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Parce que son nom a figuré sur une des listes du «Comité National des Écrivains» en 1944, parce qu'il est mort en 1948 alors que l'omertà n'était pas encore levée, René Benjamin doit-il demeurer, plus de soixante ans après sa mort, un auteur maudit?
Il fit partie de la phalange d'écrivains qui, pendant les vingt années de l'entre-deux-guerres et les cinq ans d'occupation allemande, sur les plans moral et intellectuel, constituèrent la colonne vertébrale de la France. Il était doué pour tout. Son oeuvre est immense et multiforme. Il adorait le théâtre, il adorait Balzac, Cervantès et Molière, dont il a écrit des vies animées et vibrantes de sympathie. Il a tracé des portraits éblouissants des plus grands de ses contemporains: Anna de Noailles, Maurice Barrès, Georges Clemenceau, Charles Maurras, Sacha Guitry et Léon Daudet.
Dans tous les domaines, il a défendu la vérité contre l'imposture.
Dans ce «Qui suis-je?» René Benjamin, Xavier Soleil montre que sa plus grande gloire est plus haute. Elle réside dans les pages d'une vive intelligence et d'une grande sensibilité qu'il écrivit à l'automne de sa vie, entre 1938 et 1948, et qui, des Innocents dans la tempête et du Printemps tragique à L'Homme à la recherche de son âme et au Divin visage, forment, comme au-delà de son oeuvre même, une couronne dorée de hautes méditations sur la civilisation, le destin de la France, la destinée humaine et la vie de l'âme.
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