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1918. Le coeur lourd, Mathilde regarde une énième fois son mari, Célestin, s'éloigner à bord du train en partance pour le front. Gravement blessé par un obus et, dès lors, entre la vie et la mort, Célestin sera assailli par ses souvenirs de guerre et se réveillera rongé par le remord : conscient d'avoir laissé sa femme et son fils endosser le poids de ses tourments.
"Or, pour celles et ceux qu'elle croise un jour, la guerre demeure sans retour" (extrait)
C'est album nous livre l'histoire d'une gueule cassée et de ses tourments intérieurs. Souvenirs heureux et cauchemars alternent et l'entrée dans la lecture n'est pas forcément évidente de prime abord. La narration devient plus claire au fur et à mesure que l'on avance dans le récit.
Julien Langlais connait son sujet et parvient à nous faire ressentir toute l'horreur et la souffrance qui traverse l'homme dans sa chair et dans son âme.
Graphiquement, c'est très réaliste et très conforme au style que l'on retrouve habituellement dans les bd traitant de la guerre. Presque trop. Cela en est presque "académique" et manque un peu d'originalité dans le trait.
Reste que dans une période assez tourmentée au niveau géopolitique, cette bd garde tout son sens. Il est toujours bon de ne pas oublier et de laisser trace.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions Soleil pour l'envoi
On ne reviendra pas sur le contenu de l’histoire vu les développements dans les précédentes chroniques
Par son processus narratif (Célestin sur son lit d’hôpital est assailli de flash de sa vie et la dégradation d’une photo de famille illustre celle de son état, …) et certains choix graphiques (un réalisme relatif, des choix de colorations, …), c’est un ouvrage qui peut dérouter certains ou, au contraire, parvenir à embarquer le lecteur malgré une histoire tristement classique.
J’ai trouvé l’ensemble de ce travail de Julien Langlais plutôt réussi avec une subtilité dans le processus narratif et un bon équilibre fonds / forme. Un jeune auteur qu’il va falloir suivre attentivement.
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Soleil et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Si cet album m'a un peu perdu en première lecture, une seconde m'a permis de mieux l'apprécier… J'ai été un peu dérouté par la chronologie déstructurée, et je dois dire qu'il m'a fallu lire le pitch de l'album après coup pour avoir le fin mot de l'histoire, tant je peinais parfois à distinguer ce qui relevait du rêve ou de la réalité dans ce qui nous est présenté dans cet album. Malgré ces quelques réticences, j'ai apprécié la lecture, et notamment les qualités de conteur de Julien Langlais, qui pour un premier album a déjà une bonne maîtrise de la mise en scène. Même si je me sentais a priori peu attiré par son style de dessin, je l'ai trouvé bien maîtrisé avec en particulier un joli travail sur les couleurs et la lumière. J'ai en revanche été un peu dérouté par les visages des personnages que je confondais parfois, sans parvenir à savoir si c'était un effet volontaire pour signifier la confusion dans les souvenirs de Célestin. L'album m'a plu par son approche originale de son sujet, l'histoire est émouvante et bien servie par la narration, pour un résultat bien meilleur que ne le laisse supposer la couverture peu engageante. C'est en tout cas un début prometteur pour ce jeune auteur.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
https://www.instagram.com/p/C3iWMdNNBXr/
Cette première œuvre de Julien Langlais a pour cadre la Grande Guerre. Encore un album de plus sur cette boucherie qu’elle fût me direz-vous. Certes mais ici pas de polémiques politiques ou militaires, c’est le témoignage intime d’un poilu grièvement blessé et traumatisé, comme tant d’autres, que nous livre l’auteur. Transporté à l’arrière, entre le vie et la mort, il est assailli par les violentes images de ce qu’il a vécu sur le front et par celles, lumineuses de sa vie d’avant. Il est également hanté par les fantômes des camarades qu’il n’a pas réussi à sauver et qui sont restés là-bas.
Nous nous retrouvons donc dans la peau de ce grand blessé, gueule cassée amputé d’une jambe. Il n’a plus aucune perspective hormis celle d’être un monstre et une charge pour sa jeune femme et son fils. S’entremêlent alors des séquences atroces, crues et sanguinolentes de batailles, les soins douloureux qu’il subit et les souvenirs heureux du temps passé. Le tout avec un dessin réaliste où l’hémoglobine se suffit à elle-même pour nous rappeler l’horreur de cette guerre meurtrière. Dessin qui au demeurant est magnifique et maîtrisé.
C’est dès 1914 que Célestin Desbois est mobilisé. Comme beaucoup de ses amis ce jour-là, il quitte sa jeune femme Mathilde, sur le quai de la gare pour monter dans le wagon qui l’emmène sur le front. Durant tout le trajet il se met en retrait et contemple la photo faite avec Mathilde et leur nouveau-né, se promettant, à son retour de rattraper le temps perdu. Nous le retrouvons ensuite sur le front, la bataille gronde, autour de lui, il voit ses amis tomber sous les bombardements et les balles ennemies. C’est en tentant de ramener l’un d’entre eux vers l’arrière qu’il est fauché à son tour. Lors de son évacuation, alors qu’il est inconscient sur une civière, sa photo, usée d’avoir été tant manipulée, tombe dans la boue du champs de bataille. Il se réveille longtemps après sous la tente d’un hôpital de fortune amputé d’une jambe, sa mâchoire inférieure a disparu ainsi qu’une partie de sa langue, incapable de parler et de se nourrir. Il va alors être transféré dans un hôpital à l’arrière.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Soleil pour cet envoi. »
"Je veux simplement redevenir celui que j'étais ... celui dont tu t'es éprise".
Au travers de Mathilde et Célestin, Julien Langlais nous dépeint sans fards la Grande Guerre.
Ses atrocités, son absurdité, ses conséquences physiques, psychiques, familiales. Le dessin réaliste sert parfaitement la volonté de tout montrer. Les images sont dures mais s'accordent avec brio avec la narration poétique, tragique et par certains côtés mordante de l'auteur. L'alternance entre le passé et le présent est habilement mise en oeuvre et d'une grande originalité. Le graphisme s'impose au lecteur comme une succession de flashes très violents, à l'image de l'appareil photo qui en un éclair se transforme dans l'esprit de Célestin, en mitraillette. C'est une plongée pleine et entière dans les traumatismes psychologiques causés par la Première Guerre Mondiale et de manière plus générale toute guerre (troubles du stress post-traumatique). La folie s'immisce pendant les combats et laisse dans son sillage des fantômes qui hantent les rescapés toute leur vie.
A cela s'ajoute les ravages physiques et les "gueules cassées", ainsi que la progressive déliquescence de la photo confiée par Mathilde avant le grand départ.. On est saisi littéralement par ces images qui donnent l'impression d'être dans un instantané de la guerre. La lecture de cet album ne m'a pas laissé indifférent et par certains côtés m'a marqué. Le sujet et sa traduction sont très durs et interpellent au plus profond. Il s'agit du destin d'un couple, d'un enfant, d'une famille et d'amis parmi des millions d'autres victimes.
Je recommande pleinement la lecture de cet album même si je reconnais qu'il peut heurter par son expression crue. C'est un travail remarquable qui a été réalisé.
" Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024, je remercie les éditions SOLEIL et lecteurs.com pour l'envoi de cet album".
Je n'aime pas la BD réaliste, trop figé, ça partait mal...
Les couleurs étaient ternes, certes la guerre aussi, mais ça n'a m'a pas aidé à passer outré le graphisme.
Le récit m'a semblé confus, trop de flashback / flashforward, alors certes on se repère avec le temps qui passe, mais j'ai eu la sensation de partager les cauchemars de Célestin...
Dans le meme esprit, j'ai pensé à "Johnny s'en va-t-en guerre" (Johnny Got His Gun) de Dalton Trump qui m'avait laissé KO, uppercut du droit...
Les horreurs de cette "grande" Guerre ;(
Rappelle-toi ces belles années
Le 2 août 1914, des affiches sont placardées sur les bâtiments officiels de toutes les villes et les villages de France. C’est un ordre de Mobilisation Générale.
Tous les hommes aptes au service militaire sont appelés sous les drapeaux. Célestin Desbois fait partie de ceux-ci. Dorénavant, c’est sur un quai de la gare qu’il quittera sa bien-aimée. Il emporte avec lui l’image de Mathilde.
Très rapidement Célestin connaît l’enfer des tranchées. Non, la guerre ne sera pas éclair. La vie est rythmée par le bruit des balles qui sifflent, quand celles-ci n’atteignent pas avant ce qui ne sera plus dorénavant qu’un corps inerte.
Les bombardements assourdissants font des dégâts irrémédiables sur les poilus quand ils ne sont pas tués sur le champ.
Il faut tenir.
Le moindre souvenir est un morceau de vie et d’humanité auquel on essaie de se raccrocher pour ne pas devenir fou.
Lors de sa première permission, Célestin et Mathilde vont immortaliser un moment de bonheur trop fugace en compagnie de Marcel, né pendant que son papa était sur le front. Un morceau de papier argentique où la vie s’est imprimée. Un rectangle couleur sépia permettant de se cramponner à l’espoir de rentrer un jour.
C’est ainsi que cet album intitulé Rappelle-toi ces belles années, écrit par Julien Langlais et publié chez Soleil, nous montre comment cette photo glissée dans le manteau gris bleuté ou tenue au creux de la main, va accompagner un soldat dans l’enfer des tranchées.
En alternant les différentes périodes au front, en permission ou à l'hôpital et en utilisant de fréquents retours en arrière, on se rend compte de l’évolution de l’état de cette photo parallèlement à la condition physique de Célestin.
L’utilisation de ce processus est très judicieusement utilisée et permet parfois de se passer de mots, les images de la détérioration de la photo étant suffisamment parlantes.
Voici un album, sorti en mai, dont j’ai vu trop peu de gens parler, d’autant plus qu’il s’agit du premier album de son auteur.
Un travail de fin d’études à l'académie de BD Delcourt réalisé sur trois ans devenu un objet concret, une bande dessinée poignante et très originale.
"Reviens-moi vite"... Ce sont les derniers mots prononcés par Mathilde sur le quai de la gare. On est en 1918, Célestin part à la guerre et va y vivre ce qu'il ne pouvait même pas imaginer. Les amis morts au combat, le sang,... Puis l'obus qui tombe, et c'est le noir.
Célestin se réveille sur un lit dans les odeurs de tripaille et de pus... Et la vie ne sera plus jamais comme avant. Des cauchemars à en devenir fou, des visions d'horreur qui le hantent...
Cet album est le projet de fin d'études de Julien Langlais à l'Académie de BD Delcourt. Ce tout premier livre est donc le fruit de trois années de travail, de recherches et de réécriture.
Et de dessin bien sûr ! Et il faut bien reconnaître que Julien Langlais a quelque chose de particulier dans son trait réaliste et surtout dans la mise en couleurs que j'ai trouvé très réussie.
Julien Langlais nous propose un beau premier album à la puissance dramatique évidente. Encore un jeune artiste à surveiller !
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