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A Arles, en novembre 1998, c'est une conférence inaugurale de Jacques Derrida d'une qualité exceptionnelle qui a ouvert les Quinzièmes Assises de la traduction littéraire.
Cette conférence, dont on trouvera ici le texte inédit in extenso, était intitulée : "Qu'est-ce qu'une traduction " relevante " ?". Jacques Derrida a "relevé", dans Le Marchand de Venise, la formule de Portia, "Mercy seasons justice", pour voir dans quel sens on pourrait dire que le pardon "relève" (tempère ? assaisonne ?) la justice. Neuf de ses traducteurs, souvent philosophes eux-mêmes, étaient venus - de Grèce, d'Angleterre, d'Espagne, des Etats-Unis, de Lettonie - et ont travaillé ensemble sur les difficultés de traduction d'un texte bref et dense, Che cos'è la poesia?, texte qui "parle d'avance de sa propre traduction à venir".
Ecrivain invité : Jean Rouaud, prix Goncourt pour son premier roman Les Champs d'honneur, déjà traduit en vingt-cinq langues.
Il était entouré par ses traducteurs suédois, anglais, allemand, danois, hollandais, qui ont évoqué les difficultés posées par les multiples références culturelles, souvent implicites et presque toujours sans équivalence dans une autre langue, un autre pays. La conférence traditionnelle sur un grand traducteur du passé fut cette année consacrée par Gerald Stieg à Rilke et à ses interventions sur la traduction des Cahiers de Malte Laurids Brigge.
Une innovation des Assises 1998 : l'ouverture sur le domaine audiovisuel.
Une table ronde intitulée "Traduire au fil des images" et animée par Rémy Lambrechts a réfléchi sur les problèmes posés par les contraintes très particulières du doublage, du sous-titrage, du voice-over La table ronde ATLF a évoqué les conditions de travail du traducteur dans ce domaine et les aspects juridiques complexes de l'exercice de cette profession. Deux ateliers complétaient cette ouverture : sous-titrage (fiction) et film documentaire.
Les autres ateliers de traduction ont été consacrés à Theodor Fontane, Antonio Mufloz Molina, Toni Morrison, Piero Gobetti, Hugo von Hofmannsthal. Un atelier a fait découvrir les trésors cachés du malayalam, langue du Kerala, en Inde. Un autre atelier dit "d'écriture" a joué à faire de la traduction à cloche-pied sans sortir de la langue française.
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