ni larmoiement. L'auteur se remémore leur rencontre dans une soirée et les moments importants passés ensemble. Il dresse un portrait magnifique d'une jeune femme solaire, appréciée de tous. C'est aussi la description d'une époque : le début des années 80. Gilles Leroy aborde le début de la vie adulte, les premiers amours, la vie nocturne dans Paris, son homosexualité, l'arrivée du sida, la relation qu'il entretient avec ses parents.
Le ton est juste. L'histoire narrée de façon simple mais l'écriture est subtile. L'auteur arrive avec brio à faire revivre sa jeune amie à travers ce livre. « Requiem pour la jeune amie » est un bel hommage à leur amitié, à la liberté et à la jeunesse. C'est un récit intime et nostalgique qui touche le lecteur.
Un roman très bien écrit mais pour moi cela reste un bel exercice de style et le témoignage d'une époque.
Le narrateur revient sur son amitié avec « la jeune amie » dont il apprend la mort dans des circonstances violents dès le début du roman. Celui-ci retrace leur rencontre, les moments qui les lient et en filigrane l’enquête pour tenter de trouver un sens à sa mort.
Il n’y a pas vraiment de suspense et de nœud d’une intrigue à proprement parler. Et après tout il n’y a pas vraiment besoin d’objectif précis pour écrire. Cependant j’ai régulièrement réfléchis à ce que l’auteur souhaitait nous dire en dehors de témoigner sur les liens fragiles et irrationnels d’une amitié.
Il s’agit d’une sorte d’adieu à son amie pour ne pas qu’elle tombe dans l’oubli et qu’elle survive à travers ses mots.
C’est en repeignant sa bibliothèque, quelques trente ou quarante années après les faits, que lui revient (comme un flash) une anecdote vécue avec la jeune amie, souvenir profondément enfoui au fin fond de son subconscient … Le narrateur va alors nous confier comment l’indicible nouvelle lui était parvenue – juste après avoir croisé David Bowie – dans une supérette d’un petit village varois écrasé sous le soleil, où il séjournait.
La jeune amie, il l’a rencontrée chez lui lors d’une fête, durant l’été 78 (rue de Vintimille, à Paris) alors qu’ils avaient dix-neuf ans tous les deux. Ils allaient spontanément devenir très complices. Jusqu’à ce jour fatal de juillet 84 … Il a longtemps retapé des appartements avec elle, avant de devenir écrivain. C’était à l’époque où il était amoureux d’un acteur, qui lui était infidèle … Elle n’a pas d’identité au fil des pages, la jeune amie violée et tuée dans le parking de son immeuble, à Vincennes … Comme si c’était encore trop pénible pour le narrateur (qui – lui – s’appelle Gilles) de se la remémorer … Le prénom de la jeune amie (Agathe), le narrateur nous le communiquera au dénouement de ses confidences … Un peu comme un exorcisme …
Un très beau texte, touchant et pudique, que l’on sent empreint de (douloureux) souvenirs autobiographiques. Des faits concis, simples et paradoxalement complexes. Un moment de lecture particulièrement désarmant et attrayant à la fois.
Gilles Leroy, c’est aussi le prix Goncourt 2007 (Alabama Song) et l’auteur du non moins superbe « Nina Simone, roman » : un écrivain dont la renommée n’est plus à faire !
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