Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Reprises ; cinéma et sociologie

Couverture du livre « Reprises ; cinéma et sociologie » de Yvette Delsaut aux éditions Raisons D'agir
Résumé:

Ce livre présente une réflexion de sociologue-spectateur de cinéma, face à des
films documentaires réalisés, non par des sociologues, mais par des
professionnels de l'audiovisuel travaillant en particulier sur un terrain déjà
bien investi par la sociologie, le milieu populaire. La question... Voir plus

Ce livre présente une réflexion de sociologue-spectateur de cinéma, face à des
films documentaires réalisés, non par des sociologues, mais par des
professionnels de l'audiovisuel travaillant en particulier sur un terrain déjà
bien investi par la sociologie, le milieu populaire. La question posée est
celle-ci : quand un film documentaire est susceptible d'une lecture
sociologique, peut-on dire de l'auteur-cinéaste qu'il fait oeuvre de
sociologie ? qu'il est en quelque sorte un sociologue moderne, qui traduirait
une façon sociologique d'appréhender le réel en se servant d'images en guise de
mots ? L'auteur propose une réponse à cette question, en dressant une
comparaison entre les productions cinématographiques et sociologiques portant
sur des sujets parallèles et en donnant libre cours aux développements plus
contingents suscités par ce rapprochement. Prenant pour référence rémanente le
film majeur d'Hervé Le Roux, Reprise, dont tout le monde connaît désormais la
scène célèbre de sortie d'usine où une jeune femme exprime avec vigueur son
désarroi au moment de reprendre le travail après la grève, Yvette Delsaut
décortique de manière aussi concrète que minutieuse les moyens par lesquels
sont produits l'adhésion et l'empathie du spectateur mais elle montre également
les modes de connaissance que permet d'atteindre l'enregistrement d'images
filmées. Elle fait également apparaître le décalage entre le point de vue du
cinéaste et le point de vue du sociologue, décalage parfois recherché notamment
lorsque le cinéaste conteste ou même refuse par principe le point de vue
sociologique. Après avoir lu ce livre, on comprend pourquoi la posture naïve
d'observateur innocent ou de cinéaste sans parti pris est en réalité intenable
et jamais tenue. Ce livre écrit par une sociologue qui a particulière ment
travaillé sur les questions d'inégalités sociales devant l'école et sur les
milieux populaires s'adresse aux étudiants et chercheurs en sciences sociales
qui s'intéressent aux nouvelles méthodes de recueil d'information et
d'observation, mais aussi aux auteurs de films documentaires qui se confrontent
à des objets « sociologiques » et, plus généralement, aux lecteurs d'ouvrages
portant sur la question sociale comme aux spectateurs de films décrivant le
monde social. Il permet de décrypter ou du moins de fournir des instruments
d'analyse permettant de maîtriser un peu mieux les effets de l'évidence
immédiate du réel que porte en elle l'image et, plus particulièrement, l'image
filmée.

Donner votre avis