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Le livre de Franck Venaille est écrit à contre-courant de la pensée optimiste. L'univers de la maladie n'est jamais décrit mais suggéré, ramené à la vie « normale », traversé d'humeurs contradictoires : bouffonnerie, pastiche, dérision, atteinte aux bonnes moeurs poétiques. L'écriture ne prend pas le pouvoir, elle suggère, propose, s'insurge quand il le faut devant le monde. Le monde qui est le nôtre. Le monde à qui l'auteur fait un procès mais qu'il cherche aussi à rendre meilleur. D'où la présence d'Enrico Berlinguer, du drapeau rouge des révolutions manquées, mais aussi d'un homme à la recherche de son enfance, de paysages qui le hantent, sans oublier la présence du cheval chagrin, d'un vrai/faux Simon Freude, psychanalyste et rebouteux, enfin de celui qui peut être vu comme un frère du narrateur, François Villon. On puise les mots, les phrases, les vers, au plus profond et au plus combatif, aussi, de la vie et de l'homme. Ici chacun est le héros de sa propre existence.
Requiem de guerre, dans la lignée de Chaos, Ça, C'est-à-dire et La bataille des éperons d'or, nous montre un Franck Venaille qui soumet l'écriture poétique à une légitime et ardente guerre qu'il entend mener jusqu'à son terme.
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